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mardi 13 octobre 2015

Transition politique au Faso : La majorité des Burkinabè satisfaits des autorités, selon une enquête d’Afrobaromètre

Les Burkinabè sont en grande majorité satisfaits des autorités de la transition. C’est la principale conclusion de la récente enquête d’Afrobaromètre au Burkina Faso, conduite par le Centre pour la gouvernance démocratique. C’est un échantillon de 1200 personnes sur l’ensemble du territoire national, qui a été pris en compte par l’étude menée entre les mois d’avril et le mois de mai 2015. Les résultats ont été présentés dans la soirée du 12 octobre à Ouagadougou.


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Transition politique au Faso : La majorité des Burkinabè satisfaits des  autorités,  selon une enquête d’Afrobaromètre1200 Burkinabè, 50% d’hommes, 50% de femmes de différents milieux sociaux ; à travers le pays ont été sondés. A en croire les résultats de l’enquête, 88% des Burkinabè sont « d’accord », voire, « tout à fait d’accord » avec l’action du président Michel Kafando. Le premier ministre, Yacouba Isaac Zida s’en sort avec 81% d’opinions favorables, les membres du conseil national de la transition (79%), et les autres membres des délégations spéciales des communes (79%).
Les citoyens ont répondu à plusieurs questions. Par exemple sur l’engagement des chefs coutumiers dans la politique, la majorité s’oppose. Pour trois Burkinabè sur quatre (75%), les chefs traditionnels devraient rester non partisans et ne pas se présenter aux élections sous l’étiquette d’un parti. On note par ailleurs que c’est chez les instruits et les citadins que cette opinion est plus partagée.
Devoir de rendre compte
Le round 6 de Afrobaromètre révèle également que la majorité des Burkinabè sont attachés à l’idée de demander des comptes aux anciens dignitaires, voire à l’idée de les sanctionner pour leurs comportements passés. 86% sont par exemple favorables à l’expropriation des biens mal acquis des anciens tenants du pouvoir, mais aussi que soient déclarés inéligibles pour les prochaines élections ceux qui ont soutenu le projet de modification de l’article 37 de la constitution (60%). L’idée de « l’exclusion » est surtout partagée par les plus jeunes (18 à 34 ans) 67%, des universitaires(81%) et des citadins(73%).
Devoir de mémoire
Enquête réalisée après l’insurrection populaire des 30 et 31octobre qui a occasionné des morts et favorisé le changement, les enquêtés, pour immortaliser la mémoire des victimes, ont suggéré « prioritairement » l’adoption d’une journée nationale de souvenirs (38%), l’édification d’un monument en la mémoire des victimes (19%), le développement de matériaux didactiques pour les écoles (17%).
Comme autre option d’hommage aux victimes de l’insurrection, 58% des Burkinabè suggèrent aussi de dédommager les victimes « sans discrimination ». Instruits ou non, les Burkinabè optent pour le dédommagement sans discrimination. Par contre en fonction du milieu de résidence, il y a une différence. 62% des Burkinabè en milieu rural sont pour le dédommagement sans discrimination, alors que c’est 42% qui le sont en milieu urbain.
L’enquête a été menée par Agnès Kaboré, chargée de suivi évaluation au CGD et Dr Dimitri Balima, enseignant à l’université de Ouagadougou. « Le CGD ne fait que livrer l’opinion des citoyens. Ce qui reste c’est l’utilisation qui sera faite des résultats par les différents acteurs. Toutes catégories confondues (partis politiques, société civile). Les partis politiques peuvent en tenir compte par exemple dans l’élaboration de leurs programmes de société », a dit Agnès Kaboré.
L’Afrobaromètre est un réseau de recherche non partisan qui mène des enquêtes d’opinion publique sur la démocratie, la gouvernance, les conditions économiques, et les questions connexes dans plus de 30 pays en Afrique. L’équipe Afrobaromètre du Burkina est dirigée par le CGD. Les enquêtes précédentes avaient été menées au Burkina en 2008, 2012 et 2015.

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