« Cela est de convenance absolue que je vienne à l’invitation de mon frère Mohamed Ould Abdel Aziz pour lui témoigner notre considération, notre amitié et notre fraternité avec un frère qui très récemment, a prouvé à suffisance combien le Mali lui tenait à cœur », a indiqué Ibrahim Boubacar Keïta.
Fraichement réélu le 21 juin dernier pour un second mandat de cinq ans à la tête de son pays avec un score de 82% à l’issue d’un scrutin jugé transparent par la communauté internationale, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été officiellement investi samedi dernier en présence du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta et de son épouse Mme Keïta Aminata Maïga.
La délégation présidentielle était notamment composée du ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Cissoko, celui en charge de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed et plusieurs membres du cabinet présidentiel.
La cérémonie d’investiture s’est déroulée à l’Office du complexe olympique de Nouakchott devant plusieurs milliers de personnes venues de toutes les grandes villes du pays.
Arrivé dans la capitale mauritanienne vers midi, le chef de l’Etat a été accueilli à l’aéroport par le Premier ministre mauritanien Moulaye Ould Mohamed Laghdaf. Après un bref entretien, les deux personnalités se sont dirigées vers la résidence officielle où Ibrahim Boubacar Keïta avait pris ses quartiers pour un peu moins de 48 heures.
« Cela est de convenance absolue que je vienne à l’invitation de mon frère Mohamed Ould Abdel Aziz pour lui témoigner notre considération, notre amitié et notre fraternité avec un frère qui très récemment a prouvé à suffisance combien le Mali lui tenait à cœur » a indiqué le président Keita après l’investiture de son homologue et « frère ».
« Vous l’avez vu sans désemparer, quitter la réunion de la BAD à Kigali pour se rendre au Mali dès qu’il a appris ce qui se passait à Kidal. C’était le 21 mai. Et le lendemain, il était à Bamako. Le surlendemain, il était à Kidal pour nous rapporter un cessez-le-feu. Quand un tel frère est reconduit dans la confiance absolue du peuple mauritanien, notre devoir est d’être à ses côtés », a-t-il ajouté.
« Nous sommes venus, a poursuivi le chef de l’Etat, nous avons été considérés et nous lui avons transmis toutes les félicitations du peuple malien, tous nos encouragements à continuer à porter haut le flambeau de la Mauritanie sous le chemin du progrès tel que nous l’avons constaté nous-mêmes lors de notre visite d’Etat à Nouadhibou et à Nouakchott ».
La coopération bilatérale se porte très bien, a indiqué le président de la République en précisant que son homologue et lui-même sont « engagés » à donner une nouvelle impulsion aux relations entre les deux pays. « Il y est engagé. Et je le suis également » a-t-il poursuivi. Et Ibrahim Boubacar Keïta d’ajouter : « c’est une belle cérémonie à laquelle nous avons assisté : solennelle et sobre mais pleine de sens ».
Le président de la République n’a pas manqué de « remercier très chaleureusement le gouvernement mauritanien pour l’accueil chaleureux dès que nous avons foulé le sol de cette terre bénie ».
Ibrahim Boubacar Keïta et de son épouse Mme Keïta Aminata Maïga
Pour revenir sur la cérémonie d’investiture proprement dite, elle a commencé à 16 heures GMT avec des animations folkloriques de groupes musicaux locaux. Des écrans géants diffusaient en boucle les grands chantiers de développement engagés par les autorités mauritaniennes.
Au stade, les invités ordinaires ont occupé la tribune qui fait face à celle qu’occupent les chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que d’autres personnalités. Les membres du Conseil constitutionnel, eux, étaient installés sur une tribune richement décorée sur la pelouse. Ils faisaient face au fauteuil réservé au chef d’Etat entrant.
Au début de la cérémonie, le président du Conseil constitutionnel a invité le président réélu à prendre place devant le Conseil avant l’ouverture de la séance solennelle d’investiture. La lecture du Saint Coran annonça l’ouverture de l’audience solennelle tenue hors siège.
Après la lecture des textes règlementaires et de la délibération, Mohamed Ould Abdel Aziz a prêté serment avant de recevoir les insignes du Grand cordon de l’ordre du mérite national. Il vient ainsi d’être officiellement renvoyé à ses fonctions de président de la République. Le président de la République Ibrahim Boubacar Keita lui a souhaité « bon vent pour son second mandat ».
Le serment présidentiel lu publiquement comprend un engagement « de ne rien entreprendre pour changer les dispositions de la Constitution », concernant le mandat présidentiel limité à deux. Acclamé par ses partisans, Mohamed Ould Abdel Aziz s’est engagé, dans son discours d’investiture, pour la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, en « renforçant l’équipement, la formation et les capacités des forces armées et de sécurité ».
L’un des principaux acquis de sa présidence est d’avoir débarrassé son pays du groupe armé Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui y sévissait avant son arrivée au pouvoir en 2008. Il reste aussi très impliqué dans la résolution du conflit au Mali.
Sur le plan social, il a promis d’accorder une grande place aux « préoccupations majeures des plus démunis » et de « combattre la corruption et la gabegie ». Il a annoncé la création d’une caisse nationale pour financer des activités au profit des plus pauvres
Envoyé spécial
A. M. CISSE
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