Le 3e
Forum Afrique-Singapour a ouvert ses portes, hier mercredi 27 août
2014, sous les auspices d’un raffermissement des liens commerciaux entre
les deux entités. Le Burkina Faso y est présent avec une délégation de
politiques et d’hommes d’affaires.
Le Burkina Faso peut se réjouir de la
première journée du 3e Forum des affaires Afrique-Singapour. En effet,
le «pays des Hommes intègres» y a signé, dans la foulée de la cérémonie
d’ouverture, le mercredi 27 août 2014, un Accord de promotion et de
protection des investissements (APPI), avec ce fleuron d’Asie du
Sud-Est. Il s’agit d’un document déjà paraphé lors du séjour du
président du Faso à Singapour, en avril dernier, qui va motiver les
investisseurs de ce pays à venir au Burkina Faso, a expliqué le ministre
en charge du Commerce, Patiendé Arthur Kanfando. C’est lui d’ailleurs
qui l’a co-signé avec le ministre d'Etat, ministre du Commerce, de
l’Industrie et du Développement national, Lee Yi Shyanson, sous les yeux
du Premier ministre burkinabè, Luc Adolphe Tiao et du vice-Premier
ministre et ministre des Finances de la cité-Etat hôte du Forum, Tharman
Shanmugaratnam. Et le ministre Kafando de justifier la fierté burkinabè
: «Singapour ne signe pas les accords d’investissement avec tous les
pays. Il faut que le pays soit stable, ait une bonne gouvernance et
procède à des réformes économiques. Je crois que le Burkina a accompli
beaucoup d’efforts dans ces domaines». Il a soutenu que le Burkina Faso
possède, actuellement, l’un des meilleurs codes du travail qui protègent
les investisseurs, de même que des dispositifs judiciaires qui
permettent non seulement de pouvoir rapatrier mais aussi de protéger les
entreprises.
«Ce
qui nous reste à faire, c’est principalement la deuxième étape des
réformes, c’est-à-dire, de travailler à faciliter au maximum les
initiatives privées», a indiqué Patiendé Arthur Kafando. Sa fierté tient
aussi du fait des opportunités qu’offre le Forum des affaires. «Notre
pays a été officiellement invité par la partie singapourienne, lors de
la vise du président du Faso, en avril dernier, afin que nous revenions
pour le Forum. C’est une rencontre importante où il y a plus de 500
grands chefs d’entreprise du continent qui viennent à la rencontre de
ceux du Sud-Est asiatique, à Singapour, une grande plateforme
d’affaires», a expliqué le ministre Kafando. Le grand questionnement,
longuement débattu à l’ouverture de ce 3e Forum des affaires
Afrique-Singapour, est de savoir comment le continent africain, en
général, peut s’inspirer d’une république qui a une «extraordinaire»
expérience du développement. Des pistes de réponses ont été tracées dans
une tendance globalement afro-optimiste.
L’école singapourienne
Le
président de International Entreprise (IE), l’agence gouvernementale de
promotion du commerce et des investissements de Singapour à l’étranger,
M. Seah Moon Ming, a souligné la croissance moyenne, sur les 10
dernières années, de 5% en Afrique. Il a, dans la même veine, affirmé
que le «berceau de l’humanité» est le prochain marché du monde. Son pays
qui veut, à travers les fora du genre, développer des liens commerciaux
plus étroits avec le continent, est bien conscient du renouveau
africain. «Au-delà du commerce, nous comptons miser sur l’éducation,
aider à renforcer les capacités des Africains…», a ajouté M. Ming. En
effet, l’éducation a été révélée comme l’une des clés du succès de
Singapour, un pays qui n’est pas très «gâté» en ressources naturelles.
Le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Tharman
Shanmugaratnam, au cours du panel inaugural, a soutenu que bien
qu’éloignés par l’histoire et la géographie, son pays et l’Afrique
peuvent se partager les secrets du développement. L’amélioration
exponentielle des outils de transport et de logistique, les
télécommunications, etc., sont des facteurs favorisant la connectivité
entre les deux partenaires. «Nous devons maximiser nos potentialités de
croissance, dans un climat de bonne gouvernance, et ensuite procéder à
une bonne répartition des fruits de la croissance», a conseillé M.
Shanmugaratnam. Le bon reflexe sur le continent, à son sens, serait de
rechercher de la valeur ajoutée dans tous les secteurs de production, à
travers, par exemple, la transformation de certaines matières premières.
Adhérant aux réflexions de l’argentier singapourien, le richissime
homme d’affaires sud-africain, PDG du groupe Tiger Brands
(agro-alimentaire), Peter Matlare, a noté que le continent a besoin
d’investissements étrangers dans des secteurs stratégiques. Dans les
infrastructures, la production et de la transformation agricole, la
formation technique et professionnelle, le marché de la consommation en
général, a-t-il énuméré. Il a toutefois précisé qu’il serait plus
efficient que ces investissements se fassent en partenariat avec des
entrepreneurs locaux. Par ailleurs, M. Matlare a encouragé ses collègues
à accroître les échanges intra-africains qui demeurent «très bas», de
l’ordre de 15%. Outre le panel d’ouverture, les échanges sur les défis
et les opportunités de développement en Afrique ainsi que les modalités
d’un partenariat mutuellement avantageux avec Singapour, se sont
poursuivis au cours de quatre autres panels.
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