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mardi 19 janvier 2016

une crise interne au sein du parti au pouvoir menace de déstabiliser le pays

Une crise interne au sein du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-vert (PAIGC), parti au pouvoir, menace de déstabiliser à nouveau la Guinée-Bissau et inquiète la communauté internationale, a constaté le correspondant de Xinhua à Bissau.
La crise a pour origine le rejet par l'Assemblée nationale de la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre Carlos Correia, pourtant nommé avec l'aval du PAIGC majoritaire avec 57 députés sur 101.
Ce vote de défiance ne pouvait passer qu'avec le vote négatif de députés du PAIGC, a constaté le Conseil national de Justice du parti, qui a décidé ce jeudi d'exclure quinze députés coupables.
"Les quinze députés n'ont pas voté pour le programme du gouvernement du PAIGC, une attitude qui viole les statuts du parti", a expliqué le conseil dans un communiqué.
Dans la liste des exclus figure la députée Adja Satu Camara, également troisième vice-présidente du PAIGC.
Le conseil a également accusé les quinze députés de tenter de s'allier avec le Parti de la Rénovation sociale (PRS, deuxième force politique avec 41 députés) pour renverser le gouvernement légitime et constitutionnel du PAIGC.
Cette crise au PAIGC a provoqué une division des anciens combattants en deux groupes, l'un en faveur du président du Parti, Domingos Simoes Pereira, et l'autre en faveur des éléments dissidents.
Les analystes estiment que cette situation va plonger la Guinée-Bissau dans l'instabilité politique gouvernementale. Elle inquiète en tout cas le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies dans le pays, Miguel Trovoada. Ce dernier a averti au sortir d'une audience avec le président José Mario Vaz, que "sans la stabilité politique, la communauté internationale ne peut pas soutenir la Guinée-Bissau".
Le collectif de quinze députés et dirigeants expulsés du PAIGC a lancé vendredi une pétition pour convoquer un congrès extraordinaire afin de d'exclure Domingos Simoes Pereira du PAIGC.
"Le président du PAIGC devrait démissionner de ses fonctions, sinon nous allons exiger la tenue d'un congrès extraordinaire", a déclaré le porte-parole du groupe Tomas Gomes Barbosa, membre du Bureau politique.
Mais, selon les analystes qui citent les statuts du PAIGC, un congrès extraordinaire ne peut pas élire un président, sauf qu'en cas de démission de celui-ci.
Le programme du gouvernement de Carlos Correia sera soumis à nouveau à l'Assemblée nationale le lundi 18 janvier pour discussion et approbation. "Si le programme est à nouveau rejeté, le Premier ministre doit démissionner", affirment les constitutionnalistes.
Le Parti de la Rénovation sociale (PRS), la plus grande force politique dans l'opposition, a menacé de ne pas voter le programme. Fin

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