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lundi 3 novembre 2014

Situation nationale : Le meeting du ‘’non à l’Armée’’

A l’appel du Chef de file de l’opposition politique (CFOP) et des organisations de la société civile (OSC), la place de la Nation a été prise d’assaut ce dimanche 2 novembre 2014, par une importante foule. A l’occasion, la question de la gestion de la transition par des civils était sur toutes les lèvres.
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 Situation nationale : Le meeting du ‘’non à l’Armée’’Aujourd’hui encore la foule a exprimé sa volonté d’aller plus loin que l’écoute de discours d’un meeting. Sur place, on pouvait lire sur des pancartes : ‘’ZIDA, c’est Judas iscariot’’ ; ‘’On ne remplace pas un diable par un diablotin’’ ; ‘’ZIDA, dégage’’. Leur objectif affiché : voir la transition assurée par des civils. D’où l’appel pressant à l’endroit des militaires : « Ne volez pas notre victoire ».
Le représentant attitré du Chef de file de l’opposition en la personne de Jean Hubert Bazié, a tenu à les remercier pour la forte mobilisation. Après leur avoir indiqué que l’opposition burkinabè a pris « bonne note » de leur volonté, M. Bazié les a invités à retourner chez eux, le temps pour les partis affiliés au CFOP de se concerter. Mais le rejet catégorique de cette proposition ne se fera pas attendre. Les manifestants tiennent à continuer le combat en maintenant la pression afin que, pensent-ils, l’Armée rétrocède le pouvoir aux civils.
Dans cette option, Saran Sérémé Séré, Me Bénéwendé Sankara, Tahirou Barry, tous présidents de partis membres du CFOP, leur ont exprimé compréhension et soutien. Pour la présidente du PDC, il faut « que les militaires comprennent que nous leur avons demandé d’accompagner le peuple ». Et de promettre, « les militaires retourneront dans les casernes ».
Après avoir rappelé que des « camarades sont tombés sous les balles de l’Armée », Me Sankara demande à l’assistance : « Est-ce que cette Armée peut encore nous gouverner ? ». Et la réponse, c’est un « Non ! » en chœur. « L’Armée, quand elle est républicaine, elle est dans les casernes ; elle assure notre sécurité, elle assure nos frontières », a ajouté Me Sankara, avant de préciser que « Blaise Compaoré a fui alors que les frontières étaient fermées », et de conclure, « Il faut que le coup d’Etat militaire s’arrête ! »
« Camarades, dira Tahirou Barry, sachez que votre volonté est sacrée ». Et de marteler, « Personne n’a le droit de violer votre volonté ». Autant de propos qui ont davantage galvanisé les manifestants, impatients d’entendre que l’Armée a abandonné la gestion de la transition. Après leur avoir lancé «  Vous ne bougez pas, tant que Zida n’a pas dit qu’il démissionne ; restez mobilisés, nous allons nous concerter et revenir », Saran Sérémé est revenue sous des acclamations nourries dire : « Nous allons assurer ensemble, nous œuvrerons ensemble à ce que la paix règne au Burkina Faso ». Ce qui a fini par faire disperser la foule avec le sentiment d’avoir réussi à confier la direction de la transition à la présidente du PDC. Peu de temps après, l’on apprendra que le Gal Lougué vainement appelé – deux jours durant - par la foule, a fait une déclaration à la télévision nationale comme étant le président de la transition. Et aussitôt parti des locaux de la télévision, des coups de feu ont retenti, faisant détaler ceux qui trainaient les pieds à la place de la Nation. Ces tirs constituent la preuve que la confusion et les contradictions quant à la gestion de la transition n’ont malheureusement pas encore été surmontées.
D’ailleurs, à la suite des discussions entre l’armée et les responsables de l’opposition dans l’après-midi, aucune déclaration n’a été faite. Le CFOP a annoncé une conférence de presse ce 3 novembre à 15h. Certainement, pour faire le point des différentes concertations tenues ce dimanche.
Fulbert Paré
Lefaso.net

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