Quatre officiers gambiens soupçonnés d'avoir participé au putsch manqué contre le président gambien Yayha Jammeh sont arrivés mercredi soir à Bissau, fuyant leur pays, a-t-on appris jeudi de source militaire.
"Quatre officiers gambiens présumés impliqués dans le putsch sont arrivés mercredi soir à Bissau et se sont rendus aux autorités" militaires de Guinée-Bissau, a affirmé à l'AFP une source militaire à Bissau.
Selon la même source, ils ont fui leur pays après le putsch manqué contre le président Jammeh mardi.
Leur identité, leur itinéraire pour arriver à Bissau pas plus que le lieu où ils se trouvaient jeudi n'ont été précisés.
La Guinée-Bissau n'a pas de frontière avec la Gambie, pays dont elle est séparée par le Sénégal. La Gambie, ex-colonie anglaise, est entièrement enclavée dans le Sénégal à l'exception de sa façade maritime sur l'Atlantique.
L'arrivée de ces quatre militaires est signalée alors que, selon une source diplomatique dans la capitale gambienne, Banjul, "les accusations fusent de partout", visant des participants présumés au putsch manqué.
"Les noms de personnalités militaires et civiles commencent à tomber sur la table de la NIA" (National Intelligence Agency, les services de renseignements gambiens). C'est maintenant que commence le véritable coup d'Etat car je crains que des innocents soient pris à partie par simple dénonciation", a affirmé cette source diplomatique sous couvert de l'anonymat.
Beaucoup d'observateurs avaient affirmé craindre une purge au sein de l'opposition et des forces de sécurité après la tentative de renverser le régime au pouvoir depuis 20 ans en Gambie.
Le président Jammeh a fustigé mercredi soir ceux qui visent "un changement de régime par la violence", dans sa première déclaration publique à son retour à Banjul après le putsch manqué de mardi, alors qu'il était en visite privée à Dubaï.
"Ceux qui prônent et parrainent un changement de régime par la violence doivent savoir qu'ils n'agissent pas seulement en violation des droits de l'homme et des intérêts légitimes des victimes, mais aussi contre la volonté de Dieu Tout-Puissant. C'est pourquoi ils ne réussiront jamais", a-t-il affirmé dans un message à la Nation à l'occasion du Nouvel An.
"Ceux qui jouent avec Dieu le paieront cher", a-t-il menacé, sans citer de nom.
Il n'a pas spécifiquement évoqué la tentative de coup d'Etat, une attaque armée contre le palais présidentiel ayant fait mardi au moins trois morts, selon un bilan non officiel.
Yahya Jammeh, 49 ans, dirige depuis 1994 d'une main de fer la Gambie, petit pays anglophone de près de deux millions. Son régime est régulièrement critiqué pour ses violations des droits de l'homme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire