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lundi 3 août 2015

Candidatures aux législatives et présidentielle 2015 : Une forte affluence aux dernières minutes des dépôts

La clôture de la réception des dossiers de candidatures aux élections législatives et présidentielle d’octobre prochain est intervenue le samedi 1er août 2015, à zéro heure. Les dossiers ainsi déposés feront ensuite l’objet – dans l’intervalle de huit jours - de validation par la Commission électorale

Candidatures aux législatives et présidentielle 2015 : Une forte affluence aux dernières minutes des dépôts
Il était 22h 40mn lorsque nous arrivions dans la cour de la CENI, le samedi 1er août 2015. Une cour sous forte affluence. Par groupes, les gens sont assis, à même le sol par endroits. Dans les salles également, ça travaillait hâtivement en groupes. Recours au café et au thé par moments, sans doute pour que l’attention ne faiblisse pas. Et ça continue de franchir aux pas particulièrement pressés, la porte de la CENI avec des lots de cartables et/ou de chemines cartonnées. Des coups de fil encore pour faire parvenir des pièces de dossiers. Partout, on parle dossiers, on parle pièces. L’heure est à la constitution définitive, aux derniers rangements des pièces, aux dernières vérifications des pièces des dossiers de candidatures, avant dépôt.
Telle était l’ambiance que donnaient de voir ces partisans de la dernière minute. Ce sont les plus nombreux, affichant un sérieux peu rassurant. La veille, semble-t-il, seulement 19 dossiers étaient enregistrés. Et ce samedi, dernier jour des dépôts, ce nombre est passé à 98, selon le poste de police où l’enregistrement des déposants se faisait, à l’entrée de la CENI.
Pas question de « se précipiter et commettre des erreurs »
De ces potentiels candidats-témoins de la clôture des dépôts, faisaient partie Ibrahima Koné du PDS/Metba (Parti pour la démocratie et le socialisme, parti des bâtisseurs). Il est venu déposer les dossiers de candidatures de son parti. Mais pourquoi avoir attendu la dernière minute ? Pour lui, il n’est pas question de « se précipiter et commettre des erreurs » ; étant donné qu’un dossier mal constitué s’expose au rejet et donc à l’impossibilité pour son propriétaire d’être candidat. Arrivé aux toutes dernières minutes, Mamadou Kabré de PRIT/Lannaya dira avoir opté ainsi, pour « une stratégie particulièrement particulière ».
Si au sein de certains partis ces dépôts à la dernière minute se justifient par des lenteurs dans les processus d’obtention de pièces administratives, chez d’autres, c’est parce que les tractations pour les positionnements n’ont pu être facilement calmées. De telles tractations, il y en a eues au sein de l’UNIR/PS (Union pour la renaissance/parti sankariste), aux dires d’Athanase Boudo. « Il y a eu de petits conflits de positionnement que nous avons gérés », c’est du moins, ce qu’il a laissé entendre. Au PDS/Metba, il y’en avait, confie M. Koné, qui ne remplissaient pas les qualités requises, mais qui tenaient à être candidats. Il aurait été de même au PRIT/Lannaya où, aux dires de son président Mamadou Kabré, « il y avait des discussions qui se menaient par rapport à des gens qui attendaient d’être positionnés sur les listes ». Et d’ajouter, « Nous avons établi les listes au regard du militantisme des uns et des autres ».
D’autres explications, Salvador Maurice Yaméogo du RDF (Rassemblement des démocrates pour le Faso) en donne : « Nous sortons d’une insurrection. Une recomposition du paysage politique est évidente. Il y a beaucoup de formations politiques qui veulent que l’union se fasse. Il y a donc beaucoup de mouvements qui font que pour pouvoir stabiliser les listes, ce n’est pas facile ».
Le dispositif de réception des dossiers en nette amélioration
Après tout, des dossiers sont constitués et déposés. Au PDS/Metba, l’on apprend que des candidats sont positionnés dans 30 circonscriptions électorales pour les élections législatives. A l’UNIR/PS, des candidats sont positionnés dans toutes les 46 circonscriptions électorales. Au RDF, l’on se prépare à aller à la conquête des voix dans 24 circonscriptions électorales, et au PRIT/Lannaya, les voix seront sollicitées dans 25 circonscriptions électorales.
En attendant, ces déposants de dernière minute ont apprécié le dispositif mis en place par la CENI pour la réception des dossiers. Un dispositif qui, selon eux, a connu une nette amélioration par rapport aux années électorales antérieures. Le moins que l’on puisse dire, c’est que plusieurs guichets – une dizaine – ont été ouverts pour faciliter le dépôt desdits dossiers. Ces guichets ont continué de recevoir des dossiers après la fermeture de la porte de la CENI. En effet, c’est Me Barthélémy Kéré lui-même, le président de la CENI qui dira, après s’être assuré auprès de deux journalistes, « Il est zéro heure, je demande à la sécurité de fermer la porte de la CENI ». Ainsi, personne ne pouvait encore franchir l’entrée de la CENI avec des dossiers. Mais ceux qui étaient déjà dans la cour de la CENI, pouvaient continuer d’arranger leurs dossiers et les déposer. Au moment où nous quittions les lieux, autour de 00h20, ça continuait de parler dossiers, pièces, candidatures…
Après tout, la CENI procédera à la vérification de ces dossiers, pour ne retenir que ceux qui auront réuni l’ensemble des pièces requises. La suite, c’est la production des listes de candidats, puis la soumission de ces listes au Conseil constitutionnel pour validation et établissement des listes définitives de candidats.
Fulbert Paré
Lefaso.net nationale indépendante (CENI).

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