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vendredi 22 mai 2015

Le face à face Alpha-Cellou s’est tourné en « interview ». Il y a espoir

Toutes les supputations avant cette rencontre qualifiée de « tous les espoirs » sont restées sans trop de commentaires après la rencontre, parce Alpha Condé, le plus grand cachottier du monde, pour prendre les gens à contre pied, personne ne le bat. Ceux qui s’attendaient à un monologue et à un soliloque, ce dialogue de sourd, il n’en est rien, il s’est résumé en une sorte d’interview de l’intervieweur. Cellou Dalein qui a demandé de rencontrer le locataire de Sèkhoutouréya a dit qu’il a été le seul à tout lire, à tout dire sans rien entendre d’un Alpha qui a donné sa langue au chat, comme Pierre Nkurunziza, qui a aussi pris tout le monde à contre pied en ne disant pas un seul mot sur la tentative de putsch contre lui, flûte ! Encore une preuve que les choses se ressemblent en Guinée et au Burundi.

Les explications possibles et plausibles de cette rencontre et de ce monologue :

Primo, les attentes étaient nombreuses et diverses. Ceux s’attendaient à une bataille de chats, qui pensaient à une rencontre où deux jusqu’aux-boutistes vont se chamailler, pinailler, tergiverser, chipoter, ergoter sur des vétilles de la CENI, des conseillers communaux et du calendrier électoral, ce que Cellou Dalein n’a rien omis, d’ailleurs, faut lui faire confiance, ont été mal servi ; quant à ceux qui attendaient Alpha au tournant de cette rencontre, ils n’ont vu que béta, gamma, lambda et oméga, c’est à dire que dalle.  Personne ne pourra dire qu’il a accepté ou refusé quoi que ce soit à l’opposition à travers son chef de file, et personne ne peut et ne doit le condamner, donc il n’y a pas motif à encore écumer les rues. Mais en attendant que Alpha réfléchisse sur les demandes, exigences et désidératas de l‘opposition, la terre continuera à tourner et le calendrier ne s’arrêtera pas. C’est ce que semble dire Cellou Dalein, qui n’a pas pu cacher son scepticisme à la sortie de l’entrevue.

Secundo, Si Alpha a été si avenant au point de ne rien dire pour ne pas heurter ou contrarier son hôte par son silence, c’est que Cellou Dalein était venu avec une mine modeste, comme toujours, d’ailleurs, de « l’opposant républicain » et non avec celle de « l’opposition radicale, genre Bah Oury et Kouyaté » dixit Damaro, c’est-à-dire celle de la confrontation et de la revendication intempestive, il a dû désappointer et ramollir Alpha Condé, qui a perdu son latin de confrontation et qui a changé le fusil d’épaule, ce qui signifie qu’il a entendu l’appel et le vœu des Guinéens, qui sont à bout de souffle et qui ne veulent plus de la violence politique, source du marasme économique et de l’instabilité politique, après cette crise d’Ebola qui a mis tout le monde à genoux. Une élection au forceps entrainera une gouvernance au forcing, toujours sur le qui-vive, ce qui n’augure rien de bon pour l’avenir.

Si tel est le cas,  on aura compris le caractère de Alpha Condé, celui qui est allergique à tout ce qui se fait autoritairement et par la force. La réconciliation nationale est sur les rails.

Où est la réalité, la réponse ne tardera pas. Espérons.

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