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mardi 30 septembre 2014

DISPARITION DU JUGE SALIFOU NÉBIÉ : LE MOUVEMENT BRASSARD NOIR BANDE LES MUSCLES

Disparition du juge Salifou Nébié : Le Mouvement brassard noir bande les muscles
Instituer une Journée nationale de rejet de la banalisation de la vie humaine, c’est l’objectif du Mouvement brassard noir (MBN), qui n’entend laisser aucun répit aux autorités burkinabè tant que la lumière n’aura pas faite sur la mort du juge constitutionnel Salifou Nébié. La décision a été rendue publique au cours d’une conférence le 27 septembre 2014 au Centre national de presse Norbert-Zongo.

 24 mai 2014-24 septembre 2014 : voilà quatre mois que le corps sans vie du juge constitutionnel Salifou Nébié a été découvert sur la route départementale n°39 (route de Saponé, bretelle de Kalkuidigin). Les premières constations de l’enquête ont conclu que le juge avait été volontairement tué par des inconnus avant d’être abandonné sur cette route. Alors que tout le monde, à commencer par le procureur général près le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou, Wenceslas Ilboudo, y avait vu un homicide volontaire, le rapport de l’autopsie faite par le légiste français Stéphane Chochois, lui, a conclu qu’il était mort d’un accident routier. Cet extrait de la déclaration liminaire lue par Boukary Conombo, président du Collectif justice pour Nébié, a permis de camper la rencontre en cette matinée de fin septembre. Etaient aux côtés du déclarant Issaka Luc Kourouma et Didigui de Luglu Djibril, tous deux de l’association Bâtir le Nahouri, et Issaka Nignan de la section Justice pour Salifou Nébié de la Sissili.
Foi des membres du mouvement, de flagrantes tergiversations sont constatées au niveau de la justice et de l’Etat sur la conduite de l’affaire Salifou Nébié. Et il ne faut pas se laisser faire, d’où leur décision d’instituer une «Journée nationale de rejet de la banalisation de la vie humaine», dont la date n’a pas encore été fixée, pour faire la lumière sur ce dossier et sur les autres crimes de sang restés impunis. A écouter les organisateurs de la conférence, depuis l’autopsie réalisée par le légiste français, plus rien n’a filtré, tant du côté de la justice que de celui de l’autorité. Et de qualifier cette autopsie de pseudo-rapport. «Pourquoi ce légiste ne s’est-il pas fait assister par un médecin burkinabè comme le stipulent les textes ? Pourquoi dans le rapport il précise qu’il faut écarter définitivement l’intervention d’une tierce personne dans le déterminisme de la cause de l’accident ? Il ne relève pas de son droit de faire pareil commentaire, qui est tendancieux et qui vise à protéger une partie… Du reste, même s’il s’agissait d’un accident de la route, ce n’est pas le camion seul qui est allé percuter le juge. A moins que ce ne soit un camion-drone, il y avait quelqu’un à bord, donc une tierce personne», ont-ils en chœur fait remarquer.
C’est donc un truisme que d’affirmer que les géniteurs du Mouvement brassard noir (MBN) affichent une volonté inébranlable de voir la lumière faite sur cette affaire. Et ils comptent user des moyens de pression qu’il faut. Et qu’en est-il de la légalité du collectif ? «Dans le domaine associatif, c’est le mode déclaratif. La loi nous permet d’exercer nos activités». Plus radical, Issaka Luc Kourouma a déclaré à ce propos : «Il ne faut pas s’embarrasser de reconnaissance officielle pour agir en pareille situation. Ce sont des mouvements qui se sont faits de façon ponctuelle. La recherche de reconnaissance est souvent une arme qu’utilise l’autorité pour vous empêcher d’exercer. Vous déposez la demande de récépissé et on la bloque. Vous faites quoi à ce moment-là ?»

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