Macky Sall croit-il que toutes les critiques contre son régime ne sont que «poussière ? Macky Sall n'est certes pas Abdoulaye Wade, mais il peut revendiquer une part de son héritage. Fait frappant : face à certaines situations, les deux hommes adoptent des réactions quasi-similaires.
Wade avait qualifié de «brise de mer» les violentes manifestations du M-23, Sall parle de «poussière» quand il est critiqué par ses opposants.
Mais le réveil risque d'être aussi brutal qu'en mars 2012. «Travaillez et continuez la cadence. Tout ce qui reste n'est que poussière, poussière, poussière... La poussière, il faut la laisser passer.
Concentrez-vous sur ce projet. Sachez que nous aurons une œuvre de 40 000 logements.» Ces mots ont été prononcés samedi à Diamniadio par le président de la République. Macky Sall présidait la cérémonie de lancement de son projet de pôle urbain de Diamniadio.
En fait, par cette sortie, le chef de l'Etat a voulu deux choses : d'abord rassurer ses partisans et ensuite montrer que les critiques de ses pourfendeurs - notamment Idrissa Seck et Abdoulaye Wade - ne l'ébranlent pas.
Mieux, par la même occasion, Macky Sall envoie un signal à son Premier ministre Aminata Touré qui, depuis quelques temps, s'illustre dans ses répliques contre le chef du Parti démocratique sénégalais (Pds) et le président du parti Rewmi.
Seulement, en qualifiant de «poussière» les critiques contre son régime et sa gestion, Macky Sall montre que face à certaines situations, il a les mêmes réactions que... Me Abdoulaye Wade.
En 2011-2012, face aux manifestations violentes du Mouvement du 23 juin soldées par la mort de quatre personnes dont un policier et un étudiant, mais aussi par de nombreux blessés, Abdoulaye Wade eut cette réaction : «Cette agitation actuelle n'a pas l'air d'avoir un effet sur les Sénégalais.»
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