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mercredi 29 avril 2015

Affaire Guiro : Le bout du tunnel d’une histoire à rebondissements ?

Un autre épisode de ce qu’il convient d’appeler « affaire Guiro » vient de s’ouvrir avec son interpellation, ce lundi, 27 avril 2015. Il sera conduit, apprend-on, devant le Procureur général lors des assises criminelles prévues pour le mois de mai 2015.
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Affaire Guiro : Le bout du tunnel d’une histoire à rebondissements ?
Depuis l’arrivée des autorités de la transition, l’« affaire Guiro »est, incontestablement, un des dossiers sur lesquels une partie des populations « attend de voir ».
Tout est parti le 31 décembre 2011 oùla gendarmerie nationale a mis, ce jour-là, et au bout d’une enquête, la main sur des jeunes Ouagalais qui s’étaient adonnés à des dépenses somptuaires. Sur les traces de l’origine des « sous », des cantines contenant un peu moins de 2 milliards de Francs CFA en liquide. Interpellés, puis interrogés, l’un d’eux désigne le directeur général de la Douane comme étant le propriétaire. 
Ce dernier est arrêté dans la nuit du nouvel an et conduit à la gendarmerie.« Cadeau de nouvel an du gouvernement », avaient qualifié certains Burkinabè. Il l’était d’autant plus que cette « affaire » arrivait, quelques mois seulement après la série de mutineries qui avait secoué le pays avec pour principal élément mis à difficulté, la justice (des palais de justice ont été la cible de mutins) et de populations en colère. 
Celui-là même, Ousmane Guiro, qui venait d’être décoré à la faveur du 11 décembre 2011 (célébration de la Fête de l’indépendance), est relevé de ses fonctions par un décret présidentiel, le2 janvier 2012.
Une rumeur de sa mort par suicide circule dans la journée du 1er et du 2 janvier, obligeant la gendarmerie à un démenti. Les explications du commandant Hubert Yaméogo de la gendarmerie nationale au cours du journal de la télévision nationale, permettent de situer l’opinion sur l’affaire. M. Yameogo relate que c’est en remontant un réseau de jeunes s’adonnant à des dépenses extravagantes que la gendarmerie a mis la main sur quatre cantines dont deux contenaient des habits et des objets précieux et deux autres de l’argent liquide de plus d’un milliard neuf cent six millions.
Le 6 janvier 2012, il est placé sous mandat de dépôt, à l’issue de sa comparution au tribunal. 
Sur lui, pèsent des soupçons de « corruption, blanchiment de capitaux, enrichissement illicite, détention illégale d’armes à feu et de munitions ». Une autre charge viendra s’ajouter : « violation de la règlementation sur les changes ».
Dans la nuit du dimanche 7 février 2012, le cabinet d’avocats Ouattara Sory et Salembéré, sa défense, est vandalisé, des « documents importants et relatifs à l’affaire ont été emportés ». L’opinion publique voit en cela, un acte organisé pour brouiller des pistes ; une opinion convaincue que cette « affaire » concerne de nombreuses personnalités non « encore » citées.
Deux comparutions ont eu lieu avant sa mise en liberté provisoire, le 16 juillet 2012 et enaoût, alors qu’il s’affairait pour déposer son dossier de candidature au CDP pour le compte des élections couplées, municipale et législative, du 2 décembre 2012.
Il sera élu conseiller municipal de Boulounga, son village natal, rattaché à la commune rurale de Namissiguima, à une trentaine de kilomètres de Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord.
En janvier 2013, le dossier a été transmis au Parquet de la Cour d’appel doncentre les mains du procureur général. 
En juillet 2014, des informations font état de ce qu’il est malade. Il est libéré pour des « raisons de santé ».
Puis, depuis lors, une sorte de « silence-oubli ».
L’insurrection populaire de fin octobre 2014 met au goût du jour, le dossier. Des Burkinabè ne manquent pas d’occasion pour rappeler aux nouvelles autorités, le dossier Ousmane Guiro. 
Le 17 avril dernier, le gouvernement est interpellé par le Conseil national de la transition. L’exécutif, par la voie du ministre Michel FiligaSawadogo, annonceque le dossier est en état d’être jugé et programmé pour la première session de la Chambre criminelle de Ouagadougou, prévue pour le mois de mai 2015. 
Depuis ce lundi, 27 avril 2015, c’est un autre épisode qui s’est ouvert sur ce dossier. Les citoyens, eux, « espèrent » que ce sera, « enfin », l’aboutissement d’un feuilleton qui a « assez duré ».
Oumar L. OUEDRAOGO

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