Pages

mardi 18 août 2015

A Bissau, un millier de manifestants dans la rue en soutien au Premier ministre destitué

Le président bissau guinéen, José Mario Vaz (G) et Domingos Simoes Pereira (D), Premier ministre
Un millier de Bissau-Guinéens se sont rassemblés lundi en fin de journée dans le calme à Bissau pour réclamer la reconduction de Domingos Simoes Pereira, Premier ministre destitué le 12 août et non remplacé depuis cinq jours, a constaté un journaliste de l'AFP.
M. Pereira lui-même était présent à la manifestation, qui a commencé peu après 16H00 - avec plus de deux heures de retard - après une accalmie de forte pluie qui s'abattait depuis le matin sur la capitale à l'appel de ses supporters au Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir).
M. Pereira préside le PAIGC, dont est aussi membre le chef de l'Etat José Mario Vaz, surnommé "Jomav". M. Vaz a limogé M. Pereira le 12 août, arguant d'une "crise de confiance au sommet de l'Etat" nuisant au "bon fonctionnement des institutions".
Selon leurs entourages, les deux hommes ne s'entendaient pas depuis plusieurs mois sur la manière de diriger le pays.
"Avec une si grande mobilisation de la société civile, des partis politiques, les institutions de la République doivent respecter la volonté du peuple. On ne peut arrêter un peuple qui sait où il va", a lancé M. Pereira à la foule scandant "DSP! DSP!", son surnom d'après ses initiales.
Certains sont allés jusqu'à réclamer le départ du pouvoir du chef de l'Etat, hurlant: "Jomav, dégage!". Mais les différents intervenants à la tribune ont été plus conciliants dans leurs discours.
"Nous demandons la paix et la compréhension entre DSP et Jomav. Nous exhortons le président Vaz à revenir sur sa décision", a déclaré Quecuto Djauara, porte-parole de délégués du PAIGC venus de plusieurs provinces.
Aucun débordement n'a été signalé, contrairement aux craintes de nombreux résidents de la capitale, en raison de la proximité du siège du PAIGC avec le Palais présidentiel. Un important dispositif policier était déployé autour de la présidence, des patrouilles de la police d'intervention rapide sillonnaient la ville depuis lundi matin.
Le 13 août, M. Pereira a contesté son limogeage, rappelant une disposition de la Constitution lui donnant raison. Le PAIGC a formellement proposé le 14 août au président sa reconduction au poste de Premier ministre.
Jusqu'à lundi soir, M. Vaz n'avait pas fait connaître sa réponse. Il s'est entretenu lundi dans la journée avec plusieurs diplomates, mais rien n'a filtré de cette rencontre.
Le rassemblement se poursuivait en début de soirée, avec l'animation d'artistes locaux, mais avec une plus faible affluence. La suite du mouvement "dépendra de la réponse" de M. Vaz, a indiqué à l'AFP un des organisateurs, Joao Bernardo Vieira.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire