Replacer Ouesso sur orbite, lutter contre certaines déviances et l’enfermement ethnique, former les jeunes, etc., autant de défis pour Ghislain Manguessa Ebome et ses candidats indépendants portés par la Dynamique Sangha Éveil et Prospective. Interview.
LDB : Quels sont selon vous les grands défis pour Ouesso ?
Ghislain Manguessa Ebome : La ville de Ouesso est reconnue pour sa légendaire solidaire et la générosité de ses habitants. Des valeurs qui ont perdu de leur pulpe avec la manipulation ethnique du jeu politique à l'occasion des élections. Il s'agit d'une gangrène pour notre société. Ouesso est en train de devenir une terre des ethnies. Il faut vite répondre à cette déviance, pour replacer notre ville sur orbite. C'est le principal défi si l'on veut vraiment aller de l'avant. Le deuxième grand défi est relatif à l'urbanisation de la ville. En effet, depuis 1984, date de son érection en commune de plein exercice, la Commune de Ouesso n'a bénéficié d'aucun plan d'urbanisation qui puisse encadrer son évolution démographique et spatiale. Nous sommes une ville d'avenir, il nous faut inscrire nos actions dans une démarche prospective. Le troisième défi est celui de la formation et de l'emploi des jeunes pour éviter de laisser notre avenir aux mains de quelques manipulateurs. L'assainissement, le transport urbain et la modernisation des services municipaux sont d’autres défis qu’il nous faut relever si la population nous fait confiance.
LDB : quels enseignements tirez-vous au terme de deux semaines de campagne ?
GME : le grand enseignement reste l'attachement de notre peuple à la démocratie. Le peuple de Ouesso et de la Sangha est démocrate. J'ai eu la chance de faire le tour de ce département pour y aller présenter les candidats indépendants portés par la Dynamique Sangha Éveil et Prospective. À Ouesso, Mokéko, Sembé, Ngbala, Souanké et Pikounda, j'ai vu le peuple mobilisé par l'espérance du changement. On n'a pas eu besoin de tee-shirt et autres gadgets pour sortir les populations de leurs maisons. Toutefois, l'ennemi de la démocratie reste la fraude électorale qui fait élire des non élus, une sorte de "Qui perd gagne". Malgré cela, nous avons vécu une campagne apaisée, saine et démocratique, nonobstant quelques cas de provocations ici et là.
LDB : quelles sont vos chances de réussite cette année après votre échec aux législatives ?
GME : Je suis serein. Nous pourrons obtenir la majorité absolue des conseillers, soit 14 conseillers sur 25. C'est la barre que nous avons fixée pour les deux arrondissements de la ville. Les populations défendront les résultats des urnes cette fois-ci car elles savent et ne veulent à tout prix laisser prendre corps la tricherie. Nos listes ont été constituées dans le dessein d’améliorer le niveau général des assemblées locales. Nous avons donc fait un casting reposant sur les critères d'efficacité, de compétence, de moralité et d'ancrage populaire. Nous mêmes des candidats issus des milieux autochtones.
Propos recueillis par Jocelyn Francis Wabout
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