Pour le bon ordre et par souci d'équité, à la suite de l'interview accordée à la défense de Karim Wade, nous donnons cette fois-ci la parole à un avocat de la partie civile, en l'occurrence Me Bassirou N'gom. Et, ce défenseur de l'Etat de se prêter, sans fioritures, à notre jeu de questions/réponses, en dépit d'une fatigue apparente qui se lisait sur son visage. Interview!
Dakaractu : Maître, que vous inspire ces deux journées d'audience?
Me Bassirou N'gom : Cela m'inspire que la justice fonctionne normalement et respecte les droits de toutes les parties. Vous avez constaté que la parole a été donnée sans aucune restriction à toutes les parties qui ont soulevé toutes les questions qui leur semblent utiles pour leur défense.
Dakaractu : Les avocats de la défense récusent de plus belle la Crei. A leurs yeux, seule la Haute Cour de Justice peut juger Karim Wade. Vous partagez leur conviction qui semble fondée?
Me N'gom : Cela ne peut pas prospérer, car comme vous le savez, l'infraction est constituée au moment M, c'est à dire après mise en demeure s'il (ndlr: Karim Wade) est dans l’impossibilité de prouver l'origine licite de ses biens qui sont sans commune mesure avec ses revenus légaux. A ce moment précis, karim Wade n'etait plus ministre. Si à ce moment il était ministre, le procureur allait faire comme lui demande l'article 7 de la loi sur la cour de répression de l'enrichissement illicite; c'est à dire envoyer le dossier à la juridiction compétente. Tel n'est pas le cas en l’espèce.
Dakaractu : Vous attendiez-vous à ce que le juge rejette l'exception soulevée par Me El Hadj Diouf?
Me N'gom : Il faut juste souligner que des anciens ministres et un ancien premier ministre ont déclaré n'avoir jamais été des agents de l’État. Sur cette base, la Cour n'ayant pas en sa possession des actes qui prouvent leur situation antérieure, a estimé devoir juger sur pièces.
Dakaractu : Maître, les débats durant ces deux journées ont été naturellement contradictoires, mais acerbes par moments, parfois à la limite de la vulgarité. Ce qui a causé des suspensions d'audience. D'aucuns croient savoir que le juge n'aurait pas l'étoffe ou assez de poigne pour présider cette Cour. Qu'en pensez-vous?
Me N'gom : C'est tout à fait normal que les débats soient parfois houleux, mais vous avez constaté que la tension a beaucoup baissé ce jour (ndlr: hier). Cela prouve que les avocats ont fait preuve de responsabilité.Vous savez, en dépit de l'adversité, les avocats savent gérer les passions et montrer le côté noble de la profession qui est la confraternité.
Dakaractu : Le Procureur Spécial a soutenu dans sa première plaidoirie de ce "feuilleton judiciaire", que les arguments avancés vers la Haute Cour de Justice ne peuvent pas prospérer. Mais, force est de reconnaître quand même que Karim Wade a été ministre de la République...
Me N'gom : Je suis en phase avec le parquet spécial, qui a raison sur toute la ligne. Je vous ai dit tantôt que Karim Wade a certes été ministre, mais ne l'était plus au moment où l'infraction a été caractérisée, c'est à dire au moment où il n'a pas pu prouver l'origine licite de ses biens après mise en demeure.
Dakaractu : Votre lecture sur le "cas Moïse Rampino", qui a été lourdement condamné à deux ans de prison
ferme pour sa bravade à l'endroit des magistrats, mais également du chef de l'Etat?
Me N'gom : Vous étiez dans la salle et vous avez vous-même remarqué son comportement indescriptible, décrié par ses propres avocats...
Dakaractu : Nous avons remarqué que le pool d'avocats de la partie civile bénéficie d'une protection rapprochée d'éléments d'une unité d'élite. Vous redoutez quelque chose?
Me N'gom : Nous ne redoutons personne, malgré les menaces réelles. Nous sommes des avocats courageux et nous allons affronter cette cause qui est noble, dans la dignité et dans le respect de la justice.
Dakaractu : Nous avons eu écho que l'Etat ne peut se constituer partie civile dans ce dossier relatif à l'enrichissement illicite...
Me N'gom : (Rires) Ça, c'est la défense qui le dit sans même y croire. Comme vous le savez, c'est l' Etat qui a subi un préjudice et dans ce cas, sa qualité de partie civile ne peut être discutée.
Dakaractu :Que peut encourir Karim Wade si l'on se fie au code de procédure pénale?
Me N'gom : La peine prévue peut aller jusqu’à dix ans de prison. Mais je ne vous ai dit que ce qui est prévu. Je comprends que vous êtes mus par un souci permanent d'édifier vos lecteurs, mais vous conviendrez avec moi, qu'il n'est pas de notre ressort d'avocat de fixer la peine; la tache revient à la cour de manière souveraine.
Il y a aussi la confiscation des biens au profit de l'Etat par le trésor public.
Dakaractu : Maître, vous avez un dernier mot?
Je vous remercie de m'avoir donné l'opportunité d'édifier l'opinion. Cela dit, j'appelle tout le monde à la sérénité et à ne pas céder à la manipulation qui semble être la principale arme de la défense.
Dakaractu : Maître, que vous inspire ces deux journées d'audience?
Me Bassirou N'gom : Cela m'inspire que la justice fonctionne normalement et respecte les droits de toutes les parties. Vous avez constaté que la parole a été donnée sans aucune restriction à toutes les parties qui ont soulevé toutes les questions qui leur semblent utiles pour leur défense.
Dakaractu : Les avocats de la défense récusent de plus belle la Crei. A leurs yeux, seule la Haute Cour de Justice peut juger Karim Wade. Vous partagez leur conviction qui semble fondée?
Me N'gom : Cela ne peut pas prospérer, car comme vous le savez, l'infraction est constituée au moment M, c'est à dire après mise en demeure s'il (ndlr: Karim Wade) est dans l’impossibilité de prouver l'origine licite de ses biens qui sont sans commune mesure avec ses revenus légaux. A ce moment précis, karim Wade n'etait plus ministre. Si à ce moment il était ministre, le procureur allait faire comme lui demande l'article 7 de la loi sur la cour de répression de l'enrichissement illicite; c'est à dire envoyer le dossier à la juridiction compétente. Tel n'est pas le cas en l’espèce.
Dakaractu : Vous attendiez-vous à ce que le juge rejette l'exception soulevée par Me El Hadj Diouf?
Me N'gom : Il faut juste souligner que des anciens ministres et un ancien premier ministre ont déclaré n'avoir jamais été des agents de l’État. Sur cette base, la Cour n'ayant pas en sa possession des actes qui prouvent leur situation antérieure, a estimé devoir juger sur pièces.
Me N'gom : C'est tout à fait normal que les débats soient parfois houleux, mais vous avez constaté que la tension a beaucoup baissé ce jour (ndlr: hier). Cela prouve que les avocats ont fait preuve de responsabilité.Vous savez, en dépit de l'adversité, les avocats savent gérer les passions et montrer le côté noble de la profession qui est la confraternité.
Dakaractu : Le Procureur Spécial a soutenu dans sa première plaidoirie de ce "feuilleton judiciaire", que les arguments avancés vers la Haute Cour de Justice ne peuvent pas prospérer. Mais, force est de reconnaître quand même que Karim Wade a été ministre de la République...
Me N'gom : Je suis en phase avec le parquet spécial, qui a raison sur toute la ligne. Je vous ai dit tantôt que Karim Wade a certes été ministre, mais ne l'était plus au moment où l'infraction a été caractérisée, c'est à dire au moment où il n'a pas pu prouver l'origine licite de ses biens après mise en demeure.
Dakaractu : Votre lecture sur le "cas Moïse Rampino", qui a été lourdement condamné à deux ans de prison
ferme pour sa bravade à l'endroit des magistrats, mais également du chef de l'Etat?
Me N'gom : Vous étiez dans la salle et vous avez vous-même remarqué son comportement indescriptible, décrié par ses propres avocats...
Me N'gom : Nous ne redoutons personne, malgré les menaces réelles. Nous sommes des avocats courageux et nous allons affronter cette cause qui est noble, dans la dignité et dans le respect de la justice.
Dakaractu : Nous avons eu écho que l'Etat ne peut se constituer partie civile dans ce dossier relatif à l'enrichissement illicite...
Me N'gom : (Rires) Ça, c'est la défense qui le dit sans même y croire. Comme vous le savez, c'est l' Etat qui a subi un préjudice et dans ce cas, sa qualité de partie civile ne peut être discutée.
Dakaractu :Que peut encourir Karim Wade si l'on se fie au code de procédure pénale?
Me N'gom : La peine prévue peut aller jusqu’à dix ans de prison. Mais je ne vous ai dit que ce qui est prévu. Je comprends que vous êtes mus par un souci permanent d'édifier vos lecteurs, mais vous conviendrez avec moi, qu'il n'est pas de notre ressort d'avocat de fixer la peine; la tache revient à la cour de manière souveraine.
Il y a aussi la confiscation des biens au profit de l'Etat par le trésor public.
Dakaractu : Maître, vous avez un dernier mot?
Je vous remercie de m'avoir donné l'opportunité d'édifier l'opinion. Cela dit, j'appelle tout le monde à la sérénité et à ne pas céder à la manipulation qui semble être la principale arme de la défense.
Me Bassirou N'gom : Cela m'inspire que la justice fonctionne normalement et respecte les droits de toutes les parties. Vous avez constaté que la parole a été donnée sans aucune restriction à toutes les parties qui ont soulevé toutes les questions qui leur semblent utiles pour leur défense.
Dakaractu : Les avocats de la défense récusent de plus belle la Crei. A leurs yeux, seule la Haute Cour de Justice peut juger Karim Wade. Vous partagez leur conviction qui semble fondée?
Me N'gom : Cela ne peut pas prospérer, car comme vous le savez, l'infraction est constituée au moment M, c'est à dire après mise en demeure s'il (ndlr: Karim Wade) est dans l’impossibilité de prouver l'origine licite de ses biens qui sont sans commune mesure avec ses revenus légaux. A ce moment précis, karim Wade n'etait plus ministre. Si à ce moment il était ministre, le procureur allait faire comme lui demande l'article 7 de la loi sur la cour de répression de l'enrichissement illicite; c'est à dire envoyer le dossier à la juridiction compétente. Tel n'est pas le cas en l’espèce.
Dakaractu : Vous attendiez-vous à ce que le juge rejette l'exception soulevée par Me El Hadj Diouf?
Me N'gom : Il faut juste souligner que des anciens ministres et un ancien premier ministre ont déclaré n'avoir jamais été des agents de l’État. Sur cette base, la Cour n'ayant pas en sa possession des actes qui prouvent leur situation antérieure, a estimé devoir juger sur pièces.
Dakaractu : Maître, les débats durant ces deux journées ont été naturellement contradictoires, mais acerbes par moments, parfois à la limite de la vulgarité. Ce qui a causé des suspensions d'audience. D'aucuns croient savoir que le juge n'aurait pas l'étoffe ou assez de poigne pour présider cette Cour. Qu'en pensez-vous?
Me N'gom : C'est tout à fait normal que les débats soient parfois houleux, mais vous avez constaté que la tension a beaucoup baissé ce jour (ndlr: hier). Cela prouve que les avocats ont fait preuve de responsabilité.Vous savez, en dépit de l'adversité, les avocats savent gérer les passions et montrer le côté noble de la profession qui est la confraternité.
Dakaractu : Le Procureur Spécial a soutenu dans sa première plaidoirie de ce "feuilleton judiciaire", que les arguments avancés vers la Haute Cour de Justice ne peuvent pas prospérer. Mais, force est de reconnaître quand même que Karim Wade a été ministre de la République...
Me N'gom : Je suis en phase avec le parquet spécial, qui a raison sur toute la ligne. Je vous ai dit tantôt que Karim Wade a certes été ministre, mais ne l'était plus au moment où l'infraction a été caractérisée, c'est à dire au moment où il n'a pas pu prouver l'origine licite de ses biens après mise en demeure.
Dakaractu : Votre lecture sur le "cas Moïse Rampino", qui a été lourdement condamné à deux ans de prison
ferme pour sa bravade à l'endroit des magistrats, mais également du chef de l'Etat?
Me N'gom : Vous étiez dans la salle et vous avez vous-même remarqué son comportement indescriptible, décrié par ses propres avocats...
Dakaractu : Nous avons remarqué que le pool d'avocats de la partie civile bénéficie d'une protection rapprochée d'éléments d'une unité d'élite. Vous redoutez quelque chose?
Me N'gom : Nous ne redoutons personne, malgré les menaces réelles. Nous sommes des avocats courageux et nous allons affronter cette cause qui est noble, dans la dignité et dans le respect de la justice.
Dakaractu : Nous avons eu écho que l'Etat ne peut se constituer partie civile dans ce dossier relatif à l'enrichissement illicite...
Me N'gom : (Rires) Ça, c'est la défense qui le dit sans même y croire. Comme vous le savez, c'est l' Etat qui a subi un préjudice et dans ce cas, sa qualité de partie civile ne peut être discutée.
Dakaractu :Que peut encourir Karim Wade si l'on se fie au code de procédure pénale?
Me N'gom : La peine prévue peut aller jusqu’à dix ans de prison. Mais je ne vous ai dit que ce qui est prévu. Je comprends que vous êtes mus par un souci permanent d'édifier vos lecteurs, mais vous conviendrez avec moi, qu'il n'est pas de notre ressort d'avocat de fixer la peine; la tache revient à la cour de manière souveraine.
Il y a aussi la confiscation des biens au profit de l'Etat par le trésor public.
Dakaractu : Maître, vous avez un dernier mot?
Je vous remercie de m'avoir donné l'opportunité d'édifier l'opinion. Cela dit, j'appelle tout le monde à la sérénité et à ne pas céder à la manipulation qui semble être la principale arme de la défense.
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