Pages

lundi 28 juillet 2014

Denis Sassou N’Guesso appelle les banques à accompagner le développement de l’Afrique

CONGO BRAZZAVILLE, (CONGOSITE) - Le chef de l’Etat congolais a appelé, le 25 juillet à Brazzaville, à l’ouverture du forum Forbes Afrique, les banques à cesser «d’être de simples collecteurs de dépôts des fortunes et des revenus salariés pour devenir des vrais intermédiaires financiers au service de tous les agents économiques».


Denis Sassou N’Guesso appelle les banques à accompagner le développement de l’Afrique
«Les banques doivent aller à la rencontre et à la conquête de toutes les populations. Elles gagneraient, pensons-nous, à créer une véritable relation de confiance avec des particuliers, la famille et les divers groupes sociaux. Elles attireraient ainsi une bonne partie des 90% des populations non encore bancarisés», a-t-il déclaré.

Cette 3ème édition du forum Forbes Afrique s’est célébrée sous la thématique : «Les défis de la bancarisation : construire le modèle africain». D’après les statistiques, moins de 10% de la population en Afrique accède aux services bancaires, en raison entre autres, du manque de confiance envers les banques, l’insuffisance des revenus, le manque d’infrastructures.

Ainsi, le chef de l’Etat congolais a estimé que «l’Afrique qui recèle tant de potentialités, doit pouvoir imaginer un système de bancarisation de masse, capable de remplacer les pratiques traditionnelles inadaptées de prêts par de nouvelles pratiques bancaires, formelles, fiables et adaptées aux réalités de nos jours».

De son côté, l’ancien directeur général de l’Agence française de développement (AFD) Jean-Michel Severino a, dans son exposé, fait observer que le manque de compétitivité des banques africaines qui «ont essentiellement une activité de court terme. Plus de 80% des dépôts en Afrique sont des dépôts à vue, ou ayant une échéance inférieure à un an, alors que moins de 2% ont une échéance supérieur à 10 ans».

Il a aussi souligné les efforts déployés par les banques en vue de relever les défis, notamment le recours à la nouvelle technologie à travers le mobile banking et la micro finance. A titre indicatif, M. Severino a signifié qu’au Kenya, l’opérateur de téléphonie mobile Safaricom comptait en septembre 2013, 10,5 millions de clients, soit 23% de la population du pays pour des transferts de l’ordre de 7,8 milliards d’euros par an.

A propos de la micro finance, il a dit que l’Afrique disposait en 2007 de 160 établissements pour 5,2 millions d’emprunteurs actifs et 2,5 milliards de dollars d’encours de crédits. Le continent avait connu une hausse de 65% du nombre d’institutions de micro finance en 2012, 44% d’emprunteurs actifs avec 7,8 milliards de dollars d’encours de crédits.

Le directeur du pôle corporate d’Ecobank, Charles Kié, a confié que «le développement du mobile banking en Afrique est un effort important. Aujourd’hui, à peu près 10% de la population urbaine en Afrique détient un compte mobile bank. Mais, il faut savoir qu’à l’horizon 2020, ce ne sera pas moins de 380 millions de personnes à l’échelle de l’Afrique qui seront financiarisées».

Dans cette même perspective, l’ancien directeur Afrique du Fonds monétaire international (FMI) Abdoulaye Bio Tchane a estimé que l’existence d’un climat de confiance entre les banques et les épargnants permettrait d’accélérer la bancarisation de l’Afrique. Pour lui, il sied d’assainir le cadre macroéconomique, de créer un cadre légal et réglementaire, de développer la proximité et des instruments dont la population accuse le besoin.

L’ancien chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy a, pour sa part, exhorté les Etats africains à ne pas avoir peur des endettements. «Avec la crise, tout le monde critique l’endettement. On devrait critiquer le surendettement. S’endetter pour l’avenir, c’est croire à l’avenir», a-t-il soutenu.

Signalons que cette édition du forum économique Forbes Afrique a regroupé les présidents du Congo Denis Sassou N’Guesso, du Niger Mahamadou Issoufou, de Guinée Alpha Condé, l’ancien président français Nicolas Sarkozy, le Premier ministre du Gabon Daniel Ona Ondo et plusieurs autres personnalités du monde politique, économique et universitaire d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et des autres continents.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire