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vendredi 2 octobre 2015

Exécutions extrajudiciaires et tortures en Gambie grossissent les rangs des migrants

Banjul.La pauvreté et la répression dans la Gambie du président Yahya Jammeh chassent de nombreux habitants de ce petit pays d'Afrique de l'Ouest, aggravant la crise des migrants à destination de l'Europe, affirme l'ONG Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié jeudi. "Etat de peur", ainsi s'intitule le document, qui relate les exécutions extrajudiciaires, arrestations arbitraires, et disparitions imputées aux forces paramilitaires et aux services de renseignement, "monnaie courante" dans cette destination touristique. Ce rapport a été réalisé à partir d'entretiens avec une quarantaine de victimes ou témoins de violations des droits de l'Homme, commises pour la plupart entre 2013 et 2015, précise l'ONG. "En 2014, le nombre de Gambiens demandant l'asile dans les Etats membres de l'Union européenne a pratiquement quadruplé par rapport à 2013. D'autres, en nombre incalculable, ont fait le périlleux voyage à travers l'Afrique du Nord, arrivant en Europe sur des bateaux surchargés en Méditerranée depuis le printemps 2015", selon le rapport. A cela s'ajoute "un nombre important de réfugiés politiques qui fuient vers le Sénégal voisin", l'unique pays avec lequel la Gambie partage une frontière terrestre, souligne HRW. En outre, les difficultés économiques, notamment le déclin du tourisme en Afrique de l'Ouest à la suite de l'épidémie d'Ebola - bien qu'aucun cas n'ait été identifié en Gambie - "ont aussi abouti à une émigration persistante", selon le rapport. Pays d'à peine 1,9 million d'habitants, "la Gambie est en proportion l'un des plus grands exportateurs de migrants économiques vers l'Europe", précise l'ONG, concluant que "d'une façon ou d'une autre, il ne fait aucune doute que la Gambie alimente aujourd'hui l'afflux grandissant de réfugiés". Parmi les méthodes de torture décrites dans le document, témoignages à l'appui, figurent les passages à tabac, le viol, l'asphyxie, les chocs électriques sur les parties génitales ou encore les brûlures sur la peau avec du plastique fondu. Le rapport fait également état de violences psychologiques, détention au secret et simulacres d'exécution. Il traite aussi des persécutions homophobes sous le régime du président Jammeh, notamment depuis l'adoption en octobre 2014 d'une législation réprimant plus sévèrement l'homosexualité. Malgré l'amnistie accordée en juillet à quelque 200 prisonniers politiques et de droit commun à l'occasion du 21e anniversaire de sa prise du pouvoir, l'ONG exhorte la communauté internationale à intensifier la pression sur la Gambie. Parvenu au pouvoir par un coup d'Etat sans effusion de sang en 1994 puis constamment réélu depuis 1996, Yahya Jammeh dirige d'une main de fer la Gambie, petit Etat anglophone d'Afrique de l'Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade atlantique. - See more at: http://fr.africatime.com/gambie/articles/executions-extrajudiciaires-et-tortures-en-gambie-grossissent-les-rangs-des-migrants#sthash.NbH6o2aN.dpuf

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