mardi 17 mai 2016
Interview à bâton rompu avec Cellou Dalein au sortir de ses rencontres à Bruxelles
Le président de l'UFDG et chef de file de l'opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo« Aujourd’hui, je sens qu’une majorité des Guinéens a compris qu’Alpha Condé n’est pas à la hauteur de ses fonctions présidentielles » En séjour de travail de 24 heures à Bruxelles, Cellou Dalein Diallo a eu plusieurs rencontres avec des hommes politiques belges dans la journée du vendredi 13 mai. Le président de l’UFDG a été reçu par le député européen, Luis Michel au siège du MR à l’avenue de la Toison d’Or. Accompagné par le député, Ousmane Gaoual Diallo, le fédéral de la Belgique, Yaya Bangoura, ses chargés de communication, Souleymane Thianguel Bah et Sékou Cherif Fadiga, Cellou Dalein Diallo, a ensuite été reçu au Sénat belge par la présidente de cette institution, Christine Defraigne avec à ses côtés le sénateur, Alain Destexhe. Avant d’aller à la rencontre du vice premier ministre belge, ministre de la Coopération au développement, l’Agenda numérique des Télécommunications et de la Poste, Alexander De Croo, Cellou Dalein Diallo a fait un tour à l’office des étrangers où il a donné les dernières informations concernant les «oppressions exercées» sur les militants de son parti. Au terme des ces rencontres, Guineenews© a tendu son micro au chef de file de l’opposition guinéenne. Guineenews© : Vous venez de boucler une visite de travail de 24 heures à Bruxelles. Dites nous qui vous avez rencontré et de quoi il a été question. Cellou Dalein Diallo : Je viens de rencontrer le vice premier ministre belge, ministre de la Coopération au développement, l’Agenda numérique des Télécommunications et de la Poste, Monsieur Alexander De Croo avec lequel j’ai échangé sur les problèmes auxquels l’Europe est confrontée, notamment la crise économique et l’immigration. On a parlé de la Guinée, de la crise qui sévit là-bas. J’ai eu l’occasion de les rappeler qu’il y a une crise économique sévère parce qu’il n’y a pas eu de croissance depuis pratiquement 2010. En 2013, la croissance n’a été que de 2,3%, en 2014 elle a été nulle, en 2015, elle a été négative. Il y a eu plus de destruction d’emplois que de création d’emplois. Les infrastructures sont dans un état délabré. Sur le plan des droits humains, la Guinée a reculé. Bien entendu, j’ai parlé de la mort d’un de mes gardes rapprochés qui était arbitrairement détenu, à qui les autorités judiciaires ont refusé le droit de se soigner. Depuis trois semaines, les avocats étaient en train d’insister pour qu’il soit libéré afin qu’il puisse être soigné. Malheureusement, les autorités judiciaires n’ont pas voulu. Ils l’ont libéré seulement le vendredi et il a rendu l’âme dans la nuit du lundi au mardi. La mort de ce garde est une responsabilité claire des autorités judiciaires qui ont refusé d’assister une personne en danger. J’ai parlé des nombreux prisonniers qu’on a dans le pays, les responsables de l’UFDG de Koundara qui sont arbitrairement arrêtés depuis la campagne électorale pour les présidentielles alors que les responsables du RPG qui ont incendié 11 concessions, tué près de 6 personnes, calciné plus de 100 motos et 3 voitures se promènent librement, ils ne sont pas inquiétés, l’impunité leur est garantie. J’ai parlé des mêmes problèmes avec Luis Michel, député européen et ancien ministre des Affaires étrangères belge que j’ai rencontré. Quand j’ai été reçu le matin par la présidente du Sénat belge, madame Christine Defraigne, j’ai tenu le même discours. Je me suis entretenu avec d’autres membres du Sénat et de la Chambre des représentants dont Monsieur Alain Destexhe et l’éminent professeur de Droit, monsieur Francis Delperée. En plus de cela, j’ai rencontré les autorités de l’immigration belge. Je leur ai expliqué qu’il y a beaucoup de Guinéens qui fuient à cause de l’absence de l’État de droit, de la misère et des répressions qui sont aujourd’hui particulièrement exercées sur les militants de l’UFDG. Guineenews© : Pourquoi avez vous décidé de rencontrer toutes ces personnes ? Cellou Dalein Diallo : Je l’ai fait parce que c’est important d’expliquer ce qui se passe en Guinée, d’échanger avec des amis dont la plupart appartiennent à l’Internationale Libérale dont je suis l’un des vice-présidents. Il était important que je leur explique ce qui se passe et qu’on échange sur les problèmes auxquels notre monde est confronté. Ils n’ont pas toujours des informations suffisantes sur la situation des droits humains, l’état de la démocratie, les abus du pouvoir en place et sur les questions de la corruption. En tant que président du plus grand parti d’opposition de la Guinée, il est essentiel de faire passer certains messages et d’échanger avec les amis libéraux.
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