Jusqu’ici, la France demeurait essentiellement le seul pays européen relativement en alerte. Ce qui s’expliquait par le fait qu’il est celui qui coopère le plus avec le pays du président Alpha Condé, mais avec la dimension que l’épidémie a prise en Sierra Léone et la menace qui plane sur le Nigéria, l’éventail des soupçonneux s’agrandit.
En raison des relations économiques et commerciales résultant de l’histoire coloniale, l’Angleterre a désormais les oreilles aux aguets. Bien entendu, elle n’en est pas encore à l’ostracisation des pays touchés. Mais les tests sur les personnes développant les symptômes de la maladie sont rigoureux et stricts.
Au niveau européen, on pense que les risques de voir l’épidémie traverser la méditerranée sont infimes, mais on ne voudrait pas cependant dormir sur ses lauriers. On se dit qu’avec une maladie qui n’a aucun vaccin homologué et dont le taux de mortalité peut aller jusqu’à 90 %, il vaut mieux demeurer prudent. A cette méfiance de la part du continent européen, s’ajoute celle des pays des autres régions de l’Afrique dont ceux ‘’au-dessus’’ du Sahara.
Bien entendu, on ne fait aucun bruit pour ne pas donner l’impression de trahir la solidarité que les Africains se doivent, les uns envers les autres. Seulement, en catimini, on fait tout pour se protéger. Avec quelques 1200 cas confirmés dont près de 700 mortels, l’épidémie pourrait même très probablement priver les pèlerins de l’Afrique de l’ouest l’occasion de s’acquitter du cinquième pilier de l’Islam.
Face au péril qui, en raison de la forte imbrication du monde, peut bien devenir planétaire, les pays européens notamment, usent de la même stratégie que celle face à l’immigration clandestine. Concrètement, on fait du « Frontex anti-Ebola » pour tuer le mal à la racine. C’est ainsi qu’en plus de l’appui technique et de l’expertise que certains pays déploient pour aider à endiguer la maladie au niveau même des pays affectés, la commission européenne, de son côté, annonce l’allocation d’une enveloppe supplémentaire estimée à 2 millions d’euros, en vue d’aider à contenir l’épidémie.
S’il est vrai que cette approche, mieux que les mesures d’hygiène que le Foreign Office notamment recommande aux voyageurs se rendant en Afrique de l’ouest, peut être efficace, il est cependant à préciser qu’on est loin du budget que le sommet d’Accra du 4 juillet dernier avait fixé à 15 millions d’euros pour venir à bout de la maladie.
Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info
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