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vendredi 29 août 2014

Affaire Marcel Ntsourou : début des confrontations des accusés

Après l’étape des auditions des témoins, la Cour criminelle a démarré le 28 août avec la confrontation de quelques accusés comme l'avaient souhaité le parquet général et les avocats de la défense.
Pour cette journée inaugurale des confrontations, à la demande du procureur général près la Cour d’appel de Brazzaville, Théophile Mbitsi, la Cour a confronté Minichelot Giscard « le Blanc » à quelques officiers supérieurs dont il avait cité les noms lors de son audition. Parmi ces officiers se trouve l’ex-colonel Marcel Ntsourou. Pour la journée du 28, la cour a entendu les commandants Raphaël Sah et Djolé, les colonels Prince Arnaud Ngoua, Benjamin Okouya et Clément Obouo.
En effet, le ministère public voudrait, à travers la confrontation de ces accusés, avoir le mobile des visites régulières que ces officiers effectuaient au domicile de Marcel Ntsourou comme avait déclaré Minichelot lors de ses auditions. De ces confrontations, on retiendra que les accusés Raphaël Sah et Benjamin Okouya qui ont reconnu avoir fréquenté le domicile de Marcel Ntsourou, ont taxé Minichelot Giscard « le Blanc » de "menteur". Le cas du colonel Okouya, cité pour avoir remis une somme de 10 000 FCFA. « Je suis désolé, je ne connais pas ce jeune, c’est un grand menteur. Marcel Ntsourou c’est mon cadet », a dit Benjamin Okouya.
Quant à Raphaël Sah, Minichelot l'avait cité comme celui qui approvisionnait le colonel Ntsourou en riz (deux sacs) et bidon d’huile. « Je rendais visite au colonel Ntsourou, mais je n’ai pas offert du riz et d’huile à son domicile. J’étais en stage à l’académie militaire Marien-Ngouabi pendant sept mois jusqu’en octobre », a-t-il témoigné devant la barre.
S’agissant d’une éventuelle rencontre des colonels Prince Ngoua « Américain » et Marcel Ntsourou, telle que mentionné dans le procès-verbal, Minichelot a expliqué qu’il l’a su à travers un collègue. Ce que l’intéressé a nié, affirmant être en mission à l’étranger jusqu’au 10 décembre.
Marcel Ntsourou doit assumer ses responsabilités
La dernière confrontation a opposé Minichelot Giscard à Marcel Ntsourou. Le procureur général qui a demandé cette confrontation voudrait vérifier les informations sur l’approvisionnement de l’ancien colonel en armes, leur distribution à ses éléments, leur lieu de stockage ainsi que la personne qui dirigeait les opérations le 16 décembre 2013. Avant de répondre aux questions, Marcel Ntsourou a indiqué que la vraie confrontation était avec la force publique. Qu’à cela ne tienne, le principal accusé et son « homme de main » sont revenus sur leurs déclarations lors des auditions. Ils ont cité les noms des adjudants Nguié Missié et Ernest Ngouala, tous deux tués dans les affrontements du 16 décembre.
L’ex-colonel ne reconnaît pas ces armes même si elles ont été trouvées à son domicile. « Ce ne sont pas mes armes, peut-être que les jeunes qui me fréquentaient les gardaient dans les voitures. Je ne pouvais diriger les combats parce que je n’avais pas les moyens de liaison, surtout que nous étions encerclés. Ce n’est que le 16 décembre que j’ai vu des gens avec des armes pour se défendre ». Lorsque le président de la Cour criminelle, Christian Oba, demande à Minichelot pourquoi il disait que le colonel Ntsourou doit prendre ses responsabilités, l’intéressé a répondu que c’est parce que les évènements se sont déroulés à son domicile. « Il n’a pas tort puisque les gens se trouvaient chez moi, même ceux qui voulaient rentrer la veille : visiteurs et parents. J’assume ma responsabilité dans cette affaire. Le domicile qui a été attaqué a été le mien », répond Marcel Ntsourou.
L’autre fait qui a attiré l’attention de la salle, est le fait que Minichelot a dit que Marcel Ntsourou se servait de bouclier humain à son domicile. « Je constituais un bouclier humain ?», s'est interrogé Marcel Ntsourou. « Oui », répond Minichelot. Et d'ajouter : « Quand j’ai constaté la présence des gens sans armes à mon arrivée à ton domicile en octobre, je me suis dit que le colonel était en train de constituer un bouclier humain.»
Les confrontations du ministère public vont se poursuivre vendredi avec les oppositions Tamba/André Sahous/Alain Obami, Jean Joseph Mabiala/Marcel Ntsourou. La défense va, quant à elle, confronter trente-cinq accusés.

Parfait Wilfried Douniama

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