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lundi 20 avril 2015

Energie : Pour mettre fin aux délestages au Faso, Zéphirin Diabré n’exclut pas l’énergie nucléaire

En déplacement dans la commune de Siglé, province du Boulkiemdé, pour rencontrer ses militants et sympathisants, le président de l’Union pour le Progrès et le Changement, Zéphirin Diabré, en a profité pour lever un coin de voile sur ce que pourrait être sa politique énergétique si les Burkinabè optent le 11 octobre 2015 pour son programme de société.
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Energie : Pour mettre fin aux délestages au Faso, Zéphirin Diabré n’exclut pas l’énergie nucléaire
Pour Zéphirin Diabré, l’énergie nucléaire peut être aussi une solution pour le Burkina Faso, dans sa situation énergétique actuelle, encore marquée par la faiblesse de l’offre et son cortège de délestages. Et cette solution nucléaire figure bel et bien dans le programme de société qu’il entend soumettre aux Burkinabè le moment venu dans le cadre de sa candidature à la présidentielle du 11 octobre 2015. C’est à Siglé, commune de la province du Boulkiemdé, où il était en tournée de revue de ses troupes dans la perspective du scrutin présidentiel à venir, que le président de l’Union pour le Progrès et le Changement a fait cette annonce quelque peu surprenante. Annonce surprenante, compte tenu des exigences scientifiques, technologiques et des risques liés au recours à l’énergie nucléaire. Ce qui fait que rares sont les pays sur le continent et dans le monde qui s’hasardent sur le terrain qui reste encore réservé à quelques puissances orientales et surtout occidentales dont la France. Mais là-dessus, Zéphirin Diabré, qui a été directeur Afrique et Moyen Orient du groupe français AREVA, leader mondial du nucléaire ; se veut rassurant. « J’ai fait ma carrière dans le nucléaire. (…) J’ai vendu des centrales nucléaires. Je n’ai pas peur du nucléaire, je sais comment le nucléaire fonctionne, j’ai la connaissance et les compétences dans ce domaine-là. Je pense que le Burkina Faso, le moment venu, peut aussi disposer d’une centrale nucléaire. Et là les questions de délestages et autres, c’est fini », a-t- il laissé entendre. Si la question de la maîtrise de la technologie semble ainsi réglée, il reste la non moins importante problématique de l’approvisionnement de la centrale nucléaire en matières premières, le Burkina Faso n’étant pas le Niger dont le sol regorge d’uranium ; à laquelle il va falloir répondre.
L’énergie nucléaire, mais pas seulement ça…
Zéphirin Diabré est pour l’énergie nucléaire au Burkina mais il ne s’agit pas, à l’écouter, de baser uniquement le système de production énergétique du pays sur cette source. Dans sa démarche, le nucléaire devrait venir en complément à trois sources d’énergie plus ou moins expérimentées ou expérimentables au Faso. A savoir l’énergie thermique, l’hydroélectricité et l’énergie solaire. A entendre Diabré, ces trois sources ne peuvent pas à elles seules, au stade actuel, garantir l’accès à l’électricité à tous les Burkinabè. Il s’explique : « Quand on regarde les sources possibles d’énergie pour nous, il y a le solaire qui est une source qu’on doit exploiter mais les coûts sont très nombreux et ensuite le rendement n’est pas encore très optimum. C’est une source qu’on doit exploiter. Nous sommes actuellement en train de faire du thermique puisque nous achetons du gas-oil pour le brûler et avoir l’électricité. Nous sommes encore un pays sec qui n’a pas encore vraiment de cours d’eau géants. Toutes ces trois sources réunies vont sans doute apporter quelque chose, mais ça ne pourra pas permettre à chaque burkinabè d’avoir l’électricité chez lui. Or, notre ambition, c’est ça ». Et c’est pourquoi, lui Diabré, futur candidat à la course pour la conquête du fauteuil présentiel, envisage cette quatrième dimension (nucléaire) dans ce qu’il appelle le « cocktail énergétique », pour ne pas dire mix énergétique, du pays.
Bref, sur cette sortie à Siglé, Zéphirin Diabré aborde une grande et pertinente préoccupation, celle de l’accès des populations aux services énergétiques. Préoccupation sur laquelle tous les présidentiables sont fermement attendus par les électeurs. Car aujourd’hui il n’est plus possible de parler de développement, encore moins de développement durable, là où il n’y a pas d’électricité. Et avec un taux d’électrification de 17% dans le pays, autant dire que le travail à accomplir sur ce terrain reste on ne peut plus immense pour les futurs présidents du Faso.
Grégoire B. Bazié
Lefaso.net

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