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jeudi 28 août 2014

Des initiatives pour doubler les récoltes des petits producteurs


Au Burkina Faso, le projet micro-dose, mis en œuvre à partir de 2009, a permis d’accroître, en l’espace de trois ans, la production du maïs, du mil, du sorgho et du niébé de 50%. Il a amélioré le réseau agricole de 30% pour au moins 130 000 ménages dans les zones où la technique a été appliquée. Il s’agit notamment des provinces du Boulgou, du Kourittenga, du Nahouri, de l’Oubritenga et du Ziro.
Un autre projet, BRICOP, a vu le jour  le 25 avril 2014, pour améliorer la sécurité alimentaire de 20 000 petits producteurs de riz dans le Houet et le Kénédougou par l’amélioration de la production, de la commercialisation et l’accès au crédit. Son objectif premier est d’accroître de façon durable la productivité du riz par la facilitation à l’accès des variétés à haut potentiel de rendement et la vulgarisation de la gestion intégrée de la fertilité des sols et de la récolte. 
En tout, AGRA a misé 7 milliards F CFA pour développer l’agriculture au Burkina Faso, par l’utilisation d’approches innovantes et d’engrais chimiques. En collaborant avec l’Institut de l'environnement et des recherches agricoles (INERA), elle compte développer une nouvelle machine mise au point par Dr Albert Barro.  Cette machine permet d’enfouir facilement l’engrais «micro-dosé», en plaçant seulement quelques pastilles sous les pieds.
Le président du Conseil d’administration de AGRA, Kofi Annan, est d’ailleurs venu en fin juillet 2014 à Ouagadougou, pour toucher du doigt les réalités du pays et rencontrer les autorités burkinabè en vue d’intensifier les actions de sa structure.
Le rapport dont il est ici question, est rendu public à quelques jours du Forum pour la révolution verte en Afrique (AGRF, sigle en anglais), dont l’ouverture est prévue le 2 septembre 2014 à Addis-Abeba en Ethiopie. Le rapport convainc ainsi AGRA, son commanditaire, à poursuivre son Programme pour la fertilité des sols, lequel encourage «l’usage adéquat» d’engrais minéraux. 
«Si les engrais seuls ne suffisent pas à garantir la fertilité des sols, ils constituent un ingrédient essentiel pour mobiliser le potentiel des petits producteurs africains et lancer une révolution verte unique en Afrique, génératrice d’emplois et de meilleurs revenus pour les communautés rurales et apte à créer des approches plus durables de l’agriculture», a précisé, Bashir Jama, qui dirige le Programme pour la fertilité des sols à AGRA..
L’alliance estime certes, que l’emploi excessif d’engrais provoque des dommages environnementaux dans d’autres régions du monde. Mais elle s’appuie sur une autre étude menée en 2009 par des scientifiques de l’Université de Stanford, qui indique que la sous-utilisation des engrais par les agriculteurs d’Afrique subsaharienne a été un obstacle majeur à l’amélioration de la qualité des sols et à l’augmentation de la production 
alimentaire. 


Etendre la gestion intégrée des sols à tous les producteurs


Les agriculteurs africains utilisent par exemple en moyenne moins de 10 kilogrammes d’engrais par hectare, contre une moyenne mondiale de 100 kg environ par hectare. La principale raison est le coût élevé des engrais en Afrique, deux fois plus cher qu’ailleurs, associé à la faiblesse du système d’approvisionnement.
Une des priorités du Programme pour la fertilité des sols de l’AGRA va être de faciliter l’acquisition et l’usage convenable d’engrais minéraux, en association avec des cultures de rotation et de l’engrais organique. Ses soutiens divers ont permis aux petits producteurs d’acquérir 180 000 tonnes d’engrais supplémentaires. Utilisée dans le cadre d’un programme de gestion des sols plus large, cette quantité d’engrais devrait suffire à aider 1,8 million d’agriculteurs à régénérer 3,5 millions d’hectares de terres appauvries et à tripler la quantité de céréales produite. 
De plus, AGRA soutient la démarche innovante du Partenariat africain pour l’engrais et l’agro-industrie (African fertilizer agribusiness partnership, AFAP), qui comprend  également le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (New partnership for Africa’s development, NEPAD), le Centre international pour le développement des engrais (International fertilizer development center, IFDC), la Banque africaine de développement (BAD) et de l’Agricultural market development trust—Africa (AGMARK). 
L’objectif est de développer de nouvelles opérations de production, de stockage et de vente d’engrais, en se concentrant tout d’abord sur la fourniture de 225 000 tonnes d’engrais supplémentaires aux agriculteurs de trois pays – le Ghana, le Mozambique et la Tanzanie – et de baisser les prix de 15 % ou plus pour les agriculteurs.
M. Bashir Jama a déclaré à ce propos que le Programme pour la fertilité des sols de l'AGRA sera plus ambitieux dans le futur pour encourager l’ensemble des producteurs à adopter les pratiques de GIFS. Le Programme continuera donc à soutenir les efforts des gouvernements en vue d’améliorer le contrôle de qualité des intrants agricoles et de développer un nouveau groupe d’expertise composé de spécialistes des sols et de conseillers et experts agricoles. Kofi Annan a affirmé pour sa part que «La science sera la solution pour les producteurs africains, afin qu’ils travaillent avec facilité et qu’ils accroissent leur production».
La position de l'AGRA bénéficie d’un soutien tacite de l’Union africaine. En effet, les chefs d’Etat de l’UA, réunis en juin 2014 à Malabo en Guinée équatoriale, ont préconisé entre autres, le renforcement de l’accès aux intrants pour venir à bout de l’insécurité alimentaire dans dix ans.  



Aimé Mouor KAMBIRE
mouorkambire@yahoo.fr


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