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lundi 24 novembre 2014

Guinée-Bissau: six personnes jugées pour excision

Six personnes originaires de Guinée ont comparu vendredi devant le tribunal régional de Bissau pour avoir excisé sept fillettes.
Six personnes originaires de Guinée ont comparu vendredi devant le tribunal régional de Bissau pour avoir excisé sept fillettes, une première dans le pays depuis l'adoption de la loi interdisant cette pratique.
La plainte qui a déclenché les poursuites contre deux exciseuses et quatre parents des jeunes filles a été déposée par le Comité national de lutte contre les pratiques néfastes, qui a obtenu du parlement l'adoption d'une loi contre l'excision en 2011.
"Nous ne demandons qu'ils soient condamnés lourdement, mais que cela serve de leçon pour faire reculer ceux qui pensent encore à perpétuer une telle pratique néfaste et rétrograde", a déclaré à la presse Fatimata Djau Baldé, coordinatrice du comité.
"C'est un premier pas qui mérite d'être salué: que la justice s'empare d'une telle chose pour décourager ceux qui pratiquent encore l'excision malgré les interdictions faites à ce sujet", a estimé le représentant de l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance), Braima Sultan.
Les prévenus comparaissant depuis jeudi, parmi lesquels figurent deux hommes portant de longues barbes, ont tous déclaré croire que la pratique était conforme à la "sunna", la tradition islamique.
"C'est probablement cette ignorance des lois en vigueur dans notre pays, car ils sont tous des étrangers, qui va servir d'alibi à la défense pour obtenir la clémence de la justice", a indiqué un avocat des parties civiles.
L'excision se pratique encore en milieu rural malgré l'interdiction, assortie d'une peine de deux à cinq ans de prison et d'une amende, en vertu de la loi adoptée en juin 2011.
"Nous avons longtemps cru que l'excision était recommandée par l'islam", a déclaré à l'AFP Djalam Mané, une exciseuse repentie.
"Les imams ont contribué à nous sortir d'une pratique rétrograde. Je fais aujourd'hui partie d'une équipe de sensibilisation pour l'abandon de l'excision", a-elle ajouté.
En 2012, des imams et oulémas s'étaient engagés à "œuvrer pour l'abolition totale de cette pratique néfaste pour la santé de la femme dans notre pays".
Selon le ministère de la Santé, plus de 320.000 filles et femmes sont excisées en Guinée-Bissau sur une population d'environ 1,7 million d'habitants.

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