
« Je
déclare lancée, ce jour même ici à Kaya, l’opération de révision
exceptionnelle des listes électorales biométriques sur toute l’étendue
du territoire national ». C’est donc parti - avec ces mots du président
du Faso Michel Kafando - pour la « première matérialisation de la
promesse faite par la Transition, d’engager le Burkina dans la
démocratie vraie à travers des élections transparentes ». Une promesse
dont la tenue effective et conséquente passe nécessairement par
l’instauration de gages de sincérité dans les opérations électorales.

Du
reste, rappelle le président de la CENI, Me Barthélémy Kéré, « A la
faveur de l’insurrection populaire, des jeunes, des organisations de la
société civile, ainsi que des partis et formations politiques, avaient
exprimé le souhait de la réouverture du fichier électoral pour permettre
aux indécis et à ceux qui ne croyaient plus à la sincérité du vote, de
se faire inscrire afin de prendre part aux compétitions électorales
devant mettre fin à la transition ».
Le gouvernement instruit de mettre tous les moyens nécessaires…
Avec
l’opération d’enrôlement ainsi lancée, c’est non seulement
l’accroissement de manière significative du taux d’inscription sur les
listes électorales qui se trouve visé, mais aussi la volonté affichée
d’organiser désormais des élections transparentes qui se trouve mise en
route de concrétisation.
En tout cas, le président du Faso dit avoir « instruit le gouvernement
de mettre tous les moyens nécessaires à la disposition de la CENI, pour
qu’elle (opération d’enrôlement, ndlr) se déroule dans la sérénité et de
façon professionnelle ; la finalité étant d’aboutir à des élections
inclusives, apaisées et crédibles ». Précision à l’appui, Michel Kafando
a laissé entendre que « l’Etat burkinabè a inscrit au budget de
l’année 2015, une provision de 25 milliards de francs Cfa, dont plus de 7
milliards huit cent millions au titre de la révision exceptionnelle des
listes électorales ».
La CENI rassure…

Du
côté de la CENI, l’on rassure que c’est une équipe professionnelle aux
compétences avérées et disposant d’un arsenal technique approprié, qui
se met à l’œuvre dès ce jour, 3 mars 2015. Une équipe déjà en activité
d’enrôlement jusqu’au 9 mars prochain dans la « zone I » qui comprend
les provinces du Sanmatenga, du Bam, du Kourwéogo, de l’Oudalan, du
Namentenga, du Soum, du Séno, et du Yagha.
En effet, la CENI a subdivisé le territoire national en six zones ; et
dans chacune d’elle, toute l’équipe d’enrôlement doit travailler durant
sept jours, avant de se déployer dans une autre zone. C’est ainsi que
toutes les contrées du pays seront visitées d’ici au 18 mai prochain,
date de clôture de l’opération.
Sensibiliser les demandeurs potentiels

Et
les demandeurs potentiels de carte d’électeur doivent donc s’adresser à
cette équipe forte de 2 500 opérateurs de kits et d’aides-opérateurs de
kits, sous la supervision de 200 informaticiens aguerris.
Mais la
réalité du terrain a montré – en 2012 et en 2014 – qu’il faut de la
sensibilisation, afin que nombre de ces demandeurs potentiels pour se
faire enrôler. D’où l’appel du président de la CENI aux acteurs
politiques, aux acteurs d’OSC, aux leaders d’opinion, à tous les
démocrates du pays des Hommes intègres, à descendre maintenant dans
l’arène de la sensibilisation et de la mobilisation sociale.

Et
le président du Faso d’inviter, lui aussi, « les autorités
administratives, religieuses et coutumières à s’associer à cette
sensibilisation, en appelant leurs administrés et leurs fidèles à sortir
nombreux pour s’inscrire, afin d’assurer le succès de l’opération ». Du
reste, précise Michel Kafando « plus rien ne devrait être invoqué par
qui que ce soit pour ne pas s’inscrire sur la liste électorale ». Pour
lui en effet, même les plus réticents quant à la sincérité du vote
doivent trouver motivation dans le « vent de renouveau et de liberté
insufflé par la Transition ».

Abondant
dans le même sens, Sam’S K Lejah du mouvement Balai citoyen dira,
« Aujourd’hui, il y a davantage d’espoir dans ce pays. Il faut que
chacun s’exprime ; et cette expression passe aussi par la détention de
sa carte d’électeur ». Et la présidente du PDC (Parti pour le
développement et le changement) Saran Séré/Sérémé – la seule des
premiers responsables de partis politiques burkinabè à avoir fait le
déplacement de Kaya – de préciser, « Aujourd’hui, le champ est ouvert ;
aucun jeu n’est fait à l’avance. Il est nécessaire que toute personne
consciencieuse, qui a réellement envie du changement, cherche à avoir
cette carte d’électeur qui lui permettra de faire son choix ».
A
en croire Mme Séré pour qui les leaders politiques ont le « devoir
civique d’inviter la population à se faire enrôler », le PDC met ses
tournées - débutées il y a quelques mois – à profit « pour sensibiliser
les populations à aller s’inscrire sur les listes électorales ».
Une caravane de sensibilisation lancée

Au
Balai citoyen, c’est une « caravane dans les 45 provinces du pays »
qui commence avec le lancement officiel de l’enrôlement biométrique,
« pour inciter les jeunes à s’inscrire de façon massive ». C’est du
moins, ce qu’a confié Sam’S K Lejah. « Il y aura, annonce-t-il, des
concerts partout dans chacune des 45 provinces pour susciter la
mobilisation, dire à la jeunesse : ‘’c’est ton temps maintenant, vas-y,
prend ton arme pour le changement’’ ». Une caravane qui commence à Kaya.

Signalons
que le fichier électoral biométrique a été constitué – pour la première
fois – dans notre pays en 2012. Il a été révisé en 2014. Et à ce jour,
ce sont 4 986 817 de Burkinabè qui ont été enrôlés. C’est du moins, ce
qu’a révélé le président de la CENI qui a aussi indiqué que ceux d’entre
eux qui ont perdu leur carte d’électeur, peuvent s’adresser aux
démembrements de la CENI ou directement à son siège à Ouagadougou pour
solliciter un duplicata.
Fulbert Paré
Lefaso.net
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