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jeudi 23 avril 2015

Commission de réconciliation nationale et des réformes : L’ex-majorité se retire des travaux

Le président de la commission de réconciliation nationale et des réformes rencontre différentes entités pour expliquer les attributions de son institution, sa méthode de travail et recueillir des propositions. L’ex opposition et l’ex-majorité ont été reçues ce 22 avril au Conseil économique et social. Juliette Bonkoungou, porte-parole de l’ancienne majorité, du front républicain, de la NAFA, et du Burkina nouveau, a déclaré qu’au regard du contexte marqué entre autres par le vote du nouveau code électoral, les arrestations, elle et ses camarades ne prendront pas part aux travaux de la commission. « On nous a condamnés avant même de nous avoir entendus », a-t-elle déclaré à sa sortie d’audience.
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Commission de réconciliation nationale et des réformes : L’ex-majorité se retire des travaux
Deuxième groupe à être reçu par Mgr. Paul Ouédraogo, la délégation de l’ex-majorité, de la NAFA et du Burkina nouveau, était conduite par Juliette Bonkoungou. La porte-parole a indiqué à sa sortie d’audience avoir répondu à l’invitation du président de la commission, « par respect pour Monseigneur et les illustres membres de la commission ».
Une audience juste par civilité, pas plus. Sinon, au regard « du développement de la situation », avec le vote du nouveau code électoral, les arrestations de ses membres « qui n’ont pas toujours obéit aux procédures appropriées », la porte-parole a estimé que son groupe n’était pas partant pour les travaux de la Commission de réconciliation nationale et des réformes. « Comme tenu de tout ce climat, nous avons l’impression que la volonté express, c’est de nous considérer comme des parias, comme vous avez déjà entendu, on nous a même comparé aux nazis de la dernière guerre mondiale parce que quand on parle de négationniste, c’est ceux qui ont refusé l’existence de la Shoah. Nous pensons que le discours ambiant, les actes et un certain nombre de choses tendent à nous exclure et dans ces conditions, nous ne pourrons pas prendre part aux travaux de la commission de réconciliation, puisqu’on nous a condamnés avant même de nous avoir entendus » a-t-elle ajouté. 
Le président de la Commission de réconciliation nationale et des réformes a dit prendre note de cette décision. Mais la structure va continuer ses travaux. L’objectif des consultations est, selon lui, d’expliquer mieux, à partir de la loi organique, les attributions de la commission de réconciliation nationale, également de présenter aux uns et aux autres la méthode de travail mise en place. C’est donc une démarche consultative. « Si nous voulons faire des propositions en vue de la réconciliation nationale et des reformes qui rencontrent un consensus, cela suppose que nous écoutions les uns et les autres. C’est à partir des suggestions qui seront faites que nous pourrons construire des propositions et présenter pour l’ensemble du peuple ».
« Nous n’aurions pas eu besoin de cette commission si… »
Pour sa part, la représentante des anciens opposants, Saran Sérémé a dit beaucoup attendre des travaux de la commission. « Nous avons insisté sur les questions de cohésion nationale, de justice, d’éthique, et surtout sur ce rapport que nous attendons le plus tôt possible. Les reformes, on aurait dû les avoir presque qu’au début de la transition…nous avons les propositions qui viendront renforcer toutes les propositions de réformes constitutionnelles, de réformes politiques, de tolérance, de paix, de réconciliation qui permettront à notre pays d’aller de l’avant ». Tous les partis politiques ont été invités à envoyer leurs propositions à la commission. 
La délégation de l’ex-opposition selon les dires de sa représente a souhaité que la CNRE publie des rapports intérimaires afin que les propositions soient prises en compte pendant la transition, et non forcément après. Aussi, pour que « le prochain pouvoir démocratiquement élu puisse tenir compte de ses propositions et surtout les mettre en application. C’est ce qui manque parfois. Il y a pleins de dossiers, de rapports dans les tiroirs. Nous n’aurions pas eu besoin de cette commission si les propositions du collège des sages avaient été mises en œuvre », a dit Saran Sérémé. 
Les consultations se sont poursuivies dans la soirée du 22 avril avec l’Etat-major général des armées. Ce jeudi, 23 avril ce sont les Organisations de la société civile qui seront reçues par Mgr. Paul Ouédraogo et ses collaborateurs.
Tiga Cheick Sawadogo
Photos : Lawasselea Bonaventure Paré

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