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vendredi 6 novembre 2015

Violentes manifestations à Nouakchott : IRA maintient la pression

Manifestation IRAAprès les heurts du lundi 26 octobre dernier, les militants et sympathisants du mouvement IRA (Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste) sont revenus hier, lundi 2 novembre 2015 de nouveau dans le centre ville à Nouakchott. Une manifestation qui se voulait pacifique pour réclamer des soins au leader du mouvement, Birame Dah Abeid, qui serait mal en point dans sa cellule à la prison d’Aleg, mais que les autorités ont tenu à mater avec férocité. Cela fait des heures que les unités antiémeutes de la police étaient sur le qui-vive, quadrillant les points névralgiques de Nouakchott, dans l’attente d’une nouvelle sortie des militants d’IRA. Parmi toutes les organisations de la société civile, c’est la seule qui donne depuis des années, du fil à retordre aux autorités, qui redoutent chacune de ses sorties. Déterminés, mais pacifiques dans leur action, conformément à la philosophie qui fonde leur mouvement, les « gens d’IRA » comme on les appelle, sont d’une trempe rare. Leur stoïcisme face à la charge des forces de l’ordre est devenu une légende qui leur attire de plus en plus des sympathisants, des jeunes qui veulent en démordre et qui sont impressionnés par la force de résistance des partisans du mouvement. A la différence de beaucoup d’autres militants de partis politiques ou autres organisations aux sorties rarissimes et qui prennent la poudre d’escampette à la première grenade, les militants d’IRA ne fuient pas. C’est leur devise. Seulement, le pacifisme d’IRA est l’œuvre de son président Birame Dah Abeid, qui ne cesse d’interdire à ses partisans la moindre violence ni la moindre riposte aux forces de l’ordre. Les contrevenants à ces instructions risquent même l’exclusion du mouvement. Mais ce pacifisme de Birame couve une lave de violences tapies au tréfonds de ses jeunes militants qui bouillonnent pour en découdre avec un système qu’ils jugent d’oppresseur. Ce qui fait dire à l’un d’entre eux que s’il existe quelqu’un qui aime la paix et qui est ouvert au dialogue, c’est bien Birame. Après lui, les jeunes qui prendront la relève, prôneront la violence, car ils l’ont toujours comprimé, à cause des injonctions de leur leader. Car IRA, de l’avis de ces dirigeants et membres, ne mourra pas avec Birame, comme semble le croire Mohamed Abdel Aziz et le régime féodalo-esclavagiste qu’il soutient. IRA possède assez de ressources pour lui survivre, mais le combat ne sera plus celle jusque-là prônée. Elle sera plus sanglante et plus meurtrière. Et c’est ce que Mohamed Ould Abdel Aziz et ses conseillers n’ont pas compris.

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