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mercredi 6 mai 2015

Revue de la presse : « La somme de la honte » Rusal aux veuves, manifs, dialogue politique, Womey

Rusal-Friguia alloue une ‘’somme de la honte’’ aux veuves des victimes, le report des manifestations, la société civile, le patronat ou l’Union Européenne appelle la classe politique au dialogue, la 7ème édition des 72h du livre ou l’affaire du drame de Womey sont les nouvelles développées dans les journaux de la place. Bonne lecture !
‘’Rusal-Friguia propose 2 millions 500 mille gnf aux veuves des victimes de la crise : De qui se moque la direction’’, s’interroge le journal La Lance. On aura presque tout vu et entendu à propos du dossier Friguia. L’unique industrie d’alumine de la sous-région, la première en terre africaine fermait ses portes au mois d’avril 2012, suite à une grève des employés qui a eu pour réponse le black-out de la direction de l’usine. Depuis trois ans, la cité (tributaire de fonctionnement de l’usine) et les travailleurs tirent le diable par la queue. Certains employés sont morts entre temps. Est-ce que leur mort a un quelconque lien avec le désoeuvrement qui les a mis dans une galère quasi-insupportable ? Peu importe que la réponse à cette question soit affirmative ou négative. Leurs familles ont droit à un règlement. C’est la loi de la République qui le dit. Mais la direction de Friguia a pris sur elle la responsabilité de statuer sur le sort des familles éplorées. Elle prévoit 2 500 000 gnf comme montant à accorder à chaque famille comme ‘’allocation unique pour cause de décès’’. « La somme de la honte » se subtitue inconditionnellement à toutes les autres primes, indemnités, allocations, et autres prestations dont les ayant-droits d’un travailleur décédé de la société Friguia S.A pourraient bénéficier en vertu du Code du travail de la Républiqeu de Guinée, de la Convention collective mines et carrières, du Protocole d’accord global de Friguia du 29 décembre 2009 et autre document réglementaire applicable, précise La Lance
Egalement dans ce numéro de La Lance, on constate que l’opposition a reportée sa marche du 30 avril au 4 mai 2015. Dans une déclaration conjointe en date du 28 avril, elle a annoncé le report au lundi 4 mai, sa ‘’marche pacifique dans chacune des cinq communes de la capitale’’. Sur insistance de ses différentes structures de l’intérieur du pays et en vue d’étendre la marche à toute l’étendue du territoire national et d’associer toutes les populations guinéennennes, indique l’opposition. 
Du 23 au 25 avril, Conakry a abrité la septième édition des « 72 heures du livre » en Guinée. Cette année, au-delà du CCFG et des universités partenaires, l’évènement s’est déporté à la Bluezone de Kaloum. Une occasion de célébrer le livre et son géniteur en Guinée et une faàon à la guinéenne de célébrer la journée mondiale du livre et de la lecture. A l’image des précédentes, l’édition 2015 a été marquée par la présence de nombreuses personnalités et de nombreuses dédicaces. « Livre, Sicences, Climat et Environnement », c’est le thème de l’édition. Par là, l’Harmattan Guinée entend mobiliser les praticiens du livre autour de la réflexion sur les enjeux climatiques et la necessité de préserver l’environnement et aider à la préparation de la Guinée pour sa participation efficace aux négociations sur le climat prévues à Paris du 28 novembre au 12 décembre prochains. Au compte des dédicaces, figure ‘’Les tranchantes chroniques’’ de Souley Thiâ’nguel. Une compilation des chroniques à Lynx Fm. Ce bouquin narre l’actualité. Poésie et satire mêlées. 
A la grande Une du journal satirique, Le Lynx ‘’L’opposition bétonne son moral’’, s’exclame-t-il. L’opposition républicaine projette une nouvelle manif, le 30 avril à Cona-cris, pour dénoncer le « chronogramme de la discorde » de la CENI et exiger du pouvoir, un dialogue sincère. L’opposition, coriace. Le 25 avril, les opposants respi-gaz lacrymogènes se sont réunis à huis clos au siège de l’Union des Forces du Changement, UFC de Zagamor (ou vif) Sylla, leur porte-voix. Au menu, bavarder sur la situation sociopolitique du bled, tirer les leçons des manifs du 20 et 23 avril et parler des perspectives. Les absents ? La Petite Cellule Dalein de l’UFDG et le Sid de l’UFR, invité de marque (déposée) à Abidjan, pour participer à l’investiture de ADO à la tête du RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes) pour la prochaine présidentielle ivoirienne. Au sortir de leur cancan, Zagamor a annoncé que l’opposition a décidé « d’organiser une marche pacifique dans les cinq communes » de Cona-cris, le jeudi 30 avril. Laquelle sera suivie d’une autre à Cona-cris et à l’intérieur du pays, lit-on. S’agissant du bilan des deux dernières manifs de rue, Zagamor note une réussite totale. Selon lui, « il y a eu 15 préfectures qui ont connu soit des journées villes mortes, soit des marches pacifiques. Parce que tout simplement les Guinéens ont reconnu le mot d’ordre de l’opposition. Il déplore toutefois un mort à Labé, une centaine d’interpellations, une cinquantaine de blessés dont une vingtaine par balles, 18 seraient dans un état grave et 9 devraient subir des interventions chirurgicales ». 
L’Indépendant titre ‘’Lourd tribut pour l’opposition : 62 tués dans ses rangs’’. L’opposition projette une nouvelle manifestation pour le lundi 30 avril, dans la capitale et dans les provinces intérieures. Ceci entre dans sa logique de poursuivre ses actions de désobéïssance civile, de façon ininterrompue, jusqu’à la satisfaction de ses revendications. Dans sa quête d’élections transparentes et justes, elle continue de payer un lourd tribut avec à son compteur, 62 tués, depuis l’avènement de la troisième République, lit-on dans les colonnes du journal L’Indépendant dans son numéro 1139 du 30 avril 2015.
A la Une du journal Guinée 58, on lira plutôt ‘’Pouvoir-Opposition : Dialogue de sourds…’’. « La force contre la rue », telle est le scénario qui se présente aujourd’hui pour dépeindre le climat politique dans le pays. Ni le pouvoir, ni l’opposition ne veut faire une concession- au risque de paraitre faible-pour trouver une issue au blocage actuel. C'est-à-dire, tenir des consultations nationales, qu’elles soient présidentielles ou communales, pour continuer la marche vers une démocratie apaisée, estime le journal Guinée 58.
Reconciliation nationale. La commission qui s’en occupe devrait travailler dans la transparence, indique Le Lynx. Ce n’est ni une affaire religieuse, ni une affaire de familles ou de clans. Comme en Afrique du Sud, les auditions doivent être publiques. Tous ceux qui veulent témoigner ou faire des suggestions pour la réconciliation doivent être entendus publiquement. Les services de sécurité, armée, gendarmerie, police, responsables du PDG à tous les échelons, membres des tribunaux populaires… doivent être invités à prendre la parole.
La CENI peut-elle être indépendante, s’interroge Le Lynx. S’il y a un qui doit se retourner dans sa tombe avec un petit sourire au coin des lèvres, c’est bien Fory Coco. Qui a longtemps glosé sur l’indépendance de la CENI que le RPG, l’UPR, l’UFR, l’UPG, etc. ont voulu lui imposer à l’époque : « La CENI sera indépendante par rapport à quoi, à qui ? » Le soldat devenu Chef d’Etat et chef de parti ne pouvait comprendre l’existence, dans l’Etat, d’une institution indépendante donc non soumise aux ordres de celui de qui relève la question de cet Etat. L’opposition, y compris sa frange qui a conquis le pouvoir en 2010 et qui constitue aujourd’hui, la majorité présidentielle, demeurait tout hébétée, tout étonnée face à l’incrédulité de Fory Coco qui a fait ce qu’il a pu pour renvoyer aux calendes grecques l’émergence de la CENI. A sa mort en décembre 2008 et sous la forte pression de la classe politique sur les responsables militaires de la transition qui s’ouvrit aussitôt, la CENI est née au forceps. Le principe d’une CENI politique avec la participation paritaire de l’opposition et de la majorité présidentielle y a été adopté. Des répresentants de la société civile et du gouvernement ont complété l’effectif. L’indépendance de cette CENI qui semblait pourtant consensuelle à travers sa composition a été violemment contestée dès la première élection qu’elle a organisée en juin 2010. A lire la suite dans Le Lynx, numéro 1202 du 27 avril 2015.
Le satirique guinéen, Le Lynx, revient également sur l’affaire ‘’Drame de Womey’’. « La perpète pour 11 accusés », titre le journal. Ouvert le 23 mars dernier à N’Zérékoré, la Cour d’assises de Kankan a clos, le 21 avril, le procès dans l’affaire « Drame de Womey » par la condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité de 11 des 26 accusés. Les 15 autres, acquittés pour délit non constitué, sont rentrés chez eux. Après une session foraine et trois heures de délibération, les 11 ont été reconnus coupables ‘’d’association de malfaiteurs, pillages et d’assassinat’’ de huit membres d’une équipe de sensibilisateurs contre Ebola, le 16 septembre 2014, dans la sous-préfecture de Womey, à quelque 50 km au nord de N’Zérékoré. Au civil, la Cour les a condamnés au paiement solidaire d’un milliard cinq cent millions de francs glissants de dommages et intérêts. Le Pro-crieur général de la Cour d’appel de Kankan, Willy Fernandez qui avait requis la peine de mort contre les 15 accusés, s’est plutôt réjoui d’ « une bonne décision », indique-t-il. 
Dans Le Diplomate. ‘’La présidentielle 2015 : la révision des listes électorales demarre, mais…’’, titre le journal. La CENI a, à travers son opérateur technique français, GEMALTO lancé les opérations de révision de la liste électorale le vendredi dernier. Et ce, sur l’ensemble du territoire national. En toile de foile, procéder à la correction systémique de la liste et l’adapter à la nouvelle cartographie des habitations des électeurs. Mais déjà, des petits soucis commencent avec la réclamation des agents techniciens au niveau de la commune de Dixinn. Ici, les agents réclament la signature du contrat avant de s’exécuter sur le terrain. A Kankan, on parle du retard dans l’acheminement du matériel. 
Dans ce numéro 600 du 28 avril 2015 du journal Le Diplomate,le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile laisse entendre que la méthode d’intervention des services de sécurité et de défense sur le terrain est l’expression de la volonté réelle des autorités à faire de l’exercice des droits fondamentaux, une réalité en Guinée. Plus loin, le numéro un de la police et de la protection civile a insisté sur le respect des droits de l’Homme dans la pratique des services de sécurité. Mais, a-t-il rappelé, « il faut que ce droit soit exercé dans l’esprit des lois. Nous devons tous respecter la loi en vigueur dans notre pays et personne n’est au-dessus de la loi ». Et parlant de l’actualité brûlante notamment la manif de l’opposition, Dr Mahmoud est catégorique : « Nous n’allons jamais accepter le désordre s’installer sans rien faire. En ma qualité de ministre de la sécurité, j’ai le pouvoir de restaurer l’ordre et ne jamais permettre que les gens violent nos lois. Ces leaders ont engagé une manifestation illégale pour la simple raison qu’elle n’a pas été autorisée. A ce titre, il n’est pas question de les laisser-faire… » 
‘’Après un séjour aux USA et en France : Alpha Condé s’offre Conakry’’, lit-on dans Le Diplomate. Le président Alpha Condé a regagné son pays, le vendredi dernier après près de deux semaines d’absence. Il était 20 h quand Air France dans lequel, il est revenu a atteri sur le tarmac de l’aéroport international de Conakry Gbessia. Déjà, depuis le petit matin de ce vendredi, Conakry vrombissait de bruit tintamarresque. De la musique, on en entendait dans tous les grans carrefours de la capitale, notamment à Kaloum… Tel était l’accueil réservé à Alpha Condé de l’Aéroport Gbessia au palais Sékhoutouréyah. 
Même sujet à la grande Une du journal L’Indépendant, on peut lire ‘’Assuré d’un « vrai-faux » soutien populaire : Alpha va-t-il lâcher du lest », s’interroge le journal. L’accueil du chef de l’Etat fut triomphal lors de son retour au bercail vendredi dernier. La mobilisation avait une allure festive, et l’on se croirait à une campagne électorale. La mouvance avait mis les petits plats dans les grands pour la réussite de cet évènement qu’elle a voulu grandiose, au lendemain d’une manifestation qui, elle, dénonçait les « dérives » du régime. Dans la foulée, le Chef de l’Etat a dit « nous savons dans quelle situation se trouvait ce pays. Et les gens savent qui a fait quoi ? Donc moi, je fais confiance au peuple de Guinée. En tout cas, je suis fier du peuple de Guinée de s’être mobilisé dans la discipline, dans l’ordre pour montrer qu’il ne peut pas se laisser manipuler »…
Toujours dans le journal Le Diplomate. Le 22 avril 2015, le ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, Cheick Taliby Sylla a échangé avec les responsables en charge des questions de l’énergie. Au menu, l’analyse de l’exécution du plan d’urgence du cabinet dans le cadre de l’amélioration de la desserte en électricité. Le ministre a d’abord fait une mise au point autour de son programme d’urgence qui consiste à fournir de l’électricité à l’ensemble de la population. A l’image de son slogan ‘’vite et bien faire’’, il a exhorté à une synergie d’actions. ‘’Après Kaléta, je ne permettrai pas qu’un quartier de Conakry passe deux jours sans avoir le courant électrique’’, indique le ministre Taliby Sylla. 
On apprend dans le journal L’Indépendant, que des manifestants de l’opposition ont été condamnés. La justice guinéenne s’est prononcée sur le sort d’une vingtaine de prévenus interpellés lors des manifestations organisées par l’opposition dans la capitale et en provinces, par la condamnation de 3 d’entre eux à « 4 mois de prison ferme », tandis que 3 autres manifestants ont écopé de « 3 mois de prison avec sursis », au terme d’un procès qui s’est déroulé au Tribunal de première instance de Dixinn, a appris l’hebdomadaire de sources judicaires. Devant ce Tribunal, ce sont 15 prévenus qui ont comparu au total. Et en plus des peines infligées aux prévenus cités plus haut, un autre a été condamné à une peine de prison de « 2 mois avec sursis », dans ce procès. Et les 4 autres ont été relaxés pour délit non constitué. 
Dans une déclaration rendue publique ce mardi dernier, la plateforme des citoyens unis pour le développement (PCUD) invite les acteurs politiques guinéens à privilégier le dialogue, au détriment des actions de rue qui ne font qu’endeuiller les familles, et miner davantage notre économie. La société civile dresse un état des lieux dans lequel elle pointe du doigt, la responsabilité des anciens premiers ministres et du Président de la République pour leur rôle dans cette crise, eux, qui avaient soutenu la tenue de la présidentielle en 2010 avant les législatives. La PCUD formule des recommandations, pour sortir de cette crise qui n’a que trop duré. A lire l’intégralité dans le numéro 1139 du journal L’Indépendant paru le 30 avril 2015.
Après la société civile, le patronat, c’est la Délégation de l’Union Européenne en Guinée qui appelle la classe politique à mettre balle à terre. En accord avec les Chefs de mission diplomatique des Etats membres résidant en Guinée, comme l’Allemagne, l’Espagne, la France et le Royaume-Uni, elle a publié le 25 avril, une déclaration pour exprimer sa préoccupation face aux violences politiques qui ont sécoué Conakry, ces jours-ci. Vaincre Ebola est prioritaire, note le Chef de la Délégation de l’UE, Gielen Gerardus dans la déclaration rapportée dans La Lance. 
Dans les mines, la CBK enregistre une baisse de production, lit-on dans les colonnes de l’hebdomadaire, L’Indépendant. La Compagnie Rusal selon un communiqué publié sur son site officiel a connu en début d’année, une hausse dans l’extraction et la production de la bauxite. Au premier trimestre 2015, RUSAL a enregistré une augmentation de 7 pour cent dans l’extraction de la bauxite par rapport au 4ème trimestre 2014 (3 124 000 tonnes contre 2 932 000 tonnes au cours du 4ème trimestre 2014). Si cette augmentation concerne la quasi-totalité de Rusal à travers le monde, elle ne concerne cependant pas RUSAL/CBK. La Compagnie des Bauxites de Kindia (CBK) a enregistré au contraire une baisse de production de la bauxite de 5 pour cent par rapport au 4ème trimestre 2014 (893 000 tonnes de la bauxite contre 909 000 tonnes au 4ème trimestre 2014). L’augmentation de l’extraction de la bauxite de Rusal s’explique essentiellement par la diversification des sources de matières premières par la société. L’on se rappelle que récemment la presse internationale a fait échos de l’ouverture en Guyane du gisement de Kurubuka-22 totalisant une réserve estimée à 30 millions de tonnes.  
Le journal Guinée 58 parle du transfert du trafic RO-RO à Bolloré. ‘’Quand Sankhon viole les conventions signées’’, indique le journal. Le directeur général du port autonome de Conakry a pris une décision par une note circulaire pour notifier à toutes les sociétés de manutention opérant au port que désormais, à partir du 1er novembre 2014, le trafic RO-RO sera transféré au terminal conteneur piloté par la société Bolloré à travers sa filiale Conakry Terminal. Mais, selon les textes signés de la convention de concession entre le port et la société Bolloré, cette activité n’est pas incluse dans le contrat. Donc, en toute connaissance de cause, Mamadouba Sankhon a violé les textes du contrat. Mais heureusement, avec le tôlé occasionné par sa décision et l’appel à la grève des centrales syndicales pour dénoncer ce fait, le président de la République est intervenu pour finalement la reporter. 
C’était tout pour cette édition. A très bientôt et pour connaitre l’évolution de l’actualité en temps réel, restez connectés sur votre site de référence www.guineenews.org.

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