Le compte à rebours a commencé, le temps de l’improvisation est révolu. Les fédérations sportives nationales qui trainent encore le pas, dans la préparation des athlètes, doivent se réveiller pour que finalement les attentes des congolais soient comblées en médailles.
« Brazzaville 2015 c’est demain et demain se prépare aujourd’hui », pouvait-on lire sur les banderoles de campagne du ministère des Sports et de l’éducation physique, pour les onzièmes Jeux africains dits du cinquantenaire. Les calendriers en vigueur indiquent à tous que l’année 2014 est passée. Brazzaville 2015 ce n’est donc plus demain, c’est aujourd’hui même. Le temps est imparti, l’urgence oblige d’emprunter les voies qui mènent sur les plus hautes marches des podiums.
Ce qu’il faut faire entre autres…
A en croire un des techniciens de la Fédération congolaise de Taekwondo, Alec Mboutou Bokas, dès le mois de janvier, soit à sept mois du coup d’envoi prévu en septembre prochain, les athlètes congolais, toutes disciplines confondues, devraient être internés. Le travail de préparation physique, technique et tactique devrait alors se faire avec les équipements sportifs répondant aux normes internationales et qui seront d’usage lors de la compétition proprement dite. Rien ne servira à un taekwondoin, par exemple, de découvrir le plastron électronic sur le tatami. Il risquera de passer plus du temps à comprendre le fonctionnement du matériel plutôt qu’à marquer les points. « (…) La qualité des équipements sportifs et du matériel didactique engendre la performance, parmi d’autres critères, bien sûr », a reconnu le ministre des Sports et de l’éducation physique, Léon Alfred Opimbat, dans son adresse aux athlètes auteurs de bons résultats lors du dernier trimestre de l’année 2014.
Aussi les compétiteurs congolais auront-ils l’obligation, cette année, de participer à des tournois de haut niveau, internationaux de préférence, pour acquérir l’expérience en matière de compétition. L’avantage, à ce sujet, est que le calendrier sportif du Congo, en cette année nouvelle, est suffisamment chargé de compétitions de toutes les disciplines ou presque. Les fédérations, avec les moyens de leur politique, n’auront qu’à bondir sur ces multiples occasions pour évaluer leurs athlètes qui ont l’obligation des résultats. D’autant plus que les compétitions sportives, intermédiaires en attendant les Jeux africains, sont des repères d’évaluation pour envisager la performance. Dans ce sens, les championnats nationaux et départementaux ne suffisent pas. Ici, les mêmes athlètes sont souvent en face des mêmes adversaires avec lesquels ils se sont d’ailleurs familiarisés et dont le niveau de compétitivité est parfois en-deçà de la moyenne. Il ne sera pas mauvais de viser l’international. « En 2015, nous ferons de notre mieux le placement de nos athlètes de beach-volley et du volleyball à 6 à l’étranger, en commençant par multiplier les regroupements au plan national », a indiqué le président de la Fédération congolaise de volleyball, Jean Claude Mopita.
Veiller au placement des athlètes
« Dans la préparation, il n’est pas bon que les athlètes congolais prennent part aux stages dirigés par les techniciens des pays dont les équipes nationales prendront part aux Jeux africains. Sauf s’il s’agit des confrontations amicales ou les stages dédiés aux arbitres. Pour les compétiteurs, c’est vraiment déconseillé », a révélé un encadreur sportif congolais, sous le couvert de l’anonymat. À ce propos, a-t-il poursuivi, la Fédération congolaise de tennis de table qui a placé les compétiteurs congolais à l’internat en Chine, depuis plusieurs mois, est sur une très bonne voie.
Cas des compétiteurs élèves ou étudiants
« Les objectifs que les fédérations sportives nationales congolaises se sont fixés, pour les onzièmes Jeux africains, sont les mêmes : glaner les médailles. Ainsi, dans la préparation, elles ne peuvent pas demander plus d’efforts et plus de volume de travail aux compétiteurs qui ne sont plus sur le banc de l’école pour en exiger moins aux compétiteurs étudiants ou élèves », a expliqué Me Alec Mboutou Bokas. Une manière de dire que les responsables en charge de la préparation des athlètes devraient tenir compte du volume de travail qui doit être le même pour tous. La compétition aura lieu pendant les grandes vacances, c’est vrai. Mais, la préparation des compétiteurs atteindra sa vitesse de croisière dans la fourchette des examens d’Etat pour certains. Leur temps de préparation serait ainsi divisé par deux : entrainements et études.
Défaut d’arbitres…
Les arbitres, soulignons-le, ont un rôle important à jouer sur les résultats des athlètes. Or, nombre de Fédérations sportives congolaises sont en manque d’arbitres internationaux. Elles savent donc à quoi s’attendre pendant les Jeux. De toutes les façons, il n’y a plus de temps pour former les arbitres qui puissent acquérir suffisamment d’expérience pour officier les confrontations lors de cette compétition continentale. Les athlètes pourraient donc subir les décisions subjectives pouvant les priver des médailles méritées. Vigilance.
Rappels…
Le programme de compétitions proposé par le Comité d’organisation des Jeux africains (Coja) se présente comme suit : le hall des sapeurs pompiers abritera les combats de lutte du 4 au 9 septembre. De même pour les démonstrations de la boxe des pharaons rénovée du 10 au 11 du même mois. Le complexe sportif de Makélékélé accueillera les combats de la boxe du 9 au 15 septembre tout comme les démonstrations de la gymnastique du 4 au 6 septembre. Les confrontations de tennis de table et de basketball sont prévues à la salle des sports de Talangaï du 4 au 10 septembre pour la première discipline et du 10 au 18 pour la seconde. La salle des sports du Lycée de la Révolution abritera les rencontres de badminton du 6 au 10 septembre avant de passer le relais au volleyball du 12 au 18 septembre. Les médailles de taekwondo seront disputées du 11 au 15 septembre au stade d'Ornano. Celles de l’escrime seront négociées à l’Amphithéâtre de l’université Marien-Ngouabi du 7 au 12 septembre. Le rugby à 7 se jouera au stade de football de Makélékélé du 7 au 11 septembre. Les artères de Brazzaville serviront à la course cycliste du 9 au 15 septembre.
Les disciplines retenues
Lors de la toute dernière réunion préparatoire de cette échéance sportive africaine, à Brazzaville, les représentants du Comité d’organisation des Jeux africains (Coja), de l’Union des confédérations sportives africaines, et ceux du Conseil des sports de l’Union africaine avaient approuvé la liste définitive des sports au programme officiel ainsi que les règlements techniques des disciplines retenues. Il s’agit notamment de l’athlétisme, du judo, la lutte, la natation, du rugby à 7, du tennis, du tennis de table, du taekwondo, du volleyball, du karaté, la pétanque. L’athlétisme et le power lifting sont les disciplines sur lesquelles les sportifs handicapés vont rivaliser. Le nzango et la boxe des pharaons rénovée sont retenues pour la démonstration. Le Coja pourrait se prononcer sur une éventuelle rallonge des sports de démonstration puisque les fédérations de wushu, sambo et du jiu-jitsu en ont fait la demande.
Certaines disciplines donnent à croire…
Le football rassure. Les exploits réalisés en 2014 en témoignent. Qualification des Diables rouges à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) après quatorze ans de passage à vide. De même pour les juniors qualifiés à la CAN de leur catégorie. Il faut aussi souligner qu’ils sont vice-champion de la CEMAC après la finale perdue face au Tchad. Avec la montée en puissance des cadets, l’équipe des U-23 qui représentera le pays aux Jeux africains aura une ossature capable de faire de bons résultats.
Par ailleurs, les karatékas congolais ont participé aux éditions de la coupe du monde de toutes les catégories entre 2013 et 2014. L’expérience acquise dans ces compétitions mondiales leur ont permis de faire bonne figure, l’année passée, sur le plan continental. Au récent championnat d’Afrique, à Dakar, Bikako a remporté la médaille d’or faisant du Congo champion en titre. Chez les dames, Youlou est vice-championne d’Afrique. Presque la même chose au taekwondo. Lors du championnat d’Afrique centrale au Tchad, les dix athlètes congolais alignés ont remporté dix médailles dont quatre en or. Pas plus tard qu’en novembre 2014, au challenge de la coupe du monde francophone, les Diables rouges de cette discipline ont glané une médaille d’or et deux de bronze. Une performance qui a placé le Congo en quatrième position devant la France, cinquième. Au judo, Elsa Oyama a remporté les médailles sur l’ensemble des compétitions auxquelles elle a représenté le Congo au plan continental. La liste de ces disciplines n’est bien pas exhaustive.
Le public sportif attend, en cette année 2015, des performances encore plus grandes qui devraient naitre du mariage entre le travail bien fait et la persévérance dans l’effort. Le ministre des Sports et de l’éducation physique a rassuré que le gouvernement jouera pleinement sa partition à propos. Ce qui se fait déjà. D’ailleurs, dans son discours à la Nation le 31 décembre 2014, le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, a appelé à la mobilisation de tous pour la réussite de la compétition qui fera le bonheur de la jeunesse sportive africaine, en terre congolaise. Cette terre qui a vu naître ces Jeux africains en 1965, date de la toute première édition. De retour à Brazzaville cinquante ans après, on ose croire que les résultats seront au rendez-vous.
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