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jeudi 20 août 2015

Droits Humains /Mauritanie: La marche à reculons


Droits Humains /Mauritanie: La marche à reculons
L'Eveil Hebdo - L’Etat de droit et la démocratie sont encore loin d’être une réalité en Mauritanie où il subsiste, aujourd’hui encore, des violences politiques qui se traduisent par une instabilité récurrente et la faillite de l’institution publique dont les conséquences sont les violations massives des droits de l’homme comme en témoignent les évènements rapportés ces derniers jours.

L’obligation de protection étant l’une des fonctions régaliennes de l’Etat, aucune circonstance particulière ne saurait justifier les atteintes aux droits de l’homme. Nous le disions dans notre précédente édition que l’impunité était l’ennemie des droits de l’homme, cela se confirme avec l’attitude des agents ‘des forces de l’ordre » qui ont passé un tabac un jeune mauritanien qui tentait de leur faire entendre raison.

Une inquiétude grandissante

Décidemment la question des droits de l’homme ou plutôt de la violation des droits de l’homme n’en finit pas de faire la une en Mauritanie. Malgré la volonté affichée par le gouvernement de faire du respect des droits de l’homme une priorité des politiques publiques, on constate une recrudescence des violations des droits fondamentaux des mauritaniens.

En un mois il a été relevé un morts et plusieurs actes de violences sur des civils sans pour autant que du coté des autorités on ne manifeste la moindre inquiétude.

Cela est d’autant plus inquiétant que dans le discours officiel on présente la situation comme si la Mauritanie était championne du monde en matière du respect des droits de l’homme.

Après avoir été, pendant longtemps, hostile à la ratification de plusieurs instruments internationaux relatifs à la protection des droits de l’homme en y opposant son droit interne, la Mauritanie s’est engagée dans une démarche plus offensive par la mise en place d’un ensemble de programmes et de politiques censés promouvoir et protéger les droits de l’homme.

Si l’on doit s’en féliciter, car cette démarche devrait permettre de compléter et de raffermir le droit mauritanien en matière des droits de l’homme, l’observation de la réalité ne peut laisser que perplexe. En effet, les mois et les jours qui précèdent ont été caractérisés par une détérioration de la situation des droits de l’homme dans leur ensemble.

Pour avoir organisé une marche pour dénoncer ce qu’ils appelaient l’esclavage foncier, les responsables des mouvements d’IRA et Kawtal ont été emprisonnés sur le fondement des arguments fallacieux de la part du parquet sans qu’aucune preuve n’en soit apportée. 

Preuve s’il en fallait que le pouvoir judiciaire reste inféodé à l’exécutif qui lui dicte sa loi. Alors que pour une bonne administration de la justice il est indispensable que la séparation des pouvoirs soit assurée de manière effective.

Pour avoir manifesté leur solidarité à ces derniers, des militants des droits humains ont été arrêtés et passés à tabac en violation flagrante des dispositions règlementaires mauritaniennes les plus élémentaires. 

Pour avoir manifesté son indignation et sa compassion aux étrangers principalement originaires de l’Afrique noire qui font l’objet de traitements inhumains et dégradants, le jeune Mamadou Sy a été victime d’une agression d’une rare violence de la part des agents des agents des « forces de l’ordre » Le jeune homme a subi aussi des injures racistes.

Preuve que ces derniers sont sûrs de ne pas être inquiétés. Cela fait dire à certains militants des droits de l’homme que la dégradation de la situation des droits de l’homme rappelle les années sombres durant le règne de Maouiyatandis que d’autres voient la situation empirer.

Quoi qu’il en soit la culture des droits de l’homme n’est pas encore intégrée dans les mentalités des autorités mauritaniennes. L’égalité en droit reste fragilisée par la survivance de certaines pratiques de discriminations. 

En effet, il est communément admis que La reconnaissance des droits de l’homme et l’engagement de l’État à les garantir ne suffisent pas, à eux seuls, pour assurer la promotion et la protection effective de ces droits. C’est pourquoi, au-delà de ces déclarations de foi, il y a lieu d’examiner comment les lois et règlements aménagent les conditions d’exercice des droits de l’homme et quelles contraintes et obstacles existent.

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