Les
pourparlers inter-maliens en Algérie sont entrés, depuis dimanche
dernier, dans une phase cruciale. La médiation a proposé un projet
d’accord qui a été paraphé par le gouvernement du Mali et par la moitié
des groupes armés représentés à Alger. C’est dans ce contexte que le
Premier ministre, Modibo Keïta, a initié une rencontre ce dimanche à la
Primature avec les partis politiques de l’opposition et de la majorité
ainsi que la société civile pour exposer l’appréciation du gouvernement
face à la situation et les consignes données à l’équipe gouvernementale.
D’entrée
de jeu, Modibo Keïta a fait savoir à ses invités que le gouvernement
demeure profondément attaché au respect de la Constitution, aussi
longtemps qu’elle n’aura pas été révisée par le peuple souverain du
Mali, et au caractère unitaire de l’Etat, à son indivisibilité, au
respect de l’intégrité territoriale, aux valeurs républicaines et à la
laïcité.
Pour
le Premier ministre, le gouvernement note que l’appellation «Azawad»
figurant dans le Pacte national, dans l’Accord préliminaire de
Ouagadougou de 2013, dans la Feuille de route de juillet 2014 et dans ce
projet d’accord, sera définitivement élucidée et la question sera
définitivement tranchée à la faveur d’un débat national dont
l’organisation est prévue dans le présent projet d’accord. «Ce qui est
nouveau et hautement significatif», a-t-il dit.
Avant
d’indiquer que le gouvernement réaffirme sa détermination à œuvrer pour
assurer la sécurité des personnes et de leurs biens ; pour réaliser le
retour des réfugiés et des personnes déplacées dans des conditions
décentes ; pour améliorer les conditions de vie et d’existence des
populations ; pour renforcer l’Etat de droit en luttant contre
l’injustice et l’impunité.
Selon
toujours Modibo Keïta, le gouvernement recherchera les voies et moyens
visant la restauration de la paix véritable, pas un semblant de paix qui
souille le patrimoine socio-culturel de notre peuple et les valeurs sur
lesquelles reposent notre société, mais une paix véritable qui
sauvegarde le présent et ouvre des perspectives heureuses pour tous les
Maliens sans aucune discrimination.
Il
dira en outre que le gouvernement est conscient de ses responsabilités
qui ne peuvent être les mêmes que celles des autres acteurs du
processus. «Dans l’intérêt exclusif de la paix et pour le confort des
Maliennes et des Maliens, avec la pleine conscience de ce qui fonde et
justifie son existence et sa mission, le gouvernement adhérera non à des
compromissions, mais à des compromis de nature à sauver l’essentiel. Le
projet d’accord soumis aux parties n’est certes pas parfait, mais il
constitue un compromis que nous pouvons accepter, tout en restant
vigilants quant à sa mise œuvre», a déclaré le chef du gouvernement.
Par
ailleurs, le Premier ministre a souhaité que les parties maliennes
participant aux pourparlers d’Alger, acceptent le compromis proposé par
l’équipe de médiation. Avant d’ajouter que des instructions ont été
données à l’équipe gouvernementale pour qu’elle s’inscrive dans cette
dynamique.
S’adressant
à ses interlocuteurs, Modibo Keïta a demandé, au nom du président de la
République, d’accompagner le gouvernement dans la recherche de la paix,
de la promotion de la sécurité, du développement économique et social
et de l’émergence d’un Etat de droit. «Au moment où s’ouvre une nouvelle
page dans le processus d’Alger, à savoir le paraphe d’un accord de
paix, dont la signature interviendra au Mali, le gouvernement entend
continuer à apporter sa contribution, à exprimer sa bonne foi dans la
recherche de la paix, en adhérant au compromis proposé par la médiation
et cela, dans le respect strict des principes fondateurs de la
République du Mali et des idéaux autour desquels notre Nation s’est
forgée», a-t-il conclu.
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