Le ministère de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales procédait, récemment, au lancement d’un appel d’offres national pour des prestations de service de nettoiement. Il s’agissait de prendre en charge la lancinante question de l’enlèvement des ordures ménagères solides qui ont fini de défigurer nos villes et bourgades. Pour ne pas dire la quasi-totalité de nos capitales régionales.
Mais force est de constater que s’il est vrai que la décision avait suscité au départ engouement et mobilisation de tous les acteurs concernés, au finish, le résultat qui en est sorti laisse pantois plus d’un et a fini de susciter depuis lors stupeur et courroux des concessionnaires, véritables professionnels du secteur. En effet, sur les treize régions qui étaient concernées par la sollicitation de l’Unité de coordination et de Gestion des déchets solides, seule celle de Thiès (dont l’entretien a été confié à l’Ude, une entreprise de nettoiement bien connue, appartenant à un député et homme d’affaires) a échappé à la razzia de la société Robotech, qui a raflé tout le reste de la mise. Mais, le hic dans cette affaire fort controversée, réside dans le fait que la société Robotech, inconnue au bataillon des concessionnaires, ne disposerait pas de la logistique idoine pour entretenir une ville. Et, c’est pour dire le moins. Or, il était clairement stipulé dans le cahier des charges que les soumissionnaires devaient jouir d’une expérience et d’une expertise avérées en la matière. D’ailleurs, depuis que les marchés lui ont été attribués, aucune esquisse d’exécution ne s’est encore profilée. C’est dire que le décor peu enviable de certaines de nos villes n’est pas prêt de s’améliorer. Le chef de l’État ne vient-il pas de nous inviter à un peu plus de rigueur et sérieux dans tout ce que nous faisons ? Surtout qu’il s’agit d’une question de santé publique. Comment donc, une entreprise qui ne bénéficie d’aucune expertise dans un secteur donné, et qui plus est, n’a pour moyen logistique qu’une poignée de camions-benne (quatre fraîchement acquis auprès d’un concessionnaire qui les destinait à la réforme), a pu convaincre la commission chargée d’examiner les offres, de sa capacité entrepreneuriale ? Pourquoi tarde-t-on à appliquer les dispositions qui s’appliquent à toute société défaillante dans pareil cas ? Pourquoi, malgré les rumeurs de mise en demeure, aucune sanction n’est prise à ce jour ? En un mot, comme en mille, pourquoi Robotech semble intouchable ?
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