mercredi 2 décembre 2015
Dialogue politique ou piège à con : Le FNDU maintient sa cohésion autour d’une nouvelle feuille de route
Forum national pour la démocratie et l’unité en MauritanieAlors que beaucoup tablaient déjà sur une implosion du plus grand rassemblement des forces politiques radicalement opposées au pouvoir en place, en l’occurrence le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), un accord serait en train de ressouder les divers segments de cette coalition, jusque-là en bute contre l’intransigeance du RFD d’Ahmed Daddah. Une ultime réunion tenue il y a une semaine aurait permis de décanter la situation et de nouvelles propositions consensuelles seraient sur le point d’être transmises au Secrétaire général de la présidence de la République, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, chargé de ficeler les termes du dialogue politique envisagé. De sources bien informées, la commission mandatée par le FNDU pour trouver un consensus entre ses divers membres sur une position commune par rapport au dialogue politique envisagé avec le pouvoir en place, aurait bouclé l’un de ses plus longs marathons de discussion. Mohamed Ould ¨Maouloud, président du parti UFP (Union des forces du progrès), Yahya Ahmed Waghf du parti ADIL et Mahfoudh Ould Bettah de la Convergence démocratique auraient eu un très long entretien avec le président du RFD, Ahmed Ould Daddah entouré de certains de ses collaborateurs. Ould Daddah qui avait exigé, avant toute entame de dialogue avec le pouvoir, une réponse écrite à la plateforme que le FNDU lui avait présenté en mars 2015 lors du dernier round du dialogue politique, serait revenu à de meilleurs sentiments. Une autre approche consensuelle aurait été dégagée au cours de la rencontre, ce qui évite de justesse une implosion qui aurait fait la joie du camp adverse, selon certains de leurs partisans. Cette nouvelle proposition qui sera transmise au Secrétaire général de la présidence de la République, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, le « Monsieur Dialogue » mandaté par le Chef de l’Etat, Mohamed Abdel Aziz pour cette tâche, devrait être au préalable soumis au forum des chefs de parti du FNDU. De son côté, le président du RFD aurait convoqué hier, mardi 24 novembre 2015, les membres du Bureau exécutif de son parti pour discuter de la nouvelle approche conclue avec les membres de la commission. Pour de nombreux observateurs, les leaders du FNDU viennent de réussir un coup de maître, car beaucoup d’observateurs pensaient que cette coalition de partis d’oppositions dits radicaux n’allait jamais s’entendre sur une approche commune. Ce qui fait dire à certains d’entre eux que le dialogue jeté dans la mare politique par le pouvoir en place était plutôt un piège à con, tendant à les diviser, comme ce fut le cas en 2011, lorsque sur ce même dialogue politique, trois partis de l’ancienne opposition firent défection. Il s’agit de l’Alliance populaire progressiste de Messaoud Ould Boulkheïr, El Wiam de Boïdiel Ould Houmeïd et Sawab d’Abdessalam Ould Horma. Contre l’avis de leurs camarades de lutte, ces trois leaders avaient à l’époque répondu à la main tendue du pouvoir et mené avec lui un dialogue dont les résultats restent aujourd’hui mitigés. La question du dialogue politique, par delà la divergence de vue entre un pouvoir qui ne reconnaît l’existence d’aucune crise politique, et une opposition radicale qui en fait un cheval de bataille pour gagner des points, un troisième avis qui se demande d’ailleurs l’utilité d’un tel dialogue politique s’invite au débat. Pour les tenants de cette thèse, pourquoi engager un dialogue politique avec un pouvoir en fin de mandat, trouvant que l’opposition doit refuser de tomber dans ce piège, en exigeant du pouvoir en place qu’il finisse tranquillement sa législature en 2019, et qu’il permette aux Mauritaniens de choisir un autre président. « Que Mohamed Abdel Aziz gouverne comme il veut, comme c’est le cas maintenant et qu’il s’en aille » soutiennent les tenants de cette opinion. En tout cas pour une large portion de la société civile, le dialogue politique a pris en otage le pays depuis des années et empêche toute réflexion sur le développement socioéconomique de la nation mauritanienne.
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