Ils étaient plusieurs milliers de personnes issues des organisations de la société civile et des confessions et associations religieuses à battre le pavé hier jeudi 25 septembre 2014 à Bamako contre toute sorte de partition du Mali. Cette belle initiative, à laquelle ont adhéré plus de 40 organisations de la société civiles et les centrales syndicales du Mali, est venue du très populaire Chérif Ousmane Madani Haidara, leader religieux du Haut Conseil Islamique du Mali et non moins président de l’association Ançar- Dine.
C’est une marrée humaine qui a pris d’assaut les rues de Bamako hier soir pour dire non à la division de notre pays. Hommes, femmes, jeunes, députés, religieux de tout bord, tous étaient à ce rendez-vous de l’histoire. La marche est partie à 16 heures de la place de la Liberté, face à l’Hôtel de Ville pour prendre fin au monument de l’Indépendance.
Les marcheurs sont passés par le Cinema Babemba, le boulevard de l’indépendant avant d’arriver au monument de l’indépendance où les attendaient des personnalités comme Chérif Ousmane Madani Haïdara du groupement des leaders religieux ; Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique ; Ibrahim Allaye Touré, président du Conseil national de la société civile ; le ministre de la Justice et des droits de l’homme, Mohamed Aly Bathily et son homologue des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Omar Hass Diallo qui représentaient le gouvernement etc. Du point de départ à l’arrivée, les marcheurs ont scandé des slogans se rapportant à l’indivisibilité du Mali.
Dans une déclaration commune lue par le président du Conseil national de la société civile, les marcheurs ont expliqué que « Nous, société civile du Mali, conscients des risques et des enjeux nationaux, régionaux et internationaux de la crise malienne et de sa répercussion sur la sécurité et la paix ; conscients que le Mali est une nation millénaire, uni dans sa diversité et riche dans son brassage, sa culture et son patrimoine mondial ; soucieux de la sauvegarde de l’intégrité territoriale du Mali, de sa stabilité et de la nécessaire quiétude de sa population de préserver l’unité nationale, la laïcité et la forme républicaine de l’Etat ; soucieux d’une résolution durable et définitive de la crise sécuritaire et cyclique que connait le Mali depuis 1963 ; rappelons l’appel incessant de la société civile à l’endroit de toutes les parties prenantes d’aller vers une négociation pour une issue heureuse de la crise ; rappelons l’engagement du peuple malien pour la paix, rappelons l’engagement de la communauté internationale à travers les différentes résolutions pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale, de la laïcité et de la forme républicaine de l’Etat ; saluons la tenue des pourparlers de paix en cours à Alger entre les représentants du gouvernement du Mali, des communautés et ceux des groupes armés ; saluons l’engagement de la communauté internationale en appui au processus de paix ; soutenons le dialogue intra et inter-communautaire pour raffermir le dialogue social très entamé ; réaffirmons notre engagement à veiller et à rester fidèles à la devise du Mali : un peuple-un but-une foi. A cet effet, nous, société civile du Mali, disons non à toute forme d’indépendance, non à toute autonomie, non à toute forme de fédéralisme et à toute forme de statut particulier. Nous adressons nos sincères remerciements à tous les partenaires du Mali, notamment la France, le Tchad, Cédéao, l’UA, l’Union Européenne, les nations unie ».
Après cette déclaration, il y a eu les interventions des représentants des griots ou communicateurs traditionnels ; des familles fondatrices de Bamako ; les leaders des mouvements de femmes et de la jeunesse ; de l’UNTM, la plus grande centrale syndicale du pays. S’y ajoutent les interventions du président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko ; des ministres Bathily et Thierno Diallo ; et de Chérif Ousmane Madani Haidara.
Selon le président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko, la réussite de cette marche est la preuve que le Mali est unique ; c’est aussi la preuve que les Maliens ne sont pas prêts à cautionner une quelconque indépendance, autonomie encore moins un fédéralisme.
Quant à Cherif Ousmane Madani Haidara, il s’est réjoui d’avoir réalisé un rêve, celui de réunir tous les Maliens de toutes religions pour la cause du Mali. Il a surtout ajouté que cette initiative n’a aucune odeur politique et que tout le financement est de lui.
Selon le ministre Bathily, « depuis le 22 septembre 1960, le Mali est resté fidèle à sa devise : un peuple, un but, une foi. Mais au lieu de cela, certains, avec leurs soutiens, cherchent à diviser le pays pour avoir leur part. Le projet a été préparé à l’extérieur par les rebelles et leurs souteneurs lesquels les accompagnent à Alger, les apprennent comment négocier et les arment contre le Mali. Tous les soutiens de ces rebelles sont connus par les Maliens. Mais la force du Mali réside dans sa foi en Dieu et Inchach Allah, le Mali ne sera pas divisé. La réconciliation se fera sur des bases sincères. C’est nous qui sommes chaque fois allés vers eux pour leur proposer la paix. Ils (les rebelles) nous ont dit qu’ils renoncent à l’indépendance, à l’autonomie, au profit du fédéralisme. Mais nous sommes convaincus qu’en leur accordant le fédéralisme, c’est pour préparer l’indépendance. Le fédéralisme veut dire : nous restons avec vous, mais vous nous donnez notre part. Et s’ils obtiennent ce fédéralisme, avec l’appui de leurs soutiens extérieurs, ils vont exiger leur indépendance. Nous n’allons pas nous laisser faire et à tout prix. On préfère mourir que de renoncer à un centimètre du territoire ».
Il avait été annoncé que cette marche allait être simultanée dans tout le pays, mais à part Bamako, aucune région n’a marché hier jeudi. Mais selon nos informations, Ségou et Koulikoro vont marcher ce vendredi. Sikasso, Kayes, Mopti et Diré se préparent pour les jours à venir. Gao et Tombouctou ont déjà marché la semaine dernière.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire