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lundi 28 décembre 2015

Transition politique : Le Premier ministre, Zida dresse le bilan du gouvernement

A 48 heures de l’investiture du nouveau Président du Faso, l’heure est aux derniers actes au sein de l’équipe sortante. Pour l’exécutif, l’essentiel est atteint et il y a de quoi à léguer à la prochaine équipe pour une ‘’bonne suite’’ de la marche du pays. C’est ce qui ressort du point du processus fait par le Premier ministre, Isaac Yacouba Zida, au cours d’une conférence de presse dans la soirée de ce dimanche 27 décembre 2015 à la primature sise à Koulouba.


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Transition politique : Le Premier ministre, Zida dresse le bilan du gouvernementEn attendant, les jours à venir, la mise à la disposition du public d’un document intitulé « Burkina Faso : un an de Transition » qui se propose de faire le bilan exhaustif de la Transition, Yacouba Isaac Zida a fait un premier point de l’action de son équipe ce 27 décembre. A l’occasion, il s’est adonné, à travers un jeu de questions-réponses, à un devoir de bilan des treize mois de Transition qu’il a dirigée.
Pour camper le décor, le chef du gouvernement transitaire s’est appuyé sur la Charte, pour rappeler que la principale mission de la Transition était l’organisation des élections afin de permettre au pays de regagner une vie constitutionnelle normale. A ce jour, explique-t-il, malgré les difficultés qu’a connues le processus, l’essentiel est atteint. Même si, relativise-t-il, certains points laissent à son gouvernement, des ‘’regrets’’. Parmi ces derniers, il cite la question du chômage des jeunes pour laquelle il estime que son équipe n’a pas pu apporter une réponse. C’est également le même regard mitigé qu’il a porté sur certaines questions de justice sur lesquelles, il avoue s’être précipité.
Malgré ces ‘’ratés’’, il a relevé que le gouvernement était ‘’armé’’ de détermination à réussir les missions que lui a confiées le peuple. Toute chose qui a permis d’engranger de nombreux acquis.
Ainsi, sur le plan économique, Isaac Yacouba Zida affirme que la Transition laisse aux Burkinabè, une ‘’santé’’ financière bien meilleure que ce qu’elle avait trouvée à son arrivée. A titre illustratif, le Premier ministre indique qu’en plus de la dette qui a été soldée, la Transition a également travaillé à maintenir la confiance des bailleurs de Fonds
Un autre axe d’acquis identifié est celui des réformes. Sur ce volet, le Premier ministre dit noter que de profondes réformes ont été opérées sous la Transition. Dans cette dynamique, dit-il, 108 lois ont été adoptées en une année ; ce qui n’a jamais, souligne-t-il, été le cas en cinq ans. Parmi les réformes majeures, il liste le texte portant statut général de la Fonction publique, la loi sur le statut général des personnels des Forces armées nationales et celle sur les médias.
Isaac Yacouba Zida et sa promotion au rang de Général de division
En ce qui concerne l’Armée, notamment sa promotion au rang de Général, Isaac Yacouba Zida a expliqué que la mesure ne soulève aucun problème dans l’Armée, contrairement à certaines informations qui circulent. Mieux, dit-il, « ce n’est pas la première fois qu’on nomme un Général dans l’Armée burkinabè. Pourquoi ça va poser un problème à l’armée ? ». Le Premier ministre scrute : « Après avoir assumé les fonctions de Président du Faso, Premier ministre, ministre de la Défense, ça ne me gênerait pas de retourner dans l’Armée Lieutenant-colonel. Mais, je pense que ça va gêner l’Armée que j’y retourne Lieutenant-colonel ».
A la question de savoir s’il compte porter la tenue de général les jours à venir, le Premier ministre indique ne pas savoir pour le moment. Et cela, pour autant qu’il a été consulté pour servir ‘’ailleurs’’. « Oui, répond-il à une question, j’ai été consulté pour être ambassadeur. Mais l’ambassadeur représente le Chef de l’Etat. Au Burkina, nous sommes dans une phase où je ne pouvais pas abandonner mon poste plus tôt. Quand je vais terminer la Transition, ce sera un autre Chef d’Etat. Avoir été consulté par un Chef d’Etat pour représenter un autre Chef d’Etat, ça fait dans la bizarrerie. Nous n’aimons pas les choses bizarres, c’est pour cela que nous mettons ce sujet de côté ». Précisant en ce qui concerne les nominations du 23 novembre dernier qu’en dehors de la ministre Amina Billa, les autres étaient déjà ambassadeurs.
La question sécuritaire n’a pas également été occultée par le Premier ministre pour qui, il n’y a pas lieu à s’affoler ; le Burkina n’étant pas, révèle-t-il, plus en danger que les autres pays. De son avis, ce qui est important, c’est de voir comment continuer à développer les initiatives pour faire face à ces défis liés aux menaces. Pour lui, ce qui doit le plus préoccuper, c’est la prolifération des attaques à mains armées enregistrées chaque jour avec leur cortège de victimes.
Sur ce qu’il convient d’appeler « affaire écoutes téléphoniques entre Djibrill Bassolé et Soro Guillaume », le Premier ministre a réaffirmé que les écoutes téléphoniques sont authentiques parce qu’identifiées par des moyens techniques et scientifiques. « C’est authentique parce que nous avons obtenu ces écoutes à partir de moyens techniques et scientifiques. Pourquoi quand Angela Merkel dit que Obama l’écoute vous ne dites pas que c’est faux ? On a acheté ces outils avec l’argent du contribuable burkinabè, c’est pour que ça serve à sa sécurité », signe Isaac Yacouba Zida. Pour lui, cette question n’est pas une affaire qui touche aux relations des deux peuples (ivoirien et burkinabè) ; c’est plutôt une question d’individus. Il souligne que le Président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Soro Guillaume reste pour lui un ami, qui a dû se tromper à un moment donné (parlant du coup d’Etat).
Sur la « tentative ou planification d’évasion à la MACA »
Dans le vif de l’actualité avec la « rumeur sur la tentative d’évasion à la MACA », le Premier ministre est resté dans un langage voilé. « Il n’y a pas eu véritablement une tentative d’évasion », a-t-il dit avant de poursuivre qu’il s’agissait d’un « projet d’évasion » du Général Diendéré qui a été découvert « avant sa mise en œuvre ». Il indique plus loin : « Il y a eu des informations selon lesquelles, des jeunes soldats, qui ne comprennent rien du tout, qui pensent qu’ils peuvent se lever aller faire sortir le Général Diendéré qui va remettre en place le RSP… C’est absurde ». Selon Isaac Yacouba Zida, « Ce genre de questions, dès lors que les armes peuvent crépiter, il faut toujours la gérer avec de la patience et de la retenue ». A en croire le Premier ministre, l’affaire concerne une dizaine, « tout au plus une vingtaine » de soldats et des interpellations seraient en cours. « Nous avons procédé à des interpellations pour leur faire comprendre que ce projet, même avant d’être né, était voué à l’échec. Ils devront répondre devant la justice ; la justice va s’occuper du reste », situe-t-il.
A la ‘’veille’’ de sa passation de charge, le Premier ministre Zida pense avoir répondu (avec son gouvernement) aux « attentes très pressantes » des populations, malgré les difficultés qui ont émaillé le processus de la Transition.
Oumar L. OUEDRAOGO

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