En recoupant les informations relatives à la paie des députés-gloutons du Conseil national de la Transition (CNT), nous en concluons sans risque de nous tromper qu’un député de la douloureuse insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, perçoit quelque 1 778 000 FCFA ! On apprend que ce montant inclut les frais de session, les frais de secrétariat, les frais de carburant, les frais de machin-truc, les frais de blababa, les frais de...
« Bon appétit, messieurs ! O ministres intègres ! Conseillers vertueux ! Voilà votre façon de servir, serviteurs qui pillez la maison », se désolait Victor Hugo. Parlant de l’épargne budgétaire 2015, évalué à 27 milliards de FCFA (la somme que laissera le Gouvernement après exercice), le ministre de l’Economie et des Finances a indiqué que ce chiffre est « le plus petit montant que le Burkina ait enregistré ces dernières années ». « Le budget 2015 est un budget d’austérité », a prévenu Jean Gustave Sanon. Mais nos députés n’en ont cure !
Soyons sérieux ! Nous avons maintenant la certitude que la politique, c’est moins l’investissement du bien pour le peuple que l’ascension sociale et la promotion personnelle de gens à l’appétit vorace qui, hier seulement prétendaient parler au nom du peuple dont ils pillent aujourd’hui légalement les modestes ressources. « Nous sommes venus trouver des textes. Nous ne sommes pas dans un Etat d’exception. L’avantage d’un Etat d’exception, c’est qu’on peut balayer ce qu’on veut. Nous sommes dans la continuité de la République », se justifiait platement le président du CNT, Shérif Sy. Qui ajoute sans gêne : « Quand vous allez vérifier avec ce que les députés de l’ancienne législature perçoivent, vous verrez la différence » !
Shérif et ses shérifades sont-ils devenus subitement amnésiques face à l’appétit du ventre ? Nous ne voulons pas de députés-parasites. Du reste, pour garder la lucarne en veille et éviter que les députés du CNT et les membres du Gouvernement ne se défilent de leur responsabilité politique en rapport avec l’esprit et la lettre de la Charte, nous avons décidé de créer le Mouvement/Plus Rien ne Sera Comme Avant, en abrégé : M/PRSCA.
Le M/PRSCA a pour objectif de défendre et sauvegarder les symboles référentiels de l’insurrection, c’est-à-dire, les valeurs comme les aspirations sociales du peuple au changement et la reconnaissance du sacrifice consenti par ce même peuple.
Le M/PRSCA constate avec grand étonnement que, c’est Shérif Sy, celui-là même qui a mis sa plume (journal Bendré) durant des décennies au service du plus grand nombre et de la cause de la veuve et de l’orphelin qui joue ce vaudeville post insurrectionnel. Le M/PRSCA observe avec surprise que c’est Shérif Sy, celui-là même qui, durant des décennies a dénoncé le train de vie ostentatoire et scandaleux du régime de Blaise Compaoré et de ses proches, qui nous sert cette grand-messe tragi-comique.
Comment le président du CNT peut-il encourir le risque de soutenir que « nous sommes venus trouver les textes » alors que ce sont ces mêmes textes scélérats qui ont servi de matrice à la perversion des institutions de la IVe République pendant 27 ans ? Pourtant c’est ce même Shérif Sy qui avait appelé à la déstructuration du régime déchu de Blaise Compaoré. « Dès qu’un sentiment s’exagère, la faculté de raisonner disparait », Gustave Le Bon.
Devenus par le hasard de l’Histoire juges et parties, Shérif et ses shérifades ont rapidement oublié que le président du Faso, Michel Kafando a bel et bien martelé que « plus rien ne sera comme avant » ! Ces justifications obscures jettent une ombre sur la personnalité de Shérif Sy qui était pourtant d’une droiture morale irréprochable. Aussi, le M/PRSCA rejette les émoluments en l’état des députés et les invite à revoir le montant à la baisse. Le Premier ministre Isaac Yacouba Zida a pourtant menacé en prévenant que les gouvernants feraient mieux d’écouter désormais la voix de leurs peuples. Pourquoi Shérif et ses Shérifades refusent donc d’écouter la voix du peuple qui a marché les 30 et 31 octobre 2014 dans la vallée de la mort pour que jaillisse enfin l’émergence d’une nouvelle race de cadres et de politiques, germe d’une alternance politique féconde au Burkina Faso ? Combien de quidam la révolte des 30 et 31 octobre 2014 a laissé sur le macadam ?
Depuis l’insurrection populaire, le peuple burkinabè a définitivement acquis une conscience active. Il y a des circonstances historiques qui modulent la vie des peuples. « Le peuple a les yeux ouverts » maintenant. « Plus rien ne sera comme avant ». Faisons attention ! Les mobiles de l’insurrection peuvent sembler d’un usage compromis si, dès à présent les circonstances qui les ont motivés commencent à se dissoudre dans le « moi » des uns et des autres. « Il n’y a pas de bel exemple à donner, il faut être soi-même un bel exemple », conseillait Blaise Pascal.
Le M/PRSCA en appelle au Gouvernement pour qu’il réajuste et recentre rapidement les missions et les mandats des membres du CNT en rapport avec l’esprit de la Charte politique et la Constitution du Burkina. Le M/PRSCA profite de l’occasion pour inviter tous les Burkinabè épris de paix et de justice sociale à rejoindre ses rangs afin que triomphent les idéaux de l’insurrection populaire. Le Mouvement les invite à rester mobiliser pour des actions pacifiques et légales à venir.
Le Coordonnateur National du M/PRSCA
Idrissa NOGO
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