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mardi 24 novembre 2015

Processus de paix : Après l’attaque du Radisson Blu, les leçons

Mali: une seconde revendication de l’attaque de l'hôtel Radisson
L'hôtel Radisson à Bamako, cible d'une attaque terroriste sanglante le 20 novembre 2015. REUTERS/Joe Penney

C’est un fait. Nos forces armées ont très bien réagi à l’attaque terroriste du vendredi passé. Rarement, on a vu des Maliens s’enorgueillir de leurs forces de sécurité. Pour autant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Cet acte terroriste survenu, quelques mois après ceux de la terrasse et du Byblos, met à nue les failles du système sécuritaire déployé par les autorités sécuritaires du pays. Surtout après la signature de l’accord de paix d’Alger.
Abdourahamane Alassane, le secrétaire général du syndicat national de la police, dans nos colonnes, expliquait le manque de moyens de l’unité d’intervention qui a été la première à intervenir lors de l’attaque de l’hôtel Radisson Blu. Selon lui, nos vaillants limiers manquaient d’équipements adéquats pour faire face à la situation. « La plupart des policiers qui intervenaient à l’hôtel n’avaient de gilets pare balles. Ils ont fait cela à leur risque et péril parce que tout simplement ils ont prêté serment pour protéger la population. Sinon, la plupart des commissaires et des inspecteurs qui étaient sur les lieux ont été obligés de donner leurs gilets pare balles à leurs éléments pour qu’ils interviennent et eux-mêmes sont rentrés sans gilets ». En faisant ce constant, le syndicaliste met le doigt sur un point crucial de la faille sécuritaire du dispositif sécuritaire malien : le manque de moyens de nos forces de sécurité et de défense. Et pourtant après l’attentat contre le restaurant «La Terrasse » et l’attaque de l’hôtel Byblos à Sévaré, nous aurions pu éviter pareille situation. Surtout avec l’adoption, en février 2015, par les députés de la loi de programmation militaire qui s’élève à des centaines de milliards de FCFA pour l’équipement des forces armées et de sécurité. Malheureusement, le manque de vigilance et d’anticipation de nos autorités sécuritaires est passé par là.IBK, le président de la République, lui-même, a reconnu cet état de fait en évoquant, lors du point de presse avec Macky Sall, le président sénégalais, « la nécessité de mettre l’accent sur la formation accélérée des forces spéciales maliennes et leur équipement, pour qu’ils interviennent dans les conditions sécurisées au maximum. »
Il a, aussi, évoqué la nécessité d’un collectif budgétaire. Ainsi, le chef suprême de l’armée reconnaît qu’on peut mieux faire face à la menace terroriste. Il est donc nécessaire de colmater rapidement les brèches afin de contenir cette situation nouvelle. Cela passe forcement par une accélération du processus  de paix. Les groupes armés doivent être cantonnés. Les atermoiements doivent cesser.  Le pilotage à vue et les patrouilles à minima selon le degré des alertes doivent laisser place à l’anticipation et une véritable stratégie à long terme.

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