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mercredi 3 décembre 2014

MARTYRS DE LA RÉVOLUTION BURKINABÈ : « VOTRE LUTTE NE SERA PAS TRAHIE »

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Le Burkina a conduit ce 2 décembre 2014 six  martyrs de la Révolution d’octobre 2014 (les derniers qui n’avaient pas encore été inhumés) à leur dernière demeure au cimetière municipal de Gounghin, où reposent, entre autres,  le journaliste Norbert Zongo, l’autre martyr de la liberté de presse et de la lutte contre l’impunité au Burkina, et le juge Salifou Nébié. Une cérémonie pleine d’émotion.
C’est devant les plus hautes autorités du Burkina que les six martyrs (le septième n’est jusque-là pas encore identifié) de la Révolution d’octobre ont reçu leur dernier hommage à la Place de la Révolution.
Arsène Aouderi (44 ans), Issa Sama (17 ans), Aristide Ouoba (31 ans), Gaston Karambiri (35 ans), Abdoul Moubarak Belem (18 ans) et  Inoussa Béré (22 ans) sont tombés le 30 octobre 2014 lors de l’insurrection populaire. A l’appel de leur nom, les sanglots éclatent dans les rangs des familles éplorées à la Place de la Révolution.
Les autorités saluant les familles des victimes à l'issue de la dernière bénédiction
Les autorités saluant les familles des victimes à l’issue de la dernière bénédiction
Cinq minutes de silence et main dans la main, ministres,  président du Faso, Premier ministre, chefs de partis politiques, responsables d’associations, présidents d’institutions et les nombreux citoyens présents à la Place de la Révolution  se sont recueillis et prié pour le repos de l’âme des disparus.
« Mieux vaut mourir pour la patrie que de laisser tripatouiller la Constitution« .  « Vous ne serez jamais oubliés« . « Les morts ne sont pas morts ». Ce sont, entre autres, les différents messages qui ont été ensuite prononcés.
Puis le Président du Faso Michel Kafando, le Premier ministre Isaac Zida et le Président du Conseil national de transition, Cheriff Moumina Sy se sont inclinés sur les dépouilles mortelles, avant leur départ vers leur dernière demeure au cimetière municipal de Gounghin.
Sur le trajet qui menait au cimetière, une immense foule a accompagné les martyrs. L’hymne national était chanté à chaque mètre, avec des slogans « la patrie ou la mort, nous vaincrons » comme intermèdes.
Les Burkinabè ont accompagné leurs martyrs à leur dernière demeure
Les Burkinabè ont accompagné leurs martyrs à leur dernière demeure
« Le peuple burkinabè aime la liberté. Il préfère mourir que de la perdre« , scande un des nombreux accompagnateurs des défunts. Le cortège funèbre a mis une heure pour parcourir les quelques deux kilomètres qui séparent la Place de la Révolution du cimetière municipal.
Le Premier ministre Isaac Zida et son gouvernement et le président du CNT ont suivi de bout en bout le cérémonial d’enterrement qui a suivi. Les six corps ont été ensevelis, dans une atmosphère chargée de pleurs et de lamentations, après que le ministre de la communication, Frédéric Nikiéma, a prononcé « la lettre funèbre ».
« Vous n’êtes pas morts pour rien, car vous vous êtes sacrifiés pour une grande cause. Vos parents peuvent être fiers de vous. Dormez alors en paix et soyez rassurés que votre mémoire est éternelle. Soyez rassurés que rien plus comme avant, que votre lutte ne sera pas trahie », a adressé le ministre Nikiéma aux martyrs, à qui, en rappel, le président de la transition, Michel Kafando,  a dédié le Panthéon des martyrs de la Révolution.
Justice
Justice leur sera rendue ? Zéphirin Diabré, président de l’UPC, a indiqué qu’il serait opportun que le gouvernement fasse la lumière sur les circonstances de la mort de ces martyrs et que la justice doit se saisir du cas des personnes qui auraient « délibérément » provoqué ces morts.
Joséphine Ouédraogo, ministre de la justice, a assuré que des procédures sont enclenchées. « Justice sera rendue à la manière burkinabè », a-t-elle affirmé.

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