L’affaire
qui vient de se déclencher à Paris pourrait constituer une aubaine pour
IBK. La justice française soupçonne l’ancien président Nicolas Sarkozy
d’avoir bénéficié des largesses de feu Khaddafi; elle se demande si Bany
Kanté, l’ex-conseiller d’ATT, n’a pas porté des valises de billets
libyens à Sarkozy. Elle a donc adressé à la justice malienne une demande
de collaboration. Bany Kanté se déclare, pour sa part, prêt à
participer à la manifestation de la vérité. Certes, Bany Kanté se défend
d’avoir servi de « porte-valises » mais il pourrait bien faire les
frais de la volonté d’IBK de complaire à Hollande, dont Sarkozy est un
adversaire politique dangereux. Et si IBK décidait de le livrer aux
juges français?
Brouille franco-malienneL’idée est de plus en plus évoquée en coulisse. En effet, l’amitié entre IBK et Hollande n’est plus au beau fixe. Le second reproche au premier de n’avoir pas tenu ses engagements en matière de négociations avec les groupes armés. Hollande garde en travers de la gorge le fait qu’IBK n’ait pu empêcher ses soldats de déclencher les hostilités à Kidal, le 21 mai 2014.
Recevant les partis de la mouvance présidentielle il y a deux mois, IBK leur a révélé: « Ma brouille avec François Hollande a éclaté au grand jour quand, lors d’un sommet, j’ai pris la parole pour dénoncer la politique de la France à Kidal et en Afrique. Hollande a répliqué que je n’avais pas à parler au nom de l’Afrique, n’étant ni doyen des chefs d’Etat, ni président de l’Union Africaine ».
La tension entre les deux personnalités est allée crescendo car Hollande n’a pas apprécié – et l’a fait savoir – que le gouvernement d’IBK ait passé, à travers des procédures suspectes, des contrats d’achat d’un Boeing et d’armes pour un montant global de 90 milliards de FFA.
Dans les allées de Koulouba, on soupçonne même les services français d’avoir commandité les articles publiés par le journal « Le Monde » sur IBK. En tout cas, Hollande s’est sévèrement vengé de son camarade socialiste en laissant l’armée malienne subir une véritable humiliation à Kidal. Il avait d’ailleurs prévenu IBK en octobre 2013: « La France ne conteste pas le droit du Mali de récupérer par la fore Kidal; ce que nous craignons, c’est de voir l’armée malienne convalescente subir un nouveau revers après celui de janvier 2012″. IBK se résigna alors à attendre la sortie de la quatrième promotion (« Balanzan ») de soldats formés par les Européens à Koulikoro.On connaît la suite…
Les observateurs avertis imputent à la France d’avoir bloqué la livraison d’avions militaires au Mali.
Bien entendu, François Hollande n’est pas étranger au gel conjoint des aides budgétaires du FMI, de la Banque Mondiale et de l’Union Européenne : du jamais vu dans un pays dirigé par un régime légal!
A travers Bany Kanté, IBK tient l’occasion rêvée de se réconcilier avec le chef de l’Etat français.
Livrer l’intéressé pourrait également permettre d’ouvrir un débat sur le règne d’ATT. Et du coup, de faire oublier les déboires du régime malien en place. Le hic, c’est que la loi malienne s’oppose à l’extradition d’un national. Mais que vaut la loi devant les raisons d’Etat ?
Tiékorobani
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