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jeudi 30 avril 2015

Le Congo appelle la communauté internationale à plus d’efforts dans la préservation de la biodiversité

Brazzaville, Congo (CONGOSITE) – Les travaux du segment de haut niveau de la conférence internationale sur l’exploitation illégale des produits de la faune et de la flore sauvages d’Afrique ont été ouverts le 29 avril 2015 à Brazzaville, par le Chef de l’Etat congolais. A cette occasion, Denis Sassou N’Guesso a appelé la communauté internationale à doubler d’efforts pour sécuriser la biodiversité, en prenant des mesures contraignantes contre le braconnage et l’exploitation illégale de la flore.


Vue des participants à la conférence
Vue des participants à la conférence
La cérémonie d’ouverture des travaux de la deuxième partie de cette conférence (après les travaux des experts, du 27 au 28 avril) a été marquée par la présence du Chef de l’Etat tchadien, Idriss Deby Itno ; du Premier ministre gabonais, Daniel Ona Ondon ; directeur exécutif adjoint du PNUE ; de la commissaire de l’agriculture et de l’environnement de la Commission de l’UA ; ainsi que de nombreuses autres personnalités congolaises et étrangères. 

Organisée sous le thème «Sécuriser la biodiversité d’Afrique pour la durabilité et la paix mondiale», la conférence s’appuie sur les conclusions des réunions antérieures dont la mise en œuvre des résultats devrait se faire de manière concertée. Elle regroupe des acteurs concernés par la conservation de la biodiversité, notamment des experts, éco-gardes, gardes-forestiers, chefs de patrouilles, conservateurs, chefs des projets, agents techniques, ingénieurs, biologistes, vétérinaires, chercheurs, chefs des chantiers, industriels, gestionnaires, officiers de police judiciaire, juges, communicateurs, membres de la société civile, etc. 

Les différents discours prononcés au cours de cette conférence révèlent que l’exploitation illégale et le commerce illicite des produits et de la faune et de la flore a pris des proportions inquiétantes ces dernières années. En 2011, 25.000 éléphants ont été abattus et 23.000 tonnes d’ivoires saisies, 146 rhinocéros ont été abattus en 2013 en Afrique. Cela est dû à l’augmentation des prix des produits : le kilogramme de l’ivoire qui coûtait à environ 200 dollars en 2003 est passé entre 2.500 et 3.000 dollars au marché noir en 2013 ; tandis que le kilogramme de la corne de rhinocéros qui était vendu à 800 dollars dans les années 90 est passé à 65.000 dollars en 2013. En République du Congo, 500 éléphants ont été tués au cours des cinq dernières années dans la seule zone du lac Télé et Nouabali-Ndoki. 

Selon les experts, le trafic illégal d’espèces sauvages, alimenté par le braconnage, génère un chiffre d’affaires estimé à 19 milliards de dollars par an. Les oiseaux migrateurs sont aussi braconnés. De même que les espèces aquatiques et marines comme la baleine, le requin, le thon et la tortue marine. Le bois est illégalement exploité en grande quantité par certaines sociétés, en violation des lois nationales. 

Le braconnage et le commerce illégal de la faune sauvage ont des conséquences néfastes et durables sur la population et l’environnement. Ils constituent un fléau pour la conservation, un danger pour la stabilité, un défi à l'Etat de droit et à la bonne gouvernance. Le commerce illégal des produits de la faune sauvage est désormais tenu surtout par des groupes terroristes et des milices, qui en utilisent les revenus frauduleux pour renforcer leur emprise et poursuivre leurs actions criminelles. 

Les propositions du Congo

Le chef de l'Etat congolais
Le chef de l'Etat congolais
Face aux conséquences de l’exploitation illégale des produits de la faune et de la flore sauvages la République a fait quelques propositions pour lutter contre ces phénomènes. Le Président Denis Sassou N’Guesso a souligné la nécessité pour la communauté internationale de prendre des mesures contraignantes pour les États, afin d’éradiquer le phénomène du braconnage qui affecte la faune africaine. 

«Il faut faire en sorte qu’une stratégie globale soit adoptée. On sait quels sont les pays détenteurs de la biodiversité. On connaît aussi les pays de transite et on connaît les pays de destination. Ils sont sur la terre, ils sont connus. Donc, on peut prendre des mesures à ces trois niveaux de segment, des mesures concrètes, contraignantes aussi pour atteindre les résultats», a-t-il indiqué. Il a proposé qu’une table ronde regroupant les donateurs, les partenaires au développement et les Etats africains, soit organisée au cours de la conférence. L’objectif étant de se pencher sur les mécanismes de financement de la stratégie globale de lutte qui sera adoptée à la fin des assises. 

Le Chef de l’Etat congolais a mentionné que l’Afrique se refuse à être une victime résignée du braconnage. Aussi a-t-il proposé que soit l’établie une coopération de toute la chaîne, c’est-à-dire entre les pays qui détiennent la biodiversité, les pays de transite, et les pays de destination. Il s’agit d’un ensemble de mesures contre les braconniers, les corrompus, les corrupteurs. Il est hors de question de tolérer une criminalité ici et la condamner là-bas, a fait remarquer Denis Sassou N’Guesso. 

Pour le Chef de l’Etat congolais, il est question de mettre en place des nouvelles stratégies adaptables aux exigences du moment. Il faudra aussi l’implication effective des populations locales dans la gestion de la biodiversité. 
Denis Sassou N’Guesso a dit que la tenue à Brazzaville de la conférence internationale sur l’exploitation illégale et le commerce illicite des produits de la faune et de la flore sauvages d’Afrique était la reconnaissance des efforts déployés par le Congo pour la protection de la nature, du climat, de la biodiversité. «La décision avait été prise par l’Union Africaine de tenir cette conférence à Brazzaville. C’est un honneur pour notre pays, une reconnaissance des efforts que nous développons autour de ces thématiques», a-t-il conclu

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