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mercredi 25 février 2015

Vers une stratégie commune africaine pour éradiquer Boko Haram



Brazzaville, Congo (CONGOSIE) – Conformément au mandat qui leur avait été donné lors du sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), tenu le 16 février à Yaoundé (Cameroun), celui de se rapprocher de la Communauté économique des Etat de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en vue d'explorer les possibilités de la tenue d'un sommet bipartite entre la CEEAC et la CEDEAO, les présidents Denis Sassou N’Guesso du Congo et Teodoro Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale se sont rendus lundi dernier au Nigeria et au Ghana, où ils ont eu des entretiens fructueux avec leurs homologues de ces deux pays.


Vers un Sommet CEEAC/CDEAO sur Boko Haram
Vers un Sommet CEEAC/CDEAO sur Boko Haram
Au Nigeria, ils ont eu un tête-à-tête avec Goodluck Jonathan de près de trois heures à l'aéroport international Nnamdi Azikiwe d’Abuja. Les deux représentants de la CEEAC ont appelé à davantage de soutien international contre le terrorisme en Afrique. Le président nigérian a accueilli favorablement la proposition d'un sommet conjointe CEEAC-CEDEAO pour mobiliser davantage le soutien international pour la Force opérationnelle interarmées multinationale.

Un extrait du communiqué final de cette réunion indique : «Les trois présidents ont examiné les défis de sécurité actuels des régions d'Afrique centrale et Afrique de l'Ouest, en particulier le terrorisme et la menace par Boko Haram. Ils ont condamné, sans équivoque, l'insurrection, ses activités destructrices telles que la tuerie aveugle des peuples et la destruction gratuite de propriétés, l'enlèvement de femmes et d'enfants innocents, en particulier les jeunes filles de l'école qui avait été tournées. Ils ont souligné l'impératif d'une approche multi-prolongée à la lutte contre le groupe terroriste et, en particulier, et ont salué l'initiative des Etats membres de la Commission Bassin du Lac Tchad (CBLT) pour un groupe de travail multi-national mixte (MNJTF) pour lutter contre la Boko Haram insurgés ».

En outre, les trois chefs d’Etat se sont félicités du soutien actif de la communauté internationale, notamment l'Union africaine (UA), les Nations Unies et d'autres partenaires pour les efforts de la CBLT et la République du Bénin, pour permettre le déploiement le plus tôt de la MNJTF. Tout en soulignant le fait que le MNJTF est la propriété exclusive et entraînée par les Etats membres de la CBLT, ils ont exhorté la communauté internationale à rendre le matériel nécessaire et le soutien financier et l'assistance à ses efforts continus.

Le Président Denis Sassou N’Guesso a précisé, devant la presse, qu'ils ont évoqué également la maladie à virus Ebola et de l'insurrection dans la région. «Nous le savons, l'Afrique est confrontée à deux défis. De manière significative, Ebola affecte essentiellement les pays en Afrique de l'Ouest. Ces pays sont : le Libéria, la Guinée et de la Serra Leone. En outre, les opérations des terroristes qui affectent généralement les pays en Afrique sub-saharienne et en Afrique du Nord, en particulier Boko Haram qui a affecte le Nigeria, le Tchad et le Cameroun».

Denis Sassou N’Guesso a rappelé les circonstances qui ont concouru cette l’approche qui est en train de se mettre en place pour combattre Boko Haram. Il a indiqué que lors dernier de l'UA, les chefs d'Etat et de gouvernement ont pris des décisions importantes sur les attaques de Boko Haram au Nigeria, au Niger, au Cameroun et au Tchad. Tenant compte des décisions de l’UA, le sommet extraordinaire de la CEEAC tenu récemment à Yaoundé a pris l’engagement de mettre en œuvre une stratégie efficace pour lutter éradiquer Boko Haram.

Le Nigeria appelé à intensifier sa mobilisation contre Boko Haram

Conférence de presse de D. Sassou Nguesso à abuja
Conférence de presse de D. Sassou Nguesso à abuja
Denis Sassou N’Guesso, Obiang Nguema et Goodluck Jonathan ont réaffirmé leur ferme volonté de soutenir le Cameroun et le Tchad, dans le cadre des mécanismes prévus par le protocole relatif au COPAX et le pacte d'assistance mutuelle entre les États membres de la CEEAC, par une aide d'urgence en ressources financières, humaines et matérielles. C’est ainsi qu’ils ont décidé de créer un Fonds de 50 milliards de francs CFA, soit quelque 87 millions de dollars.

Consciente que l’éradication de Boko Haram ne peut se réaliser effectivement avec l’implication de tous les grands ensembles sous-régionaux qui sont frappés par ce fléau, la CEEAC a décidé de se rapprocher de la CEDEAO. Le Président Denis Sassou N’Guesso a signifié : «Il s’agit d’étudier ensemble, dans le cadre de la mise en œuvre de l’architecture de sécurité collective en Afrique, comment nous pouvons coordonner toutes nos actions, c’est-a-dire la CEDEAO et la CEEAC, pour faire au Boko Haram et éradiquer ce fléau qui menace gravement la paix, la sécurité et le développement en Afrique. Nous venons d’avoir des entretiens fructueux avec notre frère-ami Jonathan. Nous allons nous rendre à Accra pour rencontrer le président ghanéen, John Mahama, qui est le président en exercice de la CEDEAO».

A Accra, les entretiens entre les envoyés de la CEEAC et le président en exercice de la CEDEAO ont été également fructueux. La CEEAC et la CEDEAO ont décidé de se réunir en mars prochain. Déjà, dès le 26 février prochain les experts des deux communautés se retrouveront au Cameroun pour préparer la réunion des ministres, lesquels examineront les dossiers qui seront transmis aux chefs d’Etat et de gouvernement.

Comme on peut le constater, l’on s’achemine vers une stratégie commune africaine pour éradiquer Boko Haram. Mais, il y a la France qui a annoncé qu’elle sera aussi sur le front de la lutte contre la secte islamiste Boko Haram. En visite ce week-end au Niger, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, a assuré les forces engagées contre Boko Haram du soutien de son pays de la proposition de la France à coordonner leurs efforts. Il a affirmé que la France soutiendra totalement la demande formulée par le président nigérien, Mahamadou Issoufou, de peser de tout son poids pour que le projet de résolution contre Boko Haram, que le Nigeria, le Tchad, le Niger, le Cameroun et le Bénin entendent bientôt devant le Conseil de sécurité soit vite adoptée.

Au Tchad, lors de la visite d’une cellule de coordination à N’Djamena où se trouvaient des militaires tchadiens, camerounais, nigériens et français, Laurent Fabius a promis que son pays va accroître sa coopération avec tous les pays touchés par Boko Haram dans le domaine du renseignement notamment.

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