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jeudi 17 septembre 2015

Burkina Faso : des militaires séquestrent le président

Le président de transition Michel Kafando et son Premier ministre Isaac Zida
Le président de transition Michel Kafando a été arrêté ce mercredi par certains membres de la garde présidentielle.
Des membres de la Garde présidentielle ont fait irruption ce mercredi après-midi en plein conseil des ministres à Ouagadougou, et arrêté le président de transition Michel Kafando et son Premier ministre Isaac Zida. Il n'y aurait pas de revendication pour l'instant.
«La nation Burkinabè est en danger», peut-on lire dans une déclaration de Cheriff Sy, président du Conseil National de Transition (CNT), l’assemblée intérimaire du Burkina Faso, et postée sur Twitter par le journaliste Gaël Cogné. Le CNT précise qu'outre le président Kafando et le Premier ministre Zida, deux autres ministres sont également pris en otage.
Le président du CNT précise dans cette déclaration que «des éléments du RSP ont fait irruption dans la salle du conseil des ministres vers 14h30 et ont pris en otage le président du Faso (...) Cette énième irruption du RSP est une atteinte grave à la République et à ses institutions». Toujours selon Cheriff Sy, «des tentatives de dialogue sont en cours entre la Haute hiérarchie militaire et les éléments du RSP».
Sur sa page Facebook et sur Twitter, le mouvement «Balai citoyen», qui avait été pointe dans la contestation contre l’ex-président Compaoré, a appelé au rassemblement pour «dire non au coup d’Etat en cours», un appel largement relayé sur les réseaux sociaux. 300 à 400 personnes se seraient dirigées vers le rond-point de la Patte d’oie, à environ deux kilomètres du palais présidentiel.
Le RSP n’en est pas à son coup d’essai. Le 4 février dernier, certains membres de cette ex-garde prétorienne du président déchu Blaise Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par une insurrection populaire après vingt-sept ans au pouvoir, avaient déjà fait irruption en plein Conseil des ministres, exigeant la démission du Premier ministre Zida. Rebelote fin juin : depuis la chute de «Blaise», les dirigeants du RSP, 1 300 hommes très bien entraînés et mieux équipés que l’armée du pays, tiennent tête au gouvernement de transition.
«C’est la même tactique utilisée que la dernière fois», confirme à Libération Luc-Marius Ibriga, le patron de l’Autorité supérieure d’Etat. Sauf que cette fois-ci, le Burkina Faso est à moins d’un mois des élections présidentielles et législatives, prévues le 11 octobre prochain. Et que la Commission de réconciliation et de réforme a remis lundi au Premier ministre un rapport appelant justement à la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle, considérant que le RSP était «devenu une armée dans l’armée».

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