L’enjeu politique et de développement du Congo en matière de genre a été présenté récemment par la ministre de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement, Catherine Embondza-Lipiti, lors de la cinquante-huitième session de la commission de la condition de la femme des Nations unies
Dans son intervention au cours de la rencontre de haut niveau organisée sur le thème « Défis et réalisations dans la mise en œuvre des objectifs du millénaire pour le développement pour les femmes et les filles », la ministre congolaise a souligné que cette thématique venait enrichir les consultations dans la dimension genre. Il s’agit notamment de la participation des femmes et des filles à l’éducation, à la formation, à la science et à la technologie, y compris pour la promotion de l’égalité d’accès au plein emploi et à un travail décent.
D’après elle, pour atteindre la cible projetée de 25,38% entre 2014 et 2016, la part du budget affectée aux secteurs sociaux était de 18,31% en 2011. L’évolution des indicateurs relatifs à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles s’explique aussi dans le secteur de l’éducation ou l’enseignement primaire qui connaît un gain considérable d’après le rapport filles et garçons. Il s’agit précisément du taux d’alphabétisation des femmes et des hommes situés dans la tranche des 15 à 24 ans, qui est passé de 89,1% en 2005 à 90,7% en 2011.
« Le rapport aux postes d’encadrement dans la fonction publique où elles représentent environ 33% des effectifs, n’est malheureusement que 13% de femmes contre 38,5% pour les hommes. Elles ne représentent que 6% dans le domaine de la recherche d’après le recensement dans les institutions de recherche en 2012. Ce nombre décroît avec le départ de ces femmes à la retraite. Cependant, elles prospèrent beaucoup plus dans le secteur informel, où elles occupent 54% des emplois », a-t-elle déploré.
Elle a également assuré que le combat pour l’émancipation et pour la jouissance des droits des femmes et des filles était une préoccupation constante et une priorité du gouvernement congolais. « Tout est mis en œuvre pour réduire les inégalités entre les sexes à tous les niveaux de l’enseignement, améliorer la santé sexuelle et reproductive, assurer l’égale participation à la vie administrative, politique et économique et réduire les violences faites aux femmes. L’avant-projet de la loi sur les violences sexospécifiques en cours d’élaboration viendra ainsi enrichir le corpus juridique dédié à la promotion et la protection de la femme »,a-t-elle assuré.
Catherine Embondza-Lipiti a, par ailleurs, évoqué les obstacles dans la réalisation des Objectifs du millénaires et les faiblesses dans le domaine de la santé. Les Objectifs du millénaire connaissent encore des freins dans la représentativité des femmes dans les sphères de décision et la persistance des actes de violence à leur égard. À ces contraintes, elle a ajouté d’autres entraves économiques et financières à son autonomisation, de la prise en compte de la dimension genre dans les programmes et projets de développement et le problème de l’accès aux ressources et moyens de production.
« En matière de santé, malgré la gratuité accordée à la femme et au couple mère-enfant, les progrès enregistrés sont encore faibles. Ces dernières bénéficient de la gratuité d’accès au traitement du paludisme pour les enfants de moins de 15 ans ainsi que les femmes enceintes, la gratuité de la césarienne, de la chirurgie de grossesse extra-utérine et des autres interventions majeures relatives à la grossesse et aux accouchements, l’accès gratuit au dépistage, aux bilans biologiques et aux antirétroviraux », a conclu la ministre de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement.
Parfait-Wilfried Douniama
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