Le
Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire (MASA) a
initié, les 22 et 23 août 2014 à Koudougou, un atelier de concertation
sur la stratégie de collecte bord champ des produits agricoles dans les
zones de production. Deux jours durant, les directeurs régionaux du MASA
et les agents de la Société nationale de gestion du stock de sécurité
alimentaire (SONAGESS) ont échangé sur les mesures et modalités de mise
en œuvre de cette stratégie.
Afin de permettre aux producteurs
d’écouler leurs excédents céréaliers et de booster la production
céréalière dans le pays, la SONAGESS procèdera à une opération d’achat
des excédents céréaliers sur l’étendue du territoire national. Au cours
de cette opération de collecte, dénommée «stratégie de collecte bord
champ», le prix d’achat du sac de 100 kg de maïs est fixé à 15 000 FCFA
et celui de 100 kg de riz paddy, à 14 000 FCFA. C’est dans le souci
d’impliquer tous les acteurs directs dans la mise en œuvre de cette
activité de collecte et de cerner tous les contours liés à sa gestion
technique et financière qu’un atelier a été organisé les 22 et 23 août
dernier par le MASA dans la ville de Koudougou. La problématique de la
commercialisation des produits agricoles par les petits producteurs et
les organisations paysannes reste d’actualité au Burkina Faso. C’est
pourquoi, le Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire
(MASA) a instruit la SONAGESS d’organiser une collecte bord champ pour
acheter les stocks auprès des producteurs et des organisations paysannes
sur l’ensemble du territoire national dans les meilleurs délais. Cette
opération, qui est une solution conjoncturelle, mobilisera 1 500 000 000
de FCFA. Elle a pour ambition d’acheter environ 6 000 tonnes de maïs
local et 2 000 tonnes de riz paddy. Selon le conseiller technique du
MASA, Alain Tagnan, «au cours des cinq dernières années, le
gouvernement, à travers la SONAGESS, s’est investi dans les collectes de
céréales locales en vue d’assurer une sécurité alimentaire à l’ensemble
de la population et de susciter un investissement productif dans
l’agro-business». Ce qui a mobilisé un montant de plus de 30 milliards
de FCFA de la part du gouvernement. Ces opérations de collecte de
céréales locales ont pour objectif d’assurer une sécurité alimentaire à
l’ensemble de la population et de susciter un investissement productif
dans l’agro-business. Un investissement qui est devenu une réalité dans
notre pays depuis ces dernières années. En effet, pour M. Tagnan, la
production céréalière dans le pays a connu une croissance inespérée
depuis quelques années. « L’excédent est relativement énorme par rapport
aux besoins de consommation et si on ne trouve pas un moyen qui permet
aux producteurs de pouvoir rentabiliser ou valoriser cette production,
on risque de tomber encore dans une situation de précarité», a-t-il
signifié. A en croire le directeur général de la SONAGESS, Wendmanegda
Songnaba, la valorisation des excédents céréaliers par le gouvernement a
permis de résorber certaines périodes de crise alimentaire qu’a connue
le Burkina Faso. Ainsi, de son point de vue, pour faire face à la crise
alimentaire de 2012, la SONAGESS avait procédé à la collecte de près de
150 000 tonnes de céréales dans les zones excédentaires pour les mettre
à la disposition des populations des zones déficitaires par l’ouverture
des boutiques communales. La présente opération, qui sera semblable aux
précédentes, concernera toute l’étendue du territoire national. Pour
permettre à la SONAGESS d’être plus efficace dans la mise en œuvre de
cette opération de collecte, M. Wendmanegda Songnaba a souhaité que les
stocks soient regroupés dans des localités accessibles aux camions et un
minimum de 10 tonnes sera requis. C’est depuis 2009 que l’Etat, dans sa
politique d’accompagnement des producteurs et suite à la flambée du
marché mondial du riz, a instruit la SONAGESS, à travers le ministère en
charge de la sécurité alimentaire, de collecter le riz local et
d’approvisionner les structures consommatrices de l’Etat. Cette
opération de collecte a permis de booster la production locale de riz et
constitue un créneau pour les producteurs.
François KABORE
Célestin ZOUMBARA
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