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Le premier général de l’histoire de la Gendarmerie nationale burkinabè, Djibrill Bassolé, figurera-t-il parmi les prochains candidats à la présidentielle prévue à la fin de l’année 2015 ? C’est probable. En tout cas, une fédération d’organisations de la société civile veut l’y inciter, pendant que des bruits de création d’un parti politique pour le soutenir se font de plus en plus insistants.
L’ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré sera-t-il dans les starting-block de la course au palais de Kossyam ? Un mouvement de jeunesse, le Comité des structures et réseaux de soutien à la candidature de Djibrill Bassolé, qui compte plus de 500 membres et se localise dans la société civile, veut l’y pousser.
Ce mouvement prévoit en effet lancer un appel le 11 janvier prochain à la Maison du peuple pour inviter le « Général Djibrill Bassolé à prendre ses responsabilités ».
« Un homme d’Etat ». L’argument avancé, selon le coordonnateur de ce mouvement, Adama Kiéma, joint au téléphone par Burkina24, est qu’en 2015, « nous voulons un homme d’Etat et non un homme politique » à la tête du Burkina.
Pour lui, le pays, qui vient de sortir d’une insurrection par laquelle l’ancien président Blaise Compaoré a quitté le pouvoir, a besoin d’un homme « pétri d’expérience », qui « maîtrise l’appareil d’Etat » et « l’appareil militaire », qui possède un « carnet d’adresses chargé » et qui soit « crédible et connu » sur le plan international.
Ancien cadre du régime Blaise Compaoré ? Mais ce dernier a été ministre sous Blaise Compaoré, il a été conseiller politique du parti de ce dernier et à ce titre, peut être considéré comme faisant partie des anciens dignitaires du régime déchu.
Adama Kiéma estime que peu de personnes pourraient répondre à ce critère. De plus, ajoute-t-il, « Djibrill Bassolé n’était pas un homme politique, mais un diplomate».
« Lors de l’insurrection populaire, on a tiré sur les gens. Il y a une personne qui a dit de ne pas tirer sur les gens », ajoute Adama Kiéma aux avantages de Bassolé.
Dans une interview accordée à L’Observateur Paalga en novembre 2014, Bassolé affirmait en effet, par rapport à son éventuelle trahison de Blaise Compaoré, qu’«il n’est jamais agréable d’être accusé de traîtrise, mais s’il faut être Judas pour éviter le carnage, un bain de sang et une situation de chaos généralisé pour le pays, alors je devrais l’assumer ».
Bientôt un parti politique ? Bassolé devra-t-il se présenter comme candidat d’un parti politique ? Non, répond Adama Kiéma, précisant que « la jeunesse consciente des structures et réseaux » lui demandera de se présenter en tant que candidat indépendant.
Mais la voie partisane n’est pas non plus à exclure. Il avait couru un bruit que Djibrill Bassolé allait bientôt s’affranchir du CDP pour créer son propre parti politique. Le bruit s’intensifie de plus en plus et selon certaines sources, la prochaine sortie de ce parti serait prévue pour ce mois de janvier.
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