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lundi 30 mai 2016

Yahya Jammeh à J.A. : « Je ne suis qu’un dictateur du développement »

Yaya Jammeh, président de la Gambie.Égal à lui-même, aussi franc que radical, il a pendant près de deux heures accepté de répondre à toutes nos questions. Vêtu de son éternel boubou blanc, chapelet à la main, assis dans un confortable canapé, Yahya Jammeh regarde les infos sur Al-Jazira. L’heure tardive de l’entretien (3h du matin), ne le dérange pas. À 51 ans, il avoue ne pas beaucoup dormir, « de 45 minutes à 1h par nuit», y étant habitué depuis l’époque où il était soldat. Il veillera jusqu’à la prière du « Al-Fajr » (prière de l’aube) de toutes les façons, « so let’s talk » (parlons, en anglais). Politique intérieure, conflit avec le voisin sénégalais, relations avec ses homologues africains ou occidentaux, homosexualité ou islam, le dirigeant n’élude rien et campe sur ses positions extrêmes, qui lui valent depuis plusieurs années déjà une réputation d’autocrate fantasque. « L’homosexualité n’est pas africaine, elle n’est pas humaine, dit-il encore aujourd’hui. Et je trouve qu’il est important de le dire, car c’est une menace pour l’humanité. L’homosexualité ne sera pas tolérée dans ce pays. Les Occidentaux peuvent dirent ce qu’ils veulent, et s’ils les veulent tant [les homosexuels, NDLR], qu’ils fassent venir des avions ici et qu’ils les ramènent dans leurs pays. Qu’ils viennent les chercher, je ne les y empêcherai pas ! »

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