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mercredi 24 décembre 2014

Affaire Rogbané : les faits, selon l’ancien chef de quartier de Taouyah



Après les vedettes, trois autres prévenus ont comparu ce mardi dans l'affaire Rogbané. Il s'agit du responsable de la société de gardiennage qui a prêté ses services à Moeurs Libre Prod, de l'administrateur de la plage de Taouya et du chef de quartier limogé et président de l'ONG « créatrice » de la plage de Taouyah, Saint-Etienne Lewis Camara. Ils ont tous plaidé non coupables de la morts des 33 jeunes gens partis assister au festival du lendemain de la fête de tabaski, le 29 juillet 2014.
La version de Saint-Etienne
Saint Etienne Lewis Camara, président du conseil du quartier Taouyah au moment des faits, a été interpellé quelques instants après le drame. Depuis, il est en prison. À la barre, il s'est  demandé pourquoi il est emprisonné dans cette affaire. Camara  ne se reproche de rien, selon ses dires. Sauf qu'il déplore la mort des jeunes. Il a même laissé couler des larmes, lui qui dit avoir tout fait pour l'épanouissement de la jeunesse de son quartier.
Sur les faits, Saint Etienne Lewis Camara a indiqué que l'agence de spectacle Moeurs Libre Prod lui avait adressé une demande d'organisation de spectacle sur la plage Rogbané. Il a renvoyé Moeurs Libre Prod vers l'Agence Guinéenne de Spectacle qui est habilité à « autoriser » les spectacles (ndlr : les avocats de la défense sont revenus sur ce mot pour dire qu'il s'agit plutôt de l'avis du directeur de l'Agence Guinéenne de Spectacle).  Avec l'autorisation de l'Agence, il ne pouvait que laisser le spectacle se tenir à la date prévue.
Le jour J, vers 18 heures, il reçoit un appel téléphonique du haut commandant de la gendarmerie nationale, le général Ibrahima Baldé. L'officier lui fait comprendre qu'il a appris qu'il y a foule importante à la plage de Rogbané. Alors, il lui pose la question à savoir qui  a autorisé le spectacle ? Puis, il lui demande le nombre de personnes présentes à la plage. Mais Camara qui était assuré par son adjoint et Abdoulaye M'baye (le directeur de l'agence de spectacle Moeurs Libre Prod) rassurait à son tour le général que tout allait bien à la plage.
Camara poursuit ses explications : "Quelques instants après, c'est le commandant de la gendarmerie territoriale de Ratoma qui m'a interpellé que quelque chose se passerait à la plage". Ainsi, l'ancien chef de quartier s'est rendu à la plage. Mais en fait, selon lui, ce n'est qu'à la fin du spectacle que le drame s'est produit. Non sur le champ de l'évènement, mais à l'entrée où il y a eu bousculade. Un groupe de gens cherchait à sortir alors qu'un autre voulait rentrer : en quelque sorte il y a eu collision. Le chef de quartier déchu a indiqué qu'il n'était pas à l'entrée de la plage quand la bousculade a commencé. Il serait encore dedans, loin de l'entrée. Informé, il a appelé le général pour lui informer qu'il y a désormais un problème à la réponse. La réponse qu'aurait donnée l'officier de la gendarmerie : "je t'avais dit ! Je t'avais prévenu ! " Pour Me Jean-Baptiste Jocamey Haba, l'avocat de l'ancien chef de quartier, cette réponse du général laisse comprendre qu'il savait quelque chose du drame.  Ainsi, l'avocat a sollicité la comparution de l'officier.

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