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lundi 5 janvier 2015

Multiplication des contestations de rue : Le bloc du 21 octobre lance un appel au gouvernement pour que ça cesse

Le Bloc du 21 octobre a animé samedi dernier 3 janvier 2014 à Ouagadougou une conférence de presse pour lancer un message aux autorités de la transition, à la population et à la communauté internationale pour que l’on mette fin aux manifestations de contestation à n’en pas finir dans le pays. Le Bloc du 21 octobre est une coalition de mouvements qui ont lancé le 21 octobre 2014 la désobéissance civile à l’annonce de l’examen du projet de modification de l’article 37 de la Constitution.


Multiplication des contestations de rue : Le bloc du 21 octobre lance un appel au gouvernement pour que ça cesse
Hervé Ouattara du Collectif anti-referendum (CAR) ; Marcel Tankoano du M21 ; Aziz Sana du mouvement Ça -Suffit ; Aboubacar Balima du Mouvement Brassard Noir ; Gaston Dimtoumda de l’Association pour l’œuvre et la Prospérité sociale (AOPS). Ce sont, entre autres, les leaders du Bloc du 21 octobre qui ont animé ce samedi 3 janvier 2014 à Ouagadougou, une conférence de presse pour donner leur position face à ce qu’ils qualifient de « ruecratie » dans le pays, c’est-à-dire le gouvernement de la rue.
Dans une déclaration lue par Hervé Ouattara, président du CAR, ils relèvent que : « Depuis un temps nous observons que certains de nos compatriotes civils sont dans une dynamique de contestation face à certaines décisions du gouvernement de transition. Dans le fond c’est l’expression de la liberté démocratique tant recherchée par notre combat commun qui se met en exergue et nous ne pouvons que la louer. Cependant, sur la forme de manifestation et de dénonciation, nous déplorons le fait que l’Etat de droit et le respect des lois dans notre cher pays n’est pas respecté ». Pour les conférenciers, ce n’est pas acceptable que certains compatriotes veulent, dans le non-respect de la règlementation en vigueur, dicter leurs propres lois à l’Etat, alors que la constitution a été rétablie et des organes juridictionnels, mis en place.
« Si nous avions fait assez de sacrifice pour chasser le président Blaise Compaoré du pouvoir, c’est que nous déplorions l’absence d’Etat de droit, de justice et de respect des principes démocratiques », rappellent-ils, avant d’inviter les éventuels contestateurs à saisir les institutions en place. Et de prévenir : « Nous ne pouvons pas accepter la tentative de « ruecratie » dans notre pays. (…) Si nous avons récusé le régime Compaoré, ce n’est pas pour installer le désordre dans notre pays ».
Au gouvernement de transition, les conférenciers lancent un appel pour qu’il prenne toutes les mesures pour imposer la loi et la réglementation. Ils projettent à ce propos de transmettre un message au Premier ministre et d’organiser des concerts pour sensibiliser les populations. Aux syndicats, associations et aux partis politiques, ils lancent aussi un message pour qu’ils se conforment au respect des lois et des réglementations dans le cadre de leurs manifestations.
Soutiennent-ils le ministre Diéguimdé ?
Soutiennent-ils le ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports, Moumouni Diéguimdé dont la démission est réclamée depuis quelque temps par une partie du personnel dudit ministère ? Sont-ils aussi contre le Balai Citoyen qui est pour la démission du ministre ? Les députés de la transition ont-ils touché 800 000 F CFA chacun ? Ce sont entre autres les questions posées aux conférenciers par les journalistes présents.
Sur la première préoccupation relative à leur soutien au ministre Diéguimdé, Hervé Ouattara et ses camarades du Bloc du 21 octobre assurent qu’ils ne sont pas le maintien de personne. Ils seront, disent-ils, favorables à la démission du MIDT si les faits à lui reprochés sont justifiés. Ils se disent même prêts à faire pression aussi sur le Premier ministre pour obtenir la démission de Diéguimdé si tant est que les accusations à son encontre sont fondées. « Nous ne sommes pas ici contre la Balai citoyen qui est libre aussi d’avoir sa position », indique Hervé Ouattara sur la deuxième préoccupation. Sur la troisième question relative au montant de 800 000 F CFA qu’aurait reçu chaque membre du CNT, les conférenciers oont demandé à ce qu’on leur laisse le temps pour mieux comprendre ce qui se passe. « Dans les prochains jours, cette question sera abordée », promettent-ils.
Barons du régime déchus à l’origine des différentes manifestations ?
Les conférenciers ont par ailleurs évoqué les raisons de la multiplication des manifestations de contestation qui seraient l’œuvre des acteurs du pouvoir Compaoré. « Il nous est parvenu à plusieurs reprises que les barons du régime déchu financeraient et manipuleraient les différentes dans l’optique de déstabiliser la transition démocratique en cours. Leur sale besogne a pour ambition de faire croire que sans Blaise, notre pays est devenu un pays de merde », expliquent-ils. Et de prévenir : « A ces déstabilisateurs nous disons, très bientôt le peuple vous démasquera et vous rejoindrez votre mentor Blaise Compaoré ».
Les leaders du Bloc du 21 octobre ont par ailleurs appelé le gouvernement de transition à prendre toutes les mesures pour unifier l’armée burkinabè et la communauté internationale, à soutenir le gouvernement de transition dans cet élan de réforme de la grande muette.
Grégoire B. Bazié

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