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vendredi 28 novembre 2014

Le courageux François Hollande est à Conakry




Le courageux François Hollande est à Conakry pour soutenir le gouvernement guinéen dans sa lutte contre Ebola, un nouveau fléau mondial, si l’on ne lui barrait la route. Les observateurs s’attendent donc de le voir vert de peur bleue, puisqu’on croit avoir entendu qu’il souhaiterait rencontrer le moins de monde que possible, pour avoir le moins de monde à serrer les mains. Il n’est pas le seul à être ‘’prudent’’, le Premier-ministre guinéen, le très courageux Mohamed Saïd Fofana, qu’on a vu dans des inaugurations avec un gros épais mouchoir blanc en main, ou les mains dans ses poches, est aussi très ‘’prudent’’. Le président malien, l’autre très courageux IBK, quand il était venu pour donner du cœur aux médecins et soignants de la clinique Pasteur de Bamako, qui avaient pris la tangente après avoir constaté qu’Ebola était arrivé au Mali, recommandait aux Maliens de se laver constamment les mains, que, malgré qu’il portait des gangs, il ne sait pas combien de fois il se les a lavées…Les autres courageux comme David Cameron et Barack Obama, ils n’ont pas jugé utile de venir en Afrique pour si peu.

C’est cela, en effet, le vrai courage. Jean-Paul Sartre a dit : Le courageux, ce n’est pas celui qui n’a pas peur, mais c’est celui qui, bien qu’ayant la peur au ventre, arrive à se lever et à faire le premier pas. Et François Hollande ne fera pas un pas, mais deux. Après Conakry, il sera à Dakar, et là, il aura au moins une centaine de mains à serrer, et il n’a pas peur. Autre haut fait de courage de François Hollande, et là, il faut bien le signaler, c’est celui de retourner à Florange pour rencontrer les responsables du site des haut-fourneaux, qui, malgré ses promesses de campagne, reste toujours fermé. On dit qu’il avait emprunté la porte de secours en non la rentrée principale, où l’attendraient des ouvriers bien remontés ; ça, c’est un courage d’un autre ordre politique, celui d’assumer ses responsabilités devant la parole non tenue à cause des circonstances. Donc, les opposants guinéens, qui l’attendent aussi de pied ferme pour parler et discuter de politique et de quoi d’autre, savent à quoi s’en tenir.

La venue de François Hollande a suscité bien des spéculations, et on dit qu’il a profité du sommet de la Francophonie pour faire d’une pierre deux coups. Hormis Ebola, sa visite aura pour objet de convaincre Alpha Condé de se rendre à Dakar, après les piques que les gouvernements guinéen et sénégalais se sont lancées, suite à la fermeture des frontières sénégalo-guinéennes.

Mais Alpha Condé, lors de sa dernière sortie devant la presse guinéenne, avait levé un bout du voile sur cette affaire, en disant paraboliquement : « Si le chien de ton voisin a la rage, tu dois te méfier ». Donc, il n’y a vraiment pas de quoi spéculer dans les relations guinéo-sénégalaises, et qu’on ne s’étonne pas de voir Macky Sall et Alpha Condé redevenir copain-copain s’enlacer comme dans un Tango.

 Les sanctions occidentales contre la Russie, un boomerang contre la France ?

La commission européenne, entre le marteau de l’insécurité face au terrorisme et l’enclume de la rigueur dans les déficits publiques des Etats, demande à la France de réduire ses dépenses publiques, sous forme d’injonction, mais lui demande-t-elle aussi de réduire ses dépenses militaires, pas uniquement en Afrique, puisque c’est son pré carré et ses oignons, mais aussi dans la croisade contre le terrorisme international, que tous les Européens redoutent ?

La France doit-elle être sanctionnée pour le dépassement de son déficit budgétaire ? Quand on sait ses engagements innombrables en Centrafrique, au Mali, au Niger, au Liban, en Afghanistan, en Iraq… rien n’est moins évident. Dans la lutte contre le terrorisme, elle est à l’avant-garde de la défense européenne. Tout cela exigerait un surcoût de 450 millions d’euros, rien que pour cette année, et aucun engagement n’est à son terme. Tout fait croire à un embourbement, puisque le Mali n’a pas retrouvé le calme escompté, le Niger vient d’être frappé par les terroristes, la Centrafrique est en panne, le retrait définitif d’Afghanistan nécessite aussi des coûts. Quant à la lutte contre l’Etat islamique en Irak, rien n’est encore dit sur la durée des opérations.

C’est vrai que toutes ces opérations sur tous les fronts permettent aux troupes françaises de s’aguerrir, mais il n’y a pas que la guerre. Dans la lutte contre Ebola, la France est la tête de pont du monde en Afrique de l’ouest. Des centres de traitement seront bientôt dans beaucoup plus de pays, si jamais ce virus s’échappait encore du Mali pour une autre destination.

Dans la Commission de Jean-Claude Junker, quel est le pays qui a autant de charges et d’obligations ?

Les sanctions contre la Russie constituent un vrai trouble-fête pour la France et pour l’Allemagne, mais par solidarité de bloc, les deux pays font dans la cadence à contrecœur. Et ces sanctions, qui font mal aux Russie, qui d’autre en répondra ? La France voit en elle un bol d’air de plus d’un milliard d’euros dans la vente des Mistrals, qui, s’ils ne sont pas livrés d’ici à Février, des pénalités vont tomber, pour retard de livraison.  L’Allemagne, on le sait, lui est dépendante en matière énergétique. Quant à l’Ukraine, la pomme de discorde, elle risque de payer le pot cassé, si elle ne rembourse pas ses dettes gazières, et l’hiver frappe déjà aux portes.   

Et si la France livrait les Mistrals à la Russie pour 1,2 milliards pour renflouer ses caisses, cela ferait taire la Commission sur le dépassement du déficit, mais ne va-t-elle pas hurler encore sur le non respect des sanctions occidentales ?

Il faut être un danseur de cliquette pour savoir où mettre le pied dans la politique !

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