Le ministre de l’Enseignement supérieur, Bruno Jean Richard Itoua, qui a échangé le 14 juin avec les responsables des établissements privés relevant de son sous-secteur, leur a demandé de ne pas se départir de leur mission historique consistant à être l’aiguillon du secteur privé
Avec environ 16 000 étudiants, le secteur de l’enseignement supérieur privé est un partenaire non négligeable pour les autorités congolaises. En effet, après les responsables de l’université Marien-Ngouabi, Bruno Jean Richard Itoua vient de présenter sa vision du sous-secteur aux acteurs privés. Selon lui, le système éducatif a désormais la responsabilité d’apporter une réponse appropriée, pour qu’il puisse former, élaborer, structurer, formuler l’offre de formation adéquate et idoine. Il a rappelé que la libération de l’enseignement supérieur était perçue par la population comme l’introduction dans le système éducatif national d’une alternative de qualité.
« L’enseignement privé doit continuer à avoir comme vocation de tirer le système éducatif vers le haut, il doit conserver comme vocation d’être l’appât pour des problèmes de fond qui l’obligent à se parfaire consciemment à cause de la saine concurrence, la compétition », a précisé le ministre.
Combattre les antivaleurs
Face aux antivaleurs qui rythment la vie universitaire dans les secteur public et privé, Bruno Jean Richard Itoua a rappelé aux responsables des écoles privées qu’ils avaient la responsabilité de placer désormais la rupture au centre de leurs actions. Le système éducatif a, a-t-il dit, non seulement la responsabilité de transmettre des connaissances, du savoir, la technologie et la science mais aussi de réguler, transmettre les valeurs communes de la nation. « Cette responsabilité historique assumée par l’enseignement public doit aussi être assumée par l’enseignement privé, c’est une responsable commune, il ne peut pas y avoir deux systèmes de valeurs dont un pour le public et l’autre pour le privé. Les valeurs morales doivent être les mêmes, que l’on choisisse l’enseignement public ou l’enseignement privé, à la sortie, les citoyens de la même nation doivent être nourris du même lait », a-t-il poursuivi.
Cinq groupes de travail pour réfléchir à l’avenir du sous-secteur
Les participants à cette rencontre ont été également informés de la décision du ministre de l’Enseignement supérieur de mettre en place cinq groupes de travail dont la mission est de bâtir l’avenir. Le premier groupe concerne l’Université Marien-Ngouabi. Il aura la responsabilité de proposer le projet Marien-Ngouabi 2025. Le deuxième concernera l’Université Denis Sassou N’Guesso en construction à Kintelé. Le troisième est, quant à lui, destiné à l’enseignement supérieur privé ; le quatrième planchera sur l’introduction des Technologies de l’information et de la communication alors que le dernier groupe regardera des questions liées à l’enseignement supérieur en général. En effet, le cinquième groupe de travail aura pour mission d’étudier le problème d’adéquation formation/emploi ainsi que d’autres problèmes auxquels sont confrontés les établissements privés.
Il s’en chargera par exemple de l’évaluation du système LMD, du partenariat public-privé, des programmes, du corps enseignant et des diplômes. « Il aura la responsabilité de veiller sur les conditions d’accès, d’autorisation, d’accréditation, d’agrément pour l’exercice de l’enseignement supérieur privé. Je crois que ces questions méritent d’être revisitées ensemble pour que nous puissions construire les bases consensuelles de la gouvernance du sous-secteur, la qualité de l’enseignement privé », a précisé Bruno Jean Richard Itoua.
Le ministre a, enfin, annoncé la mise en place d'une inspection générale et d’un fonds de développement de l’enseignement supérieur. Notons que parmi les préoccupations des participants, on a noté la question de la suspension des masters dans les écoles privées depuis 2013 et le problème des agréments.
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