La
rencontre de partenariat entre le Ministère de la Réconciliation
Nationale, le National Democratic Institute (Ndi) et le réseau pour la
paix et la sécurité des femmes de l’espace Cedeao au Mali, a débuté hier
mercredi 18 février 2015 au Grand Hôtel de Bamako, sous la présidence
du secrétaire général du Ministère de la Réconciliation Nationale, M.
Attaher Ag Iknane. Cette rencontre durera trois jours.
Selon
les données, la crise profonde et multidimensionnelle que traverse
notre pays depuis 2012 s’est caractérisée par la déchirure du tissu
social, l’effondrement de l’économie et le déplacement de près de
400.000 personnes dont les 3/4 sont des femmes et des enfants. Malgré le
retour progressif des déplacés et refugiés, l’insécurité sévit au
quotidien avec de nombreux attentats. Des enlèvements et l’usage des
mines qui ne cessent de faire des victimes. Alors que les services
physiques et psychologiques constituent de graves violations des droits
humains.
Il
s’agit notamment : des viols collectifs, des lapidations, des
flagellations, des mariages forcés et multiple, des amputations, de la
restriction des libertés individuelles et collectives, et aussi de la
destruction des biens publics et individuels et des patrimoines
culturels. Selon les constats, les femmes, principales victimes de cette
crise, sont aux avant postes de la conduite du processus du dialogue et
de la réconciliation entamé avec la création de la commission dialogue
et réconciliation, pendant la transition, restructurée aujourd’hui en
commission vérité, justice et réconciliation, dont les textes de
création ont été adoptés par l’Assemblée Nationale en mars 2014.
Cette
rencontre vise à : instaurer un partenariat ave le Ministère de la
Réconciliation Nationale, afin de promouvoir et appuyer le processus de
réconciliation inclusive et participative, mettant l’accent sur les
femmes, les jeunes, les personnes âgées et les groupes minoritaires et
marginalisés ; procéder à une lecture du plan d’actions du ministère et
des recommandations formulées par les femmes leaders à l’occasion des
ateliers organisés avec les communautés à l’effet de prendre en charge
les activités convergentes; renforcer l’approche stratégique du
Ministère de la Réconciliation Nationale en matière de processus de
réconciliation.
A
l’entame de ses propos, le directeur résidant du Ndi, Dr. Badié Hima, a
rappelé que pour être effectif et durable, l’expérience démontre que le
processus de réconciliation doit être inclusif et participatif en
impliquant toutes les Maliennes et tous les Maliens sans distinction.
Dr. Hima estime que le document final issu des travaux servira de base
aux actions futures et intégrera les préoccupations de toutes les
couches sociales, et sa mise en œuvre contribuera à un retour à la
stabilité caractérisée par la paix et le développement pour le bien-être
des Maliens. Il a précisé que son institut attend des acteurs
gouvernementaux et de la société civile une synergie d’actions pour une
efficacité et un retour à une paix et une réconciliation durables.
Pour
le représentant de l’ambassadeur de la Grande Bretagne au Mali, M.
Adrian Hunt, de par ce nouveau partenariat, le département en charge de
la réconciliation veillera à une prise en compte des préoccupations de
toutes les communautés. Selon lui, en intégrant les préoccupations de
communautés dans leur approche stratégique de réconciliation, le
Ministère de la Réconciliation Nationale confirmera son leadership et
son droit de regard sur toutes les initiatives allant dans le même sens.
Pour
la présidente de réseau paix et sécurité des femmes de l’espace Cedeao,
Me Saran Kéita, le conflit de notre pays a, en particulier, affecté
sérieusement les femmes et les filles et a occasionné de multiples
violations de leurs droits, notamment ceux basés sur le genre. C’est
pourquoi, elle a insisté sur la promotion du rôle des femmes dans les
processus de réconciliation au niveau local et national.
Enfin,
pour le secrétaire général du Ministère de la Réconciliation Nationale,
M. Attaher Ag Iknane, la réconciliation est un vaste chantier qui a
besoin du maximum de convergence de tous les acteurs. Selon M. Attaher,
aujourd’hui, il faut gagner la paix. Ce partenariat permettra de
poursuivre les actions déjà entamées et de se projeter dans l’avenir.
Tougouna A. TRAORÉ
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