Les
démissionnaires du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) se sont
révélés à la presse, ce 26 août 2014 à Ouagadougou. Selon Mohamed
Traoré, désormais ancien membre du Bureau politique national du MPP, ce
parti répète les tares qui les ont fait partir du Congrès pour la
démocratie et le progrès (CDP). Raisons qui l’ont motivé, ainsi que 220
autres militants, à quitter le parti des RSS pour revenir dans celui de
Assimi Kouanda.
Mohamed Traoré, membre du BPN du MPP,
était accompagné au présidium de deux militants de base quiont
démissionné et de deux « invités » du CDP, venus les « soutenir » lors
du point de presse, ce mardi.
Pourquoi ont-ils quitté le MPP pour revenir au CDP ? « Parce que nous partageons la même vision que le CDP »,
répond Mohamed Traoré. Ensuite, parce que les tares qui l’ont poussé à
quitter le CDP, notamment la « guerre des clans », le centralisme
exacerbé, le « despotisme », la « délation », la « corruption », ont
été « démultipliées » au MPP.
Lequel parti est animé par des « politiciens fatigués dont la seule ambition est de satisfaire des intérêts personnels ».
Autre raison, la promesse de changement faite par le MPP ne sera pas tenue parce qu’il manque « de vision politique » et que le CDP incarne désormais mieux cette vision, un parti que Traoré regrette d’avoir quitté. Enfin, dit-il, « aujourd’hui, il y a un grand changement au CDP ». « Aujourd’hui,
notre devoir est de revenir au bercail, c’est-à-dire le CDP, qui a
désormais pris conscience des erreurs commises dans le passé », peut-on lire dans la déclaration liminaire.
Les journalistes, venus nombreux à la
conférence de presse, ont criblé les démissionnaires de questions,
parfois pas très tendres.
Christophe Ilboudo ? Aucun lien !
Mohamed Traoré a-t-il eu des promesses du CDP pour prendre cette décision ? « Le CDP n’est même pas au courant que je suis en train de faire un point de presse ce matin »,
déclare Mohamed Traoré. Il réfute en bloc que le fait qu’il soit lié à
l’actuel Directeur général de la SONABEL, Christophe Ilboudo, ait décidé
sa démission.
« Il est marié à ma sœur, c’est mon
beau et puis quoi ? On peut être de la même famille et ne pas partager
les mêmes idées politiques. Il n’a rien à voir avec ça. Ce n’est pas lui
qui m’a demandé de revenir au CDP. C’est mon droit de repartir au CDP », martèle-t-il.
La position des démissionnaires est pour
le référendum, car, selon Mohamed Traoré, cette consultation électorale
est nécessaire pour trancher le débat sur l’article 37 et faire
l’économie d’une crise violente au Burkina.
De ses aveux, 316 militants du MPP ont
démissionné au départ, mais 96 auraient demandé à le faire plus tard.
Mamadou Somah, un autre démissionnaire, serait cependant inconnu de lui,
affirme Traoré.
Au total, ils sont 220 démissionnaires
qui ont troqué leur casquette MPP pour celle du CDP (en attendant que ce
dernier daigne les accepter de nouveau). « Il y aura d’autres démissions », affirme Mohamed Traoré.
Abdou ZOURE
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